Question de M. PATRIAT François (Côte-d'Or - RDPI) publiée le 24/02/2022

Question posée en séance publique le 23/02/2022

M. le président. La parole est à M. François Patriat, pour le groupe Rassemblement des démocrates, progressistes et indépendants. (Applaudissements sur les travées du groupe RDPI.)

M. François Patriat. Monsieur le Premier ministre, samedi prochain, le Salon international de l'agriculture de Paris ouvrira ses portes et des centaines de milliers de Français s'y rendront.

Ce salon est un hymne aux territoires, à la ruralité, à l'agriculture ; c'est un moment d'excellence et de célébration du Made in France, un moment de rencontre entre les villes et les campagnes autour de découvertes et d'échanges. C'est un rendez-vous d'autant plus attendu que l'édition de 2021 a été annulée à cause de la pandémie. C'est un lieu où la profession agricole fait découvrir ses réussites, mais où elle fait aussi remonter ses inquiétudes, parfois ses désespoirs, voire ses colères.

Au cours des dernières années, la profession agricole a dû faire face à des crises – climatique, sanitaire, financière – auxquelles tous ensemble, Gouvernement et Parlement, nous avons apporté des réponses.

Il est temps, monsieur le Premier ministre, de faire un bilan des réformes accomplies, pour lesquelles nous avons su allier une vision claire et ambitieuse à une méthode fondée sur la concertation. Je pense à France Relance et au plan Protéines pour accroître notre souveraineté alimentaire ; je pense également aux lois Égalim en faveur de la rémunération des agriculteurs, au doublement de la surface exploitée en bio, à la protection des sols, au développement des circuits courts, aux retraites agricoles et, plus récemment, à l'assurance récolte et au plan massif lancé à la suite du Varenne agricole de l'eau.

Mes chers collègues, pour la plupart d'entre vous, vous avez voté ces projets et propositions de loi. (Protestations sur les travées du groupe Les Républicains.) Nous avons su prendre des initiatives correspondant à notre modèle social et économique et répondant à l'urgence climatique.

Monsieur le Premier ministre, en quoi toutes ces réformes, qui ont jalonné les cinq dernières années (M. François Bonhomme s'exclame.), permettront-elles à notre agriculture d'être au rendez-vous de la troisième révolution agricole, fondée sur le numérique, la robotique et la génétique ? (Applaudissements sur les travées du groupe RDPI.)


Réponse du Premier ministre publiée le 24/02/2022

Réponse apportée en séance publique le 23/02/2022

M. le président. La parole est à M. le Premier ministre. (Applaudissements sur les travées du groupe RDPI. – Exclamations sur les travées du groupe Les Républicains.)

M. Marc-Philippe Daubresse. Il choisit ses interlocuteurs !

M. Jean Castex, Premier ministre. Monsieur le sénateur François Patriat, je vous remercie de me donner l'occasion… (Exclamations amusées sur les travées du groupe Les Républicains.) C'est parce que c'est la dernière séance de questions d'actualité au Gouvernement que vous êtes si nostalgiques ? (Rires.)

M. Marc-Philippe Daubresse. Pas pour nous !

M. Jean Castex, Premier ministre. Revenons à l'objet de la question.

Je vous remercie de votre question, monsieur Patriat, qui me donne l'occasion, disais-je, de rendre hommage, avec l'ensemble des sénateurs, à nos agriculteurs (Applaudissements sur des travées des groupes RDPI, INDEP, RDSE et UC.), à quelques jours de l'ouverture d'un événement très important pour eux et pour la Nation : le Salon international de l'agriculture.

Pendant la crise sanitaire, nos agriculteurs ont toujours été au rendez-vous. Pas un seul jour, au cours de cette crise, la France n'a manqué de quoi s'alimenter. (Mme Sophie Primas proteste.)

C'est un élu d'un département très rural et natif d'un département encore plus rural qui vous le dit, les agriculteurs sont absolument indispensables à notre Nation, ils luttent courageusement contre des transformations considérables, que vous vivez aussi, mesdames, messieurs les sénateurs, dans les territoires dont vous êtes élus.

Puisque c'est la dernière séance de questions d'actualité au Gouvernement, vous me permettrez de rendre également hommage à mon ministre de l'agriculture, Julien Denormandie. (Applaudissements sur les travées du groupe RDPI, ainsi que sur des travées des groupes INDEP, RDSE, UC et Les Républicains.) Mesdames, messieurs les sénateurs, vous l'avez vu agir dans vos départements, vous connaissez les relations et la confiance qu'il a su instaurer avec les agriculteurs. (Protestations sur des travées du groupe Les Républicains.) Vous pouvez protester, mais je vous dis ce que je pense, je suis là pour cela. Vous êtes libres de ne pas être d'accord, mais j'affirme qu'il a su drainer la confiance de cette profession malgré les graves difficultés qu'elle traverse.

Un sénateur du groupe Les Républicains. Denormandie Premier ministre ! (Sourires.)

M. Jean Castex, Premier ministre. Je vais vous dire pourquoi il a réussi à le faire. Parce qu'il est talentueux, bien sûr, mais surtout parce que nous déployons une politique agricole extrêmement ambitieuse. Nous sommes aux côtés des agriculteurs de France. De la même façon que la réindustrialisation de notre pays figure parmi nos priorités, le soutien à l'agriculture nous semble indispensable.

Je ne vous citerai pas toutes les réformes que nous avons conduites… (Non ! sur les travées du groupe Les Républicains.) Il ne fallait pas m'interroger ! (Rires.)

Un sénateur du groupe Les Républicains. Ridicule !

M. Jean Castex, Premier ministre. Que cherchons-nous à faire ensemble, puisque nous partageons, je le sais, les mêmes objectifs ? À faire en sorte que les agriculteurs puissent vivre de leur travail ! C'est notre priorité. (Applaudissements sur les travées des groupes RDPI, RDSE et UC. – Mme Colette Mélot applaudit également.) Et Dieu sait s'ils travaillent !

Je citerai deux réformes. (Exclamations sur les travées du groupe Les Républicains.) Nous en sommes à l'initiative, mais vous les avez votées, alors ne criez pas ! Il y a d'ailleurs un processus intéressant à observer à propos des lois Égalim 1 et 2.

Nous avons reconnu que la loi Égalim 1…

Mme Sophie Primas. Nous ne l'avons pas votée !

M. Jean Castex, Premier ministre. … n'avait pas atteint son objectif. Nous l'avons admis, sinon nous n'aurions pas proposé un deuxième texte ! Nous surveillons d'ailleurs de très près, comme le lait sur le feu, les négociations commerciales en cours et je profite de cette tribune pour dire très clairement à tous les professionnels que ces négociations ne sauraient se conclure au détriment de nos agriculteurs. (Applaudissements sur les travées des groupes RDPI et du RDSE.)

C'est tout de même un changement de pied par rapport à certains textes que l'on a connus, dont l'objectif premier était la baisse des prix par la concurrence ! Égalim était donc un sujet central.

Les textes, adoptés à l'unanimité, sur la revalorisation des petites retraites agricoles, d'abord pour les anciens exploitants, puis pour leurs conjoints, sont une autre avancée majeure à mettre au crédit de ce quinquennat, mesdames, messieurs les sénateurs. (Applaudissements sur les travées du groupe RDPI et sur des travées du groupe INDEP. – M. André Guiol applaudit également.) Vous le savez d'autant mieux que vous les avez approuvés !

Je conclus. (Ah ! sur les travées du groupe Les Républicains.) Eh oui, je vous aime tellement que je pourrais garder le micro tout l'après-midi… (Sourires.)

Monsieur le sénateur Patriat, qui connaissez si bien ces sujets, vous avez évoqué les catastrophes climatiques. J'étais chef du Gouvernement, lorsque s'est produite la plus terrible des catastrophes météorologiques depuis des décennies, qui a frappé nombre de vos départements – c'était au printemps dernier. Vous l'avez tous reconnu, la réaction du Gouvernement a été à la hauteur.

Mme Pascale Gruny. On n'a pas dit cela !

M. Jean Castex, Premier ministre. Nous sommes également intervenus ces dernières années en faveur de la filière porcine ou encore des éleveurs. Certes, je ne suis pas le premier chef de gouvernement à avoir débloqué des crédits en cas de crise agricole,…

Mme Pascale Gruny. En effet…

M. Jean Castex, Premier ministre. … mais au-delà de la conjoncture, nous vous avons proposé un changement complet de l'assurance récolte et cela a abouti à un accord en commission mixte paritaire. Depuis quand entendais-je parler de ce sujet ? (Mme Sophie Primas proteste.) Depuis des années ! Eh bien, nous l'avons fait ! (Applaudissements sur les travées du groupe RDPI et sur des travées des groupes INDEP, RDSE et UC.)

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