Question de Mme COHEN Laurence (Val-de-Marne - CRCE) publiée le 17/02/2022

Mme Laurence Cohen interroge M. le ministre des solidarités et de la santé sur le suivi des patientes atteintes d'endométriose.
Le Président de la République a annoncé le 11 janvier 2022, le lancement d'une stratégie nationale de lutte contre l'endométriose.
Ce lancement suscite de l'espoir chez les femmes concernées. Elle rappelle que cette maladie invalidante et douloureuse touche 1 femme sur 10. Encore méconnue et tue, l'endométriose a de lourdes conséquences dans le quotidien des femmes, dans tous les domaines.
Le diagnostic de cette maladie est très long, trop de femmes se retrouvent dans une situation d'errance médicale.
Aussi, elle lui demande s'il entend, dans le cadre de cette stratégie nationale, augmenter le nombre de gynécologues médicaux, spécialistes qui savent reconnaitre et traiter cette maladie dès les premiers symptômes.
Elle lui rappelle que cette discipline médicale souffre de pénurie après 17 ans de suppression de cette spécialité. Malgré de petits efforts pour ouvrir des postes, cela reste très nettement insuffisant.
Un rapport de la délégation aux droits des femmes sur la ruralité vient de révéler que 13 départements n'ont plus aucun gynécologue médical. Cette situation a des répercussions sur le suivi et la santé des femmes.
Sans mesures exceptionnelles visant à soutenir la gynécologie médicale, et ce, durablement, la prise en charge de l'endométriose et l'accompagnement des jeunes filles et des femmes ne pourra être de qualité. C'est une question de santé publique.

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Réponse du Ministère des solidarités et de la santé publiée le 24/03/2022

Le 14 février 2022, le ministre des solidarités et de la santé, a réuni à l'hôpital Saint-Joseph à Paris le premier comité de pilotage de la stratégie nationale de lutte contre l'endométriose, en présence de la ministre de l'enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation, la ministre déléguée chargée de l'égalité entre les femmes et les hommes, de la diversité et de l'égalité des chances, le secrétaire d'État chargé des retraites et de la santé au travail, la secrétaire d'État chargée de la jeunesse et de l'engagement et le secrétaire d'Etat, chargé de l'enfance et des familles. A cette occasion, le ministre des solidarités et de la santé a présenté la stratégie nationale de lutte contre l'endométriose, concrétisation de l'engagement pris par le Président de la République le 11 janvier 2022 pour mieux informer la population, mieux diagnostiquer et prendre en charge les femmes atteintes d'endométriose et développer la recherche sur cette maladie qui touche aujourd'hui une femme sur dix. Devant la nécessité de maintenir un nombre suffisant de gynécologues médicaux, les postes offerts à l'issue des épreuves classantes nationales (ECN) ont quasiment triplé depuis 2012 (contre + 14 % toutes spécialités confondues). Les années 2020 et 2021 se sont inscrits dans la continuité d'une augmentation annuelle du nombre de postes d'internes en gynécologie médicale. Ainsi, 84 et 86 postes ont été proposés pour la gynécologie médicale, en 2020 et 2021, contre 64 en 2017 (soit une augmentation de plus de 30 %). Ce volume a été déterminé en lien avec l'Observatoire national de la démographie des professions de santé. Celui-ci a émis ses propositions relatives au nombre d'internes à former, sur la base de concertations locales menées par ses comités régionaux, afin de prendre en compte les besoins des territoires, tout en préservant la qualité de la formation. D'autres dispositions permettent déjà de favoriser l'accès des femmes aux soins gynécologiques. Aussi, un grand nombre de médecins généralistes sont, par exemple, formés à l'exercice du frottis et à l'examen gynécologique médical. De même, les sages-femmes sont habilitées à suivre non seulement les femmes enceintes mais aussi celles qui ne le sont pas, dans le cadre d'un suivi régulier de la santé de la femme, notamment en matière de contraception. Par ailleurs, le Gouvernement se mobilise, par la création de divers outils, pour améliorer l'accessibilité aux soins et l'installation des professionnels dans les zones rurales ou en sous-densité médicale, à travers notamment le dispositif du contrat d'engagement de service public, allocation versée aux étudiants en santé en contrepartie d'une installation dans un territoire manquant de professionnels. Ce dispositif bénéficie notamment aux étudiants et internes en médecine souhaitant s'orienter vers l'exercice de la gynécologie médicale. La réponse pour améliorer l'accès aux soins en gynécologie n'est pas unique. Le Gouvernement demeure pleinement mobilisé pour apporter toutes les réponses nécessaires pour assurer l'accessibilité des soins gynécologiques.

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