Question de M. DÉTRAIGNE Yves (Marne - UC) publiée le 17/02/2022

M. Yves Détraigne souhaite appeler l'attention de Mme la ministre de la culture sur la prévention contre les dangers de la compression du son.

Lors d'une soirée organisée à l'occasion de la « semaine du son » au théâtre du Châtelet et sous l'égide de l'organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (Unesco), un artiste a récemment fait la démonstration des méfaits du son compressé, celui qui règne actuellement partout, des plateformes de streaming à la radio.
Accompagné de ses musiciens, il a alterné morceau non compressé et compressé pour faire entendre la différence au public. Les personnes présentes ont découvert les dessous de la compression du son et débattu ensuite des risques en cas d'abus répétés.

Apparue dans les années 60, cette technique de mixage voulait simplement rééquilibrer et mélanger plus harmonieusement les instruments. Mais la compression a été dévoyée au fil du temps. Elle consiste désormais à supprimer les écarts entre les sons forts et les sons faibles, autrement dit à relever le niveau sonore d'un son faible pour qu'il soit mieux perceptible et inversement diminuer un son trop fort.
Cela « flatte » l'oreille qui est paresseuse et qui n'a plus d'efforts à faire : le son rentre sans nuance. Et en l'absence totale de micro-silence, l'oreille ne se repose plus, ses systèmes de protection lâchent à force d'être sur-sollicités ce que dénoncent plusieurs scientifiques qui affirment aujourd'hui qu'une exposition répétée à la musique compressée est potentiellement dangereuse pour la sensibilité auditive.

Pour l'artiste, il faut revenir à une musique plus « naturelle », à « quelque chose de plus humain, de plus chaleureux » et en finir avec ce procédé de « tassement » des variations sonores qui fatigue le système auditif de façon durable.
Par conséquent, il lui demande de quelle manière elle entend œuvrer, avec l'ensemble des parties prenantes, pour prévenir sur ce procédé sonore répandu mais encore méconnu qui s'avère néfaste à long terme pour l'audition.

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Transmise au Ministère de la culture


La question est caduque

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