Question de Mme DUMONT Françoise (Var - Les Républicains) publiée le 31/03/2022

Mme Françoise Dumont attire l'attention de M. le Premier ministre sur le manque d'ambition du Gouvernement en matière de sécurité civile, dans le projet de loi d'orientation et de programmation du ministère de l'intérieur pour 2022 à 2027 (LOPMI 2022-2027).
Présenté en Conseil des ministres, le 16 mars 2022, le projet de LOPMI s'articule autour des différentes branches de la sécurité nationale (police, gendarmerie, sécurité civile, …), avec une grande part donnée à la lutte contre la cybercriminalité, menace croissante pour les années à venir.
Pour autant, ce projet de LOPMI, qui se présente comme un projet ambitieux et visionnaire, pour le ministère de l'intérieur, ne consacre pas plus d'une demi-page - sur les 16 pages du dossier de presse présenté par le ministère - aux propositions envisagées pour le volet « sécurité civile ».
Ce manque de prise en compte de l'importance (croissante) du domaine de la sécurité civile pour notre société (tant par le manque de mesures fortes et innovantes, que par le peu de place consacré à ce domaine dans le projet de LOPMI), pour notre pays et au regard des crises majeures qui vont s'amplifier dans les années à venir, est une erreur stratégique majeure. La culture du risque et de la gestion de crise (dont les représentants de la sécurité civile -notamment les sapeurs-pompiers- sont parmi les spécialistes) doivent être des enjeux majeurs des années à venir, afin de pouvoir préparer au mieux les crises et de pouvoir réduire au maximum leurs conséquences pour nos concitoyens.
Ce manque d'ambition et de reconnaissance de l'importance de la sécurité civile aura inévitablement un coût pour les Français.
Ainsi, alors que dans sa présentation du 16 mars, dans les quelques propositions en faveur de l'avenir de la sécurité civile, le projet de LOPMI annonce prévoir de « renouveler la flotte d'hélicoptères du ministère sur 10 ans et lancer le renouvellement de la flotte d'avions de lutte contre les incendies » et de « faire de la base aérienne de Nîmes-Garons le hub européen de la sécurité civile », le ministère de l'intérieur semble visiblement ignorer le fait que quelques jours plus tôt, le 7 février 2022, en assemblée générale, les adhérents du syndicat national du personnel navigant de l'aéronautique civile (SNPNAC), qui représente les pilotes de la sécurité civile, ont voté à l'unanimité une grève générale à partir du 1er juillet 2022, annonçant ainsi que : « pour la première fois depuis 50 ans, nos concitoyens ne verront pas de Canadair ni de Dash dans le ciel de France cet été pour une raison simple : les 88 pilotes bombardiers d'eau n'acceptent plus le mépris et cette non-reconnaissance de notre administration ». Il apparaitrait ainsi que de nombreux problèmes de versement de salaires et de primes persistent pour ces professionnels qui ne ménagent pourtant pas leurs efforts pour lutter contre les incendies, en France et en Europe, tous les ans.
En effet, avec le dérèglement climatique, comment imaginer une seconde se passer des avions bombardiers d'eau, l'été 2022, notamment sur la côte méditerranéenne (et ceci à cause de salaires et de primes dus, mais non versés par l'État) ?
Aussi elle lui demande de bien vouloir lui préciser les mesures que le Gouvernement entend mettre en place pour reconnaître le domaine de la sécurité civile, comme pilier essentiel de notre sécurité nationale et de notre capacité future à répondre aux crises majeures (notamment au travers de ce grand texte que pourrait être la LOPMI), ainsi que celles prévues pour répondre aux difficultés de paiement et d'organisation de la gestion administrative des pilotes de notre force aérienne de sécurité civile, afin d'avoir une réponse opérationnelle, cet été encore, pour protéger nos concitoyens et nos territoires, des feux attendus (comme chaque année), notamment sur le pourtour méditerranéen.

- page 1686

Transmise au Ministère de l'intérieur


La question est caduque

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