Question de M. PERRIN Cédric (Territoire de Belfort - Les Républicains) publiée le 07/07/2022

M. Cédric Perrin interroge M. le ministre de la santé et de la prévention sur l'évolution du régime des autorisations en radiologie interventionnelle et en imagerie en coupe qui doit faire l'objet de la publication d'un décret attendu début 2022.
La fédération nationale des médecins radiologues estime que ce texte, qu'elle qualifie d'équilibré, devrait faciliter l'obtention des autorisations d'imagerie radio-médicale (IRM) et de scanner. Au sein des associations d'usagers ou de défense des services publics, des inquiétudes se font toutefois jour face à ce que certains qualifient de dérégulation totale ou de processus de privatisation du système de santé.
Est ainsi soulevée la fragilisation de l'activité du secteur hospitalier (service des urgences notamment), en particulier celle des plus petits centres situés par définition dans les villes moyennes, récemment labellisées « action cœur de ville » ou « petites villes de demain » par le Gouvernement. S'ajoute à cela la difficulté de recrutement des médecins radiologues et manipulateurs hospitaliers dans les secteurs peu denses ou moins attractifs, difficulté accentuée par la distorsion croissante des rémunérations et des conditions de travail entre le public et le privé. La crainte s'exprime en particulier sur le fait qu'un radiologue disposant d'un système d'imagerie serait automatiquement autorisé à installer tous les autres dispositifs.
Dans ce contexte, il lui demande les précautions prises par le Gouvernement pour répondre aux préoccupations des associations d'usagers et de défense des services publics.

- page 3318


Réponse du Ministère de la santé et de la prévention publiée le 03/11/2022

Les appareils de radiographie dite conventionnelle, ne sont et ne seront pas davantage soumis à un régime d'autorisation dans le cadre de la réforme du régime des autorisations en radiologie. En revanche, les équipements d'imagerie en coupe, à savoir les scanners et les imageries par résonance magnétique, relèvent, à ce jour, d'un régime d'autorisation équipement par équipement sans aucune condition à respecter si ce n'est celle de rentrer dans les quotas d'implantation d'équipements lourds fixés dans les schémas régionaux de santé en termes de besoins des populations.  Les décrets récemment publiés, fruits d'un important travail de concertation avec les professionnels concernés depuis 2018, et qui entreront en vigueur au 1er juin 2023 dans le cadre des nouveaux schémas régionaux de santé, prévoient la transformation des autorisations d'implantation en autorisations d'activités de soins et vont s'attacher ainsi aux modalités de prise en charge et à fixer des impératifs en termes de qualité et sécurité des soins.  Si la logique de quotas d'implantation évolue, les agences régionales de santé (ARS) continueront à veiller à l'équilibre de l'offre sur les territoires. Un seuil, fixé à 3 équipements par autorisation délivrée par l'ARS est prévu. Au-delà de ce seuil, toute nouvelle demande d'équipement devra être justifiée auprès de l'ARS. En outre, dans le cadre de l'amélioration du parcours patient, le nouveau dispositif prévoit que le titulaire d'une autorisation d'imagerie en coupes devra également disposer d'un accès à l'ensemble des modalités de radiologie sur site ou par convention, afin de permettre au patient d'accéder à l'ensemble de ces modalités dans des délais compatibles avec les impératifs de continuité et sécurité des soins. Ce faisant, un équilibre entre la radiologie de ville et la radiologie hospitalière sera assuré. Par ailleurs, concernant la radiologie interventionnelle, il convient de préciser qu'elle ne fait actuellement l'objet d'aucune régulation puisqu'elle ne relève pas d'un régime d'autorisation. Cette modification constitue l'un des objectifs principaux des décrets précités pour cette activité qui sera alors encadrée et soumise à des conditions de qualité et de sécurité. Concernant les difficultés de recrutement des médecins radiologues, la prime d'engagement de carrière hospitalière a été créée dans le cadre d'un dispositif d'attractivité par spécialité, avec une attention particulière portée sur la radiologie. Elle est issue de plusieurs décrets et arrêtés du 14 mars 2017. Les praticiens contractuels (R. 6152-404-1 du CSP), les assistants des hôpitaux (R. 6152-514-1 5° du CSP) et les nouveaux praticiens contractuels (R. 6152-347) peuvent, par une convention d'engagement de carrière hospitalière conclue avec un établissement public de santé, s'engager à exercer sur un poste de praticien hospitalier dans une spécialité pour laquelle l'offre de soins est ou risque d'être insuffisante dans l'établissement au sein duquel ils exercent ou correspondant à un diplôme d'études spécialisées présentant des difficultés importantes de recrutement dans les établissements publics de santé. Pour cela, le praticien s'engage à se présenter au concours national de praticien hospitalier, à se porter candidat sur un poste dans l'établissement avec lequel il a conclu la convention et à effectuer trois ans de services effectifs en cas de réussite au concours. Les montants de la prime d'engagement de carrière hospitalière sont les suivants :  - 20 000 € pour un praticien recruté sur un poste dans une spécialité pour laquelle l'offre de soins est ou risque d'être insuffisante dans l'établissement ; - 10 000 € pour un praticien recruté sur un poste dans une spécialité correspondant à un diplôme d'études spécialisées présentant des difficultés importantes de recrutement dans les établissements publics de santé ; - 30 000 € pour un praticien recruté sur un poste dans une spécialité pour laquelle l'offre de soins est ou risque d'être insuffisante dans l'établissement et correspondant à un diplôme d'études spécialisées présentant des difficultés importantes de recrutement dans les établissements publics de santé. Depuis 2017, la radiologie est l'une des deux spécialités, avec l'anesthésie-réanimation, identifiée au niveau national comme correspondant à un diplôme d'études spécialisées présentant des difficultés importantes de recrutement. Des postes publiés dans cette spécialité pourront donc ouvrir droit au versement d'une prime de 10 000€ ou 30 000€ au praticien acceptant de s'engager dans une carrière hospitalière.  Enfin, en application des mesures RH des accords du Ségur de la santé du 13 juillet 2020, les agents relevant du corps des manipulateurs d'électroradiologie médicale de la fonction publique hospitalière ont bénéficié d'une revalorisation de leur rémunération :  - par le versement du complément de traitement indiciaire de 183 euros nets par mois ; - par leur reclassement sur de nouvelles grilles indiciaires leur ayant permis un gain moyen de reclassement au 1er octobre 2021 de 14,8 points, l'équivalent de 69,35 euros bruts par mois.

- page 5455

Page mise à jour le