Question de Mme IMBERT Corinne (Charente-Maritime - Les Républicains-R) publiée le 07/07/2022

Mme Corinne Imbert attire l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale et de la jeunesse au sujet des professions qui connaissent des difficultés de recrutement. À l'heure actuelle, de nombreuses professions peinent à recruter, parmi lesquelles : couvreurs, aides à domicile, mécaniciens, carrossiers, préparateurs en pharmacie. Ce phénomène n'est pas nouveau et n'est que la conséquence de multiples décisions qui ont conduit progressivement nos concitoyens vers une hiérarchisation des métiers intellectuels et des métiers manuels. Face à un taux de chômage qui reste élevé et face au besoin croissant de ces professions, il apparaît fondamental de redynamiser ces branches en créant les conditions sociétales et salariales nécessaires. Aussi lui demande t-elle si le Gouvernement entend mener une action afin de revaloriser la filière professionnelle au lycée et ainsi attirer davantage les nouvelles générations vers ces professions.

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Réponse du Ministère de l'éducation nationale et de la jeunesse publiée le 23/02/2023

La réforme de la voie professionnelle menée par la ministre déléguée en charge de l'Enseignement et formation professionnels avec la réforme du collège menée par le ministre de l'Éducation nationale et de la jeunesse apporteront des réponses aux principales interrogations exprimées. Premièrement, des actions seront mises en place pour faire de la voie professionnelle une voie plus attractive et davantage choisie par les jeunes et leurs familles. En effet, pour renforcer la connaissance des métiers dès la rentrée 2022, un temps dédié à partir de la classe de 5ème est mis en œuvre à titre expérimental dans plus de 600 collèges. L'objectif est d'étendre le nombre de métiers connus des élèves afin qu'ils soient conscients de la réalité sociétale et de la diversité des métiers de sorte à éclairer les choix et à favoriser une meilleure insertion professionnelle. Cette mesure sera généralisée à tous les collèges à compter de la rentrée 2023. En outre, depuis la loi n° 2018-771 du 5 septembre 2018 « pour la liberté de choisir son avenir professionnel », l'information à l'orientation relève de la compétence des régions, qui au plus près des territoires, travaillent en collaboration les services académiques afin de développer des partenariats au service d'une orientation plus choisie et positive pour l'ensemble des élèves. Deuxièmement, dans le cadre de la prochaine réforme de la voie professionnelle, des actions sont en cours avec l'association des régions de France, le secrétariat général à l'investissement et les Ministères de l'Enseignement et de la formation professionnels et de l'Education nationale et de la jeunesse, afin d'accélérer la transformation de la carte des formations dans les académies. L'objectif est de faire en sorte que la voie professionnelle réponde mieux aux besoins de l'économie et particulièrement à l'essor des métiers d'avenir et des métiers en tension. Un appel à manifestation d'intérêt (AMI) « Compétences et métiers d'avenir » permettra de cofinancer aussi bien la modernisation des plateaux techniques que la formation des professeurs dans le cadre de l'ouverture de formations qui répondront au plus près des besoins du tissu économique sur les territoires. Enfin, les quatre groupes de travail nationaux sur la réforme de la voie professionnelle, installés le 21 octobre dernier par la ministre déléguée chargée de l'Enseignement et de la formation professionnels, ont clôturé leurs travaux ce vendredi 27 janvier. Ils faisaient suite aux annonces du président de la République concernant ce chantier prioritaire du quinquennat. Pilotés par des recteurs, ces groupes de travail ont animé pendant trois mois une dynamique d'échanges et d'auditions avec les différentes parties prenantes, afin d'établir une série de propositions d'adaptation structurelle et pédagogique de la voie professionnelle scolaire. Le 1er groupe de travail, piloté par Christine GAVINI-CHEVET, rectrice de la région académique de Normandie, était axé sur : « Comment réduire le nombre de décrocheurs ? » Le 2ème groupe de travail, piloté par Olivier DUGRIP, recteur de la région académique d'Auvergne-Rhône-Alpes, portait sur : « Comment mieux préparer les poursuites d'études supérieures requises par certains métiers ? » Le 3ème groupe de travail, piloté par Olivier FARON, recteur de l'académie de Strasbourg, a apporté des pistes de réflexion sur : « Comment améliorer le taux d'accès à l'emploi après le diplôme ? » Le 4ème groupe de travail, piloté par Anne BISAGNI-FAURE, rectrice de la région académique de Nouvelle-Aquitaine, s'intéressait à : « Comment donner des marges de manoeuvre aux établissements tout en conservant le caractère national des diplômes ? » Lors de ces travaux, les 160 participants des groupes se sont régulièrement réunis et ont pu mettre en commun leurs propositions respectives et constater ainsi les consensus et les divergences sur chacune des pistes. Ces nombreux échanges ont permis de faire émerger de nombreuses évolutions possibles pour les lycées professionnels, parmi lesquelles chaque établissement pourra choisir le scénario qui correspond le mieux aux grands enjeux de transitions (énergétique, numérique, électrification du parc automobile etc…), à leurs réalités locales, sans jamais renoncer au caractère national des diplômes.

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