Question de M. RIETMANN Olivier (Haute-Saône - Les Républicains) publiée le 07/07/2022

M. Olivier Rietmann interroge M. le ministre de la santé et de la prévention sur l'apnée du sommeil qui est une maladie affectant la vie quotidienne de plusieurs millions de nos concitoyens.

Les traitements reposent souvent sur une assistance respiratoire gênante pour le malade et coûteuse pour notre régime d'assurance maladie, avec plus de 800 000 personnes louant une machine de ventilation en pression positive. Les recherches en vue d'élaborer un médicament sont donc capitales.

Il remercie le Gouvernement de lui préciser l'état d'avancement des recherches en cours, et plus particulièrement, si la découverte par le centre de physiologie intégratrice d'Édimbourg d'une enzyme « AMP-activated protein kinase » (AMPK) régulant les flux respiratoires des dormeurs est susceptible d'offrir un espoir aux malades atteints de la maladie du sommeil.

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Transmise au Ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche


Réponse du Ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche publiée le 06/10/2022

L'apnée du sommeil fait l'objet de travaux à la fois fondamentaux et cliniques pour mieux comprendre les liens entre ce syndrome, les complications cardiovasculaires associées et la surmortalité observée chez les patients. Plusieurs essais cliniques ont évalué l'intérêt d'interventions médicamenteuses pour réduire l'apparition des troubles cardiovasculaires chez les patients présentant des apnées du sommeil : statines, polyphénols de raisin (antioxydants), antagonistes de récepteurs endothéliaux, anti-leucotriènes, etc. Diverses molécules ont été testées, mais sans résultat satisfaisant à ce jour.  D'autres voies sont abordées par l'unité mixte de recherche INSERM 1063 qui s'intéresse particulièrement à la dysfonction endothéliale, un phénomène plus fréquent chez les sujets présentant des apnées du sommeil que dans la population générale. Une nouvelle approche thérapeutique est par ailleurs en cours de développement : elle repose sur l'utilisation d'un implant électrique. Cette technique a démontré son efficacité lors d'essais cliniques réalisés chez des sujets sélectionnés, peu obèses et présentant un syndrome d'apnées du sommeil modérément sévère. Son utilisation en pratique clinique nécessite des études complémentaires.  Comme évoqué, les travaux du centre de physiologie intégratrice d'Édimbourg réalisés avec l'Institut Cochin (INSERM U1016, Université de Paris Descartes) ont montré que l'AMP-activated protein kinase (AMPK) s'oppose à la dépression respiratoire centrale pendant l'hypoxie et permet de résister à l'hypoventilation et l'apnée. L'AMPK a donc un rôle dans l'apport d'oxygène ou d'énergie (ATP) à l'organisme. Ainsi, la modulation de son activité ou de son expression ouvre la perspective de nouvelles stratégies thérapeutiques pour la lutte contre l'hypoxie aussi bien liée à l'altitude qu'à des syndromes tel que le syndrome d'apnée du sommeil. Ces perspectives nécessitent des travaux de recherche complémentaires qui pourront bénéficier de la conjonction de plusieurs financements, dont le programme hospitalier de recherche clinique opéré par la direction générale de l'offre de soin ou les appels à projet de Bpifrance i-Nov et i-Démo ou les recherches hospitalo-universitaires de l'ANR.

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