Question de M. BOCQUET Éric (Nord - CRCE) publiée le 07/07/2022

M. Éric Bocquet attire l'attention de Mme la ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche sur les souffrances psychologiques de plus en plus importantes chez les étudiants.
Déjà en novembre 2020, l'association Nigthline France, qui mène des actions de prévention auprès des établissements d'enseignement supérieur, avait publié un rapport soulevant cette question de la détresse psychologique des étudiants et le manque de moyens accordés.
L'association a publié un nouveau rapport le 14 juin 2022 sur la prise en charge de la détresse étudiante. Trop peu d'étudiants accèdent à un soutien psychologique alors même que 43 % d'entre eux présenteraient des signes de détresse psychique.
La crise liée à la Covid-19 a renforcé les problématiques et il est constaté aujourd'hui la multiplication de dépressions très sévères, des syndromes d'anxiété généralisée et des entrées plus fréquentes dans des psychoses. Les pathologies s'accentuent.
Les services de santé universitaires sont débordés et ne peuvent absorber toutes les demandes par manque de personnels. Il est à noter qu'en France l'on compte un psychologue pour 15 000 étudiants, quand il y en a un pour 1 300 étudiants aux États-Unis, un pour 2 300 au Canada et un pour 2 500 en Irlande pour ne citer que ces quelques exemples.
La défenseure des droits à également appelé à mettre en place un plan d'urgence autour de la santé mentale des jeunes. Il y a donc urgence à agir.
C'est pourquoi il lui demande ce que le Gouvernement compte prendre comme mesures sur ce sujet d'importance.

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Réponse du Ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche publiée le 06/10/2022

La santé des étudiants, et particulièrement la santé mentale, sont des priorités du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche. La crise sanitaire a été marquée par une augmentation des troubles dépressifs, et a révélé la fragilité mentale d'une partie des étudiants. Depuis la crise de Covid-19, le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche a renforcé drastiquement sa mobilisation sur la santé mentale des étudiants en mobilisant conjointement de nombreuses actions pour améliorer la prévention, le soin, et les secours en santé mentale : le dispositif « santé psy étudiant » a été mis en place en mars 2021. Il permet aux étudiants de bénéficier jusqu'à 8 séances chez un psychologue sans avance de frais, grâce à la mobilisation de plus de 1200 psychologues, partout sur le territoire national. Plus de 147 000 consultations ont été assurées dans ce cadre ; la complémentarité de ces solutions s'ajoute à l'augmentation du nombre de psychologues dans les services de santé universitaires (SSU) en 2021 et 2022. 80 équivalents temps plein de psychologues supplémentaires ont été recrutés en 2021, et financés par le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche ; les services de santé universitaires, assurent de la prévention et du soin, dont la prévention en santé mentale, qui s'organise notamment autour d'ateliers de gestion du stress et le soin avec des prises en charges psychologiques ou psychiatriques. Prévention et soin s'articulent en lien avec les structures spécialisées en santé mentale ; à cet égard, le ministère mène une réforme des SSU qui vise à en faire des services de santé étudiante (SSE). Cela permettra de renforcer l'accès des étudiants, y compris non universitaires, à ces services pour améliorer notamment leur suivi médical. Par ailleurs, cette réforme vise à renforcer leur compétence à agir sur la santé mentale des étudiants, tout en renforçant leurs moyens d'action dans le cadre du projet de loi finances 2023 ; le déploiement des premiers secours en santé mentale en milieu étudiant a permis de former 2 474 secouristes. 30 universités et 5 écoles sont engagées dans la formation de secouristes depuis 2018 ; les BAPU, 25 bureaux d'aide psychologique universitaires, accueillent les étudiants sur un temps plus long ; le renforcement du dispositif de santé par les pairs : déploiement des étudiants relais santé (27 universités) : les étudiants relais santé sont des étudiants rémunérés, formés et accompagnés par le service de santé universitaire pour diffuser des messages de prévention auprès de leurs pairs ; le déploiement de partenariats et de réseaux : de nombreux services contribuent aux PTSM (Plans territoriaux de santé mentale). En 2021, l'université de Lille, le CROUS et l'EPSM (établissement public de santé mentale) de l'agglomération lilloise ont ainsi créé une équipe mobile santé mentale, dédiée à la prise en charge des étudiants ; le soutien d'associations, dont les lignes d'écoute (Nightline), permet de multiplier et de diversifier les réponses apportées ; l'accent mis sur le repérage et la création d'outils spécifiques par les services pour contribuer au repérage et l'évaluation de la santé mentale ; enfin, la prévention du suicide en lien notamment avec le 3114. Le ministère de l'Enseignement supérieur de la Recherche reste pleinement mobilisé et poursuivra ses efforts en faveur de la santé mentale des étudiants, en lien avec le ministère de la Santé et de la prévention.

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