Question de M. BONNECARRÈRE Philippe (Tarn - UC) publiée le 14/07/2022

M. Philippe Bonnecarrère attire l'attention de M. le ministre de la santé et de la prévention sur la formation des masseurs-kinésithérapeutes dans notre pays. La profession de masseur-kinésithérapeute fait partie des activités importantes pour nos concitoyens et la pratique montre pour diverses raisons une montée en puissance de cette activité. Paradoxalement, la majorité probablement des nouvelles générations de masseurs kinésithérapeutes est formée à l'étranger en particulier en Espagne et en Belgique.
Dans le sud-ouest dont est issu le soussigné, la plupart des jeunes vont se former en Espagne à Gérone.
Il respecte les objectifs de qualité de l'information dans notre pays mais fait observer qu'un quota de 140 pour l'ensemble de la région Occitanie est un chiffre très curieux par rapport aux besoins de formation.
Il est difficile de comprendre quel est l'intérêt de notre pays à voir les jeunes se former à l'étranger, à voir nos écoles ou facultés être privées de recrutements pertinents et enfin de voir les jeunes issus de diplômes espagnols, venir faire des stages d'application en France pour bénéficier de l'équivalence. Il lui donc demande pour quelles raisons il n'y a pas une adéquation entre les besoins de formation et les besoins professionnels pour en particulier les masseurs-kinésithérapeutes mais il est possible que cette question existe également pour d'autres professions médicales ou paramédicales.

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Réponse du Ministère de la santé et de la prévention publiée le 22/12/2022

Il est tout d'abord important de souligner que le nombre de places offertes aux étudiants souhaitant s'inscrire en formation de masseur-kinésithérapeute a connu une croissance soutenue et rapide au cours des dix dernières années. Entre 2012 et 2022, le quota a augmenté de 22,2 %, passant de 2 031 à 2 480. Au 1er janvier 2020, la France comptait 87 821 masseurs-kinésithérapeutes en activité âgés de moins de 65 ans. Le nombre de professionnels a augmenté de 29 % entre 2010 et 2020 (en 2010, on en recensait 68 213 âgés de moins de 65 ans). La densité est de 136,3 professionnels pour 100 000 habitants contre 110,7 professionnels pour 100 000 habitants dix ans plus tôt. Les effectifs de masseurs-kinésithérapeutes ne cessent de croître et cette dynamique est principalement due à l'augmentation constante des professionnels qui s'installent en ville chaque année (82,5 % en libéral en 2020) et à l'arrivée de professionnels formés à l'étranger (en 2020, 2 320 autorisations d'exercice ont été délivrées contre 1 831 en 2017, soit une augmentation de 27 % en 3 ans). Dans l'hypothèse où les comportements seraient constants et les politiques en vigueur maintenues, la direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (DREES) estime que le nombre de masseurs-kinésithérapeutes devrait augmenter de 57 % entre 2016 et 2040, pour s'élever à 133 000 en 2040. Face à ce constat, la régulation démographique doit faire l'objet d'une vigilance particulière, c'est pourquoi le quota national est stabilisé depuis 2020. Toutefois, en 2022, la région Occitanie a tout de même obtenu 25 places supplémentaires pour atteindre un quota de 205 places et ce afin de permettre l'ouverture d'une antenne de formation à Perpignan, rattachée à l'institut de formation de Montpellier. Cette ouverture de places devrait ainsi permettre de limiter le phénomène de fuite des étudiants français vers l'Espagne.

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