Question de M. MÉRILLOU Serge (Dordogne - SER) publiée le 14/07/2022

M. Serge Mérillou attire l'attention de Mme la ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche sur la situation des milliers d'étudiants n'ayant toujours pas reçu une affectation en master.
Les étudiants ont subi avec violence la crise sanitaire. Cours en visioconférence, précarité, perte de revenus… Aujourd'hui, ils sont confrontés à un nouveau problème : être admis en master. En effet, malgré des licences obtenues parfois avec brio, ils sont nombreux à être sans affectation en ce mois de septembre 2021.
Sollicité à de nombreuses reprises et alerté par le mot dièse #EtudiantSansMaster, il s'étonne du manque d'anticipation du Gouvernement sur cette question. Les chiffres étaient pourtant là. En 2019-2020, un million d'étudiants étaient inscrits en licence, 580 000 en master. Le système s'avère dès lors trop restrictif et ne garantit pas aux étudiants le droit de poursuivre leur cursus dans la sérénité.
Il déplore également que les 14 000 nouvelles places promises par madame la ministre dans les filières en tension ne soient pas suffisantes.
Il s'interroge aussi sur l'efficacité du système des recours. De trop nombreux témoignages mettent en lumière le manque de cohérence entre les souhaits formulés par les étudiants et les parcours qui leurs sont proposés.
Il regrette enfin le choix du Gouvernement d'avoir fait passer, en catimini, le décret du 19 mai qui complique un peu plus le processus de recours. Il stipule que l'étudiant recalé doit désormais prouver qu'il a postulé à au moins cinq masters, contre trois précédemment. Sa publication au moment même où les étudiants étaient en pleine période de candidature est un mauvais signal envoyé à la communauté universitaire.
Il lui demande quelles dispositions elle compte prendre afin que chaque étudiant souhaitant poursuivre son parcours universitaire puisse se voir proposer une filière cohérente avec ses aspirations.

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Réponse du Ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche publiée le 13/10/2022

Le nombre de places en première année de master (M1) est globalement suffisant pour accueillir tous les étudiants qui le souhaitent. Au titre de l'année universitaire 2021-2022, les capacités d'accueil s'élevaient à un peu plus de 197 000 places pour environ 156 000 étudiants inscrits en M1. Le sujet n'est donc pas tant celui du nombre de places que l'adéquation entre les souhaits des étudiants, les offres des établissements et, in fine, les possibilités d'insertion professionnelle. Depuis le décret n° 2021-629 du 19 mai 2021, la réglementation sur le dispositif de saisine du recteur de région académique a effectivement évolué et a repris pour partie les recommandations du Haut conseil de l'évaluation de la recherche et de l'enseignement supérieur et de l'Assemblée nationale. La synchronisation des calendriers de recrutement en master, mise en œuvre par le ministère chargé de l'enseignement supérieur au titre de la rentrée 2022, constitue un progrès qui a permis une forte diminution du nombre total de saisines des recteurs de région académique pour l'entrée en première année de master, par rapport à la même période en 2021. Le portail d'information « Trouver Mon Master » permet déjà une visibilité nationale aux étudiants sur l'offre de formation en master, ce qui participe de leur accompagnement en matière d'orientation. La plateforme de candidature en première année de master qui verra le jour d'ici la rentrée prochaine renforcera encore le service rendu aux étudiants en leur permettant notamment de postuler à un grand nombre de masters dans le cadre d'un calendrier national harmonisé, au moyen d'un dossier de candidature unique et avec une allocation des places disponibles améliorée.

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