Question de M. DOSSUS Thomas (Rhône - GEST) publiée le 28/07/2022

M. Thomas Dossus attire l'attention de M. le ministre de la transition écologique et de la cohésion des territoires sur la destruction programmée des Jardins joyeux à Rouen.

Ces dernières années - et malgré l'ambition écologique de l'État - de nombreux jardins, partagés, ouvriers ou historiques ont été détruits au bénéfice de projets immobiliers ou d'aménagement discutables. Dans de nombreuses agglomérations, ces oasis de biodiversité, de fraîcheur et d'agrément cèdent la place au béton.

À Rouen, il s'agit des jardins de l'ancien foyer Sainte-Marie dits « Jardins joyeux », datant à minima du XVIIème siècle. Ces 4000m² sont voués à la destruction par un promoteur pour laisser place à des logements de luxe et à un vaste parking souterrain. Or, le centre-ville de Rouen est déjà très largement artificialisé, ce qui pose notamment de nombreux problèmes en cas de pluies intenses et des ruissellements qui surviennent à leur suite. Le projet du promoteur - du fait notamment des parkings souterrains - réduirait encore davantage la nécessaire absorption de l'eau par les sols dans le centre-ville.

À l'heure du dérèglement climatique généralisé et des canicules à répétition, c'est également un îlot de fraîcheur apprécié des Rouennaises et Rouennais qui viendrait à disparaître. Le maintien de ces espaces, trop rares et précieux durant les fortes chaleurs, devrait être un impératif absolu et un des fondements de notre politique de résilience climatique en milieu urbain.

Enfin, il s'agit d'un enjeu de démocratie locale et de réappropriation des territoires par les habitantes et les habitants. Courant 2020, un groupement de riverains est parvenu à forcer le promoteur à revoir à la baisse - de manière hélas marginale - son projet de construction. En juin 2021, c'est un collectif de défense des jardins qui a occupé les lieux pour protéger cet espace jusqu'à son expulsion par la force publique en janvier 2022. Par ces deux actions, les habitantes et habitantes ont témoigné leur opposition sans appel au projet.

Il souhaite ainsi savoir les moyens que le Gouvernement compte mettre en œuvre pour limiter l'artificialisation des sols en milieu urbain, pour préserver les jardins comme oasis de fraîcheur face à la pression foncière et pour redonner aux citoyennes et citoyens une voix dans les politiques d'aménagement de l'espace en ville - à Rouen en particulier, mais aussi partout sur le territoire national.

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