Question de Mme DUMAS Catherine (Paris - Les Républicains) publiée le 14/07/2022

Mme Catherine Dumas interroge M. le ministre de l'intérieur et des outre-mer sur la sécurisation des évènements sportifs internationaux à venir en France.
Elle note que la France doit notamment accueillir la coupe du monde de rugby en 2023 et les Jeux olympiques (JO) d'été à Paris, en 2024.
Elle constate que la préfecture de police de Paris, l'union européenne des associations de football (UEFA), la fédération française de football et la RATP/SNCF, ont été récemment débordés, au stade de France, à l'occasion de la finale de la ligue des champions, par une gestion erratique des flux de spectateurs, des grèves des transports publics, des hordes de voyous venus détrousser les visiteurs et une partie de supporters munis de faux billets…
Elle s'interroge sur notre crédibilité internationale pour sécuriser ce type d'événements grand public et sur l'inquiétude légitime des Parisiens et des 10 millions de personnes attendues à Paris en 2024.
Elle s'inquiète notamment des conditions de sécurité du village olympique en Seine-Saint-Denis et d'organisation de la cérémonie d'ouverture des JO 2024, prévue sur la Seine, avec un demi million de spectateurs payants et gratuits, le long de 12 kilomètres de quais (6 kilomètres de linéaire fluvial).
Elle suggère donc un bilan réactualisé à l'aune des récents évènements, du dispositif de sécurité des Jeux olympiques, comme l'ont proposé les élus parisiens du groupe Changer Paris au dernier conseil de Paris.

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Réponse du Ministère de l'intérieur et des outre-mer publiée le 26/01/2023

L'État, par l'intermédiaire de la délégation interministérielle aux jeux Olympiques et Paralympiques (DIJOP), et plus particulièrement le ministère de l'Intérieur et des Outre-mer pour les questions de sécurité, ont engagé un important travail depuis 2018 afin de préparer les  JO 2024 dans les meilleures conditions. La concertation est étroite, à cette fin, avec les organisateurs et les autres partenaires, dont les collectivités concernées, afin d'appréhender de façon cohérente les différents enjeux et d'optimiser la mise en œuvre coordonnée des moyens. Les principaux délais de préparation sont à ce stade respectés. Le ministre de l'Intérieur et des Outre-mer préside, avec la ministre des Sports et des Jeux olympiques et paralympiques, un comité ministériel mensuel pour fixer les principales orientations des directions et services. Ce travail stratégique repose sur plusieurs groupes de travail. Tous les préfets sont également mobilisés à travers plusieurs instructions, ainsi que par l'organisation de réunions régulières en présence des ministres. Ce travail se fonde notamment sur des comités de pilotage réunissant dans les départements principalement concernés les acteurs locaux, au premier rang desquels les collectivités territoriales, et l'organisateur autour du préfet. Dans ces comités sont notamment traitées, site par site, la sécurisation de chacun d'entre eux et de leurs abords, la question du lien entre sécurité et mobilité, ainsi que les mesures préventives pour assurer la bonne gestion des différents flux et leur sécurité. Il a été également demandé aux préfets de préparer, en amont des Jeux, des plans de prévention et de lutte contre la délinquance autour des sites et lieux concernés, ainsi que dans les transports en commun. En outre, une vigilance particulière est accordée aux conditions d'accès aux sites officiels, que ce soit par accréditation ou billet, qui sera électronique. Plus globalement, un plan d'action est mis en œuvre afin de rehausser les capacités en sécurité publique et privée nécessaires pour ces évènements exceptionnels, dans un esprit de continuum de sécurité et d'innovation, afin d'optimiser le recours aux différentes ressources existantes, et qui vont monter en puissance, notamment grâce aux perspectives ouvertes par la LOPMI. Le ministère de l'Intérieur et des Outre-mer prendra donc des dispositions exceptionnelles pour mobiliser tous ses moyens et échanger avec d'autres ministères pour consolider l'effort de l'État pour que ces grands évènements sportifs aient lieu dans des conditions à la fois festives et de sécurité optimale. Une attention est portée à la filière de la sécurité privée pour favoriser sa contribution à la hauteur des exigences de ces grands rendez-vous. Les initiatives prises par l'État sur le plan juridique, financier et d'activation du vivier existant des titulaires de la carte professionnelle comme d'élargissement de celui-ci, doivent venir en complément des efforts de la filière pour être plus attractive. Enfin, la planification opérationnelle prend naturellement en compte la prévention du risque terroriste, toujours élevé, et celle, particulièrement volatile, du risque lié à la cybersécurité. L'ANSSI a été chargée de la stratégie de prévention à cet égard. Concernant la cérémonie d'ouverture, en l'état actuel des informations transmises par l'organisateur, un travail intensif d'instruction est conduit sur le plan opérationnel par la préfecture de police de Paris et par la préfecture de la région Ile-de-France pour ce qui relève de son champ de compétence, sous la coordination générale du DIJOP. S'agissant enfin du village olympique, il fait l'objet d'une étude particulière des services du ministère de l'Intérieur et des Outre-mer, dans les phases de conception, de construction et de livraison à l'organisateur. Des audits de sécurité préalables ont été réalisés par les services de l'État. La sécurité des jeux Olympiques et Paralympiques 2024 est également de la responsabilité de l'organisateur, compétent notamment en matière d'accès mais aussi à l'intérieur des sites de compétition. Un protocole de répartition des responsabilités a été signé entre l'État et Paris 2024, le 12 janvier 2021 et son actualisation est prévue pour le début de l'année 2023.

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