Question de Mme VENTALON Anne (Ardèche - Les Républicains-A) publiée le 21/07/2022

Mme Anne Ventalon attire l'attention de M. le ministre de la santé et de la prévention sur les risques liés à la surexposition précoce des jeunes enfants aux écrans.

Une étude menée conjointement par l'institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM), l'université de Rennes, le centre hospitalier universitaire (CHU) de Rennes, santé publique France et publiée en janvier 2020 démontre ainsi que les jeunes enfants précocement exposés aux écrans avaient trois fois plus de risques de développer des troubles primaires du langage. Et lorsque ce risque était associé au fait de discuter rarement, voire jamais, du contenu des écrans avec leurs parents, ils étaient six fois plus à risque de développer des troubles primaires du langage.

Or, selon une étude d'Ipsos pour l'observatoire de la parentalité et de l'éducation numérique et l'union nationale des associations familiales (Unaf) publiée le 7 février 2022, depuis le début de la crise sanitaire, plus de la moitié des enfants ont augmenté le temps passé devant des écrans.

Afin de lutter contre les effets néfastes de cette exposition précoce, l'organisation mondiale de la santé recommande de bannir toutes formes d'écrans chez les enfants de moins de 2 ans et de limiter au maximum leur utilisation pour ceux âgés entre 2 et 5 ans.

Elle demande donc au Gouvernement s'il envisage de prendre des initiatives à l'échelle nationale afin de sensibiliser les parents à la nocivité de l'exposition précoce aux écrans.

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Réponse du Ministère de la santé et de la prévention publiée le 24/11/2022

L'étude évoquée dans la question correspond à une étude rétrospective, comprenant des biais élevés et peu d'impact scientifique reconnu. L'étude Française effectuée de manière prospective sur l'évaluation de l'exposition aux écrans et le développement du langage des enfants (Exposure to screens and children's language development in the EDEN mother-child cohort - PubMed (nih.gov) indique que ce qui prévaut sur le développement du langage est surtout la qualité de l'interaction entre les adultes et les enfants, autour de l'écran. Afin de lutter contre les effets néfastes de l'exposition aux écrans (sédentarité surtout et troubles du sommeil), le ministère chargé de la santé a publié, en février 2022, le plan d'actions pour un usage raisonné des écrans par les enfants et les jeunes. Ce plan s'appuie sur l'avis du haut conseil de la santé publique (HCSP) du 12 décembre 2019 sur les effets de l'exposition des enfants et des jeunes aux écrans. Ce rapport décline un ensemble de recommandations, dont l'usage chez les plus jeunes enfants, et notamment proscrit l'usage des écrans avant 3 ans durant les repas et 1 heure avant l'endormissement, de même que la présence d'un écran dans la chambre. Le HCSP recommande aussi l'usage accompagné des écrans, dans un but précis et sur un temps dédié. Dans ce cadre, le plan d'action développe l'aide à la parentalité : - par le renforcement d'un portail unique d'information, en adaptant dès février dernier le site "je protège mon enfant" ; - par la création progressive de campus de la parentalité sur les territoires reposant sur le partenariat associatif et la réalisation d'ateliers de terrain partout en France, permettant de répondre aux questions des parents mais aussi des professionnels. Enfin, le plan développe également les compétences numériques à l'école, afin de mieux utiliser le numérique et les réseaux et savoir en reconnaitre les risques. Ciblant les élèves de CM1, un expérience pilote a débuté à la rentrée 2022 pour une généralisation en 2023. Le plan multisectoriel s'attache aussi à mutualiser les sources d'information pour le public et les dispositifs existants, tout en portant les recommandations de bon usage du HCSP.

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