Question de Mme GACQUERRE Amel (Pas-de-Calais - UC) publiée le 16/02/2023

Question posée en séance publique le 15/02/2023

M. le président. La parole est à Mme Amel Gacquerre, pour le groupe Union Centriste. (Applaudissements sur les travées du groupe UC.)

Mme Amel Gacquerre. Ma question s'adresse à M. le ministre délégué chargé de la ville et du logement.

Le 1er février dernier, la Fondation Abbé Pierre publiait son vingt-huitième rapport sur l'état du mal-logement en France.

Le constat est accablant : 330 000 personnes sans logement sur notre territoire, des milliers d'adultes et d'enfants refusés chaque soir par le 115 pour un hébergement d'urgence, près de 4 millions de Français mal logés… Cette situation est indigne dans notre pays, où, force est de le constater, les fractures ne cessent de s'aggraver.

Sont en cause des évolutions conjoncturelles : la crise sanitaire avait déjà fragilisé les plus précaires, l'inflation les a ensuite atteints de plein fouet. Aujourd'hui, les dépenses énergétiques deviennent insoutenables pour de nombreux ménages modestes.

La situation s'explique également par des raisons structurelles. Les prix à l'achat et à la location n'ont cessé de grimper depuis trente ans. Et l'effort public pour le logement en France n'a cessé de chuter depuis 2010.

On le sait, le logement est le premier sujet de préoccupation des Français. Il devient également une source aggravante d'exclusions et d'inégalités.

À titre d'exemple, j'évoquerai la situation des mères de famille monoparentale : 40 % des femmes avec un enfant vivent dans de mauvaises conditions de logement, contre 20 % pour la moyenne de la population.

Vous allez probablement me dire, monsieur le ministre, que vous n'êtes pas responsable de l'état du mal-logement en France, qui perdure depuis trop d'années, mais vous êtes aujourd'hui responsable du changement de braquet, du tournant à prendre pour permettre à tous les Français de se loger dignement.

Monsieur le ministre, allez-vous enfin relancer la construction de logements neufs, particulièrement de logements sociaux ? Allez-vous renouer avec l'objectif de 500 000 logements neufs par an ? (Applaudissements sur les travées du groupe UC.)


Réponse du Ministère auprès du ministre de la transition écologique et de la cohésion des territoires, chargé de la ville et du logement publiée le 16/02/2023

Réponse apportée en séance publique le 15/02/2023

M. le président. La parole est à M. le ministre délégué chargé de la ville et du logement.

M. Olivier Klein, ministre délégué auprès du ministre de la transition écologique et de la cohésion des territoires, chargé de la ville et du logement. Madame la sénatrice Gacquerre, vous avez raison, le logement, qui participe du bien-être, est une priorité pour nombre de nos concitoyens.

Vous avez également eu raison de le souligner, le Gouvernement fait un effort sans précédent pour lutter contre le sans-abrisme. Cette question est prise en compte depuis le premier quinquennat. Le plan quinquennal pour le logement d'abord et la lutte contre le sans-abrisme a été lancé par le Président de la République dès 2017. Il a permis à plus de 450 000 personnes de sortir de la rue et d'avoir un toit.

Dans le même temps, la situation sociale, économique et migratoire fait que de nombreuses personnes ont encore besoin d'hébergements d'urgence. Hier soir, 200 000 places d'hébergement d'urgence étaient ouvertes dans notre pays. C'est un chiffre qui n'a jamais été atteint. En 2017, l'hébergement d'urgence représentait 140 000 places.

Vous le savez, une partie importante des personnes qui bénéficient de l'hébergement d'urgence ne sont aujourd'hui pas éligibles au logement social. La situation de l'hébergement d'urgence n'est pas liée à une reprise des expulsions, bien au contraire ! Dans un effort quotidien, nous refusons et prévenons les expulsions locatives, conformément à l'un des axes du plan Logement d'abord.

Le deuxième plan Logement d'abord, qui sera lancé par la Première ministre dans les jours qui viennent, aura pour objectif de faire au moins aussi bien que le plan Logement d'abord 1, qui a permis de mettre 450 000 personnes à l'abri.

Nous avons travaillé spécifiquement sur la situation des femmes. Pour les femmes victimes de violence, 10 000 places d'hébergement d'urgence ont été ouvertes. La Première ministre a annoncé que 1 000 places supplémentaires seraient créées en 2023.

M. Marc-Philippe Daubresse. On ne vous parle pas d'hébergement, mais de logement !

M. Olivier Klein, ministre délégué. Par ailleurs, le Président de la République et la Première ministre ont décidé de mettre en place un Conseil national de la refondation spécifique au logement. Nous travaillons avec l'ensemble des acteurs du logement pour construire plus là où les besoins sont les plus importants. À cet égard, je vous invite, en tant qu'élus locaux, à prendre avec moi votre bâton de pèlerin pour œuvrer à la construction de logements, là où les besoins se font le plus sentir. (Applaudissements sur les travées du groupe RDPI.)

M. le président. La parole est à Mme Amel Gacquerre, pour la réplique.

Mme Amel Gacquerre. Monsieur le ministre, je ne suis pas particulièrement rassurée par vos propos. Nous savons ce qu'il y a à faire. Le moment est donc venu de passer aux actes.

Je le rappelle, le logement, ce n'est pas qu'une question technique ! C'est une question d'hommes et de femmes et de leur place dans la société. (Applaudissements sur les travées du groupe UC, ainsi que sur des travées du groupe Les Républicains. – Mme Cathy Apourceau-Poly applaudit également.)

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