Question de Mme MORIN-DESAILLY Catherine (Seine-Maritime - UC) publiée le 09/02/2023

Mme Catherine Morin-Desailly attire l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale et de la jeunesse sur le resserrement des programmes d'examen pour les écrits d'enseignement de spécialité du baccalauréat qui se dérouleront au mois de mars 2023.

Les écrits d'enseignement de spécialité comportent deux épreuves qui comptent pour plus d'un tiers de la note finale du baccalauréat. Le ministère a justifié cette décision en indiquant que l'objectif est d'intégrer les notes de spécialité dans la plateforme « Parcoursup » pour sélectionner les lycéens dans l'enseignement supérieur.

Ce resserrement des épreuves aurait pour conséquence d'empêcher les professeurs et leurs élèves d'aller au bout des apprentissages fondamentaux et modifie donc structurellement le calendrier pédagogique.

En effet, cela signifie que les lycéens perdent un tiers de l'année scolaire sur ces matières, limitant l'acquisition de la méthodologie et de la réflexion nécessaires à la bonne réussite des examens.

Elle souhaite savoir quelles sont les garanties que le ministère apporte aux enseignants et aux lycéens s'agissant de la faisabilité du programme face à ce resserrement du calendrier des épreuves, qui place le système éducatif dans une situation délicate et fait peser des incertitudes sur l'avenir des élèves de terminale.

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Réponse du Ministère de l'éducation nationale et de la jeunesse publiée le 27/04/2023

L'année scolaire 2022-2023 marque le retour à la normalité après trois années de crise sanitaire ayant induit d'importants aménagements. Ces aménagements ont porté à la fois sur les enseignements mis en place par les établissements, les enseignants redoublant d'efforts et de créativité pour mettre en place les cours à distance, dans des délais restreints, mais également sur le calendrier des examens. Ainsi, à la session 2022 du baccalauréat, les épreuves terminales des enseignements de spécialité se sont déroulées au mois de mai, alors que la réforme du lycée et du baccalauréat général et technologique prévoyait leur organisation au second trimestre. La présente année scolaire va permettre un déroulement apaisé des épreuves et par suite une meilleure transition vers l'enseignement supérieur pour les élèves. Ce rétablissement du calendrier des examens a remis en lumière le rôle respectif de la certification du baccalauréat et la fin de l'étude des programmes nationaux d'enseignement permettant aux élèves d'acquérir les connaissances et compétences nécessaires pour leur poursuite d'études supérieures. Le resserrement des programmes d'examen des épreuves terminales des enseignements de spécialité, paru au Bulletin officiel de l'éducation nationale, de la jeunesse et des sports n° 36 du 30 septembre 2022, prévoit un allégement des parties des programmes nationaux pouvant être évaluées lors des épreuves de spécialités de mars, allégement pour partie déjà prévu par des textes antérieurs. Ce resserrement ne modifie ni le contenu ni les ambitions des programmes nationaux, qui ont vocation à être traités sur la totalité des deux années du cycle terminal. Après les épreuves terminales des enseignements de spécialité, le troisième trimestre est un moment de capitalisation et de consolidation des acquis par les élèves. Il offre aux enseignants, libérés des enjeux inhérents à la préparation des épreuves terminales du mois de mars, l'opportunité de privilégier des modalités d'apprentissage et une démarche pédagogique offrant une plus large place à l'autonomie et aux coopérations tenant compte des attentes de l'enseignement supérieur. Ce moment de l'année est propice aux échanges liés au projet d'études de l'élève et aux croisements entre disciplines ou spécialités dans le cadre de la fin des programmes des enseignements de spécialité et de la préparation des épreuves du Grand oral et de philosophie qui ont lieu en juin. Dans la voie générale, comme dans les séries de la voie technologique, cette approche, qui peut être menée en collaboration avec des enseignants des universités et des écoles supérieures de l'académie ou des sections d'enseignement supérieur présentes dans les lycées, est de nature à faciliter la transition des élèves vers leur statut d'étudiant.

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