Question de Mme DUMAS Catherine (Paris - Les Républicains) publiée le 16/03/2023

Question posée en séance publique le 15/03/2023

M. le président. La parole est à Mme Catherine Dumas, pour le groupe Les Républicains. (Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains.)

Mme Catherine Dumas. Monsieur le ministre de l'intérieur et des outre-mer, depuis plus d'une semaine, Paris est submergée par des montagnes de déchets. (Exclamations sur les travées des groupes SER et CRCE.) Eh oui, mes chers collègues, je ne vous apprends rien…

Alors que 7 000 tonnes de poubelles non ramassées jonchent les rues, la grève est reconduite jusqu'au 20 mars. Cette situation peut entraîner d'importants risques sanitaires, aggravés par la recrudescence de la présence de rats – nommés « surmulots » à Paris (Sourires sur les travées du groupe Les Républicains.) – dans les espaces publics de la capitale.

Les Parisiens sont en colère, monsieur le ministre. Pourtant, à la mairie de Paris, personne ne semble s'en émouvoir. Mme Hidalgo a même annoncé son soutien entier et total au mouvement social. (Marques de satisfaction sur les travées des groupes SER, CRCE et GEST. – M. Thomas Dossus applaudit.)

C'est la vérité, mes chers collègues !

Constatant cette inertie, la chef de file de l'opposition à Paris, Mme Rachida Dati, vous a saisi hier, monsieur le ministre. (Exclamations amusées sur les travées des groupes SER et CRCE.) Vous avez donc chargé le préfet de police de demander à la maire de Paris de réquisitionner les moyens matériels et humains nécessaires au ramassage des poubelles.

Ce matin, le premier adjoint de Mme Hidalgo affirme en réponse que c'est le Gouvernement qui a créé cette situation. (Il a raison ! sur des travées du groupe SER.)

Mme Laurence Cohen. C'est vrai !

Mme Catherine Dumas. Quel déni ! Quelle mauvaise volonté !

Monsieur le ministre, quand l'État va-t-il se substituer à la mairie de Paris pour régler cette situation et, surtout, dans quels délais ? (Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains, ainsi que sur des travées du groupe UC.)

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Réponse du Ministère de l'intérieur et des outre-mer publiée le 16/03/2023

Réponse apportée en séance publique le 15/03/2023

M. le président. La parole est à M. le ministre de l'intérieur et des outre-mer.

M. Gérald Darmanin, ministre de l'intérieur et des outre-mer. Madame la sénatrice, vous connaissez la situation.

À la suite de neuf jours de grève, que l'on soit Parisien d'occasion ou d'habitude, chacun a pu constater l'amoncellement des ordures dans la capitale. Vous avez évoqué plusieurs milliers de tonnes, madame la sénatrice.

Cette situation pose des difficultés, au regard non seulement de la sécurité de nos concitoyens, puisque des manifestations ont lieu à l'heure où je vous parle, mais aussi de la salubrité publique.

Pour avoir été, comme beaucoup d'entre vous, mesdames, messieurs les sénateurs, gestionnaire d'une collectivité locale, je mesure les difficultés que suscitent de tels amoncellements d'ordures et de poubelles sur la voie publique au bout de neuf jours.

Ayant été saisi par Mme Dati, mais aussi par d'autres maires d'arrondissement et par des élus parisiens de tous bords politiques, j'ai demandé à Mme Hidalgo, d'abord oralement, puis, ce matin, par écrit, par l'intermédiaire du préfet de police, qui est chargé du maintien de la salubrité publique sous l'autorité de mon ministère, de réquisitionner les éboueurs comme le droit lui permet de le faire, afin d'assurer à la fois le ramassage des poubelles et leur incinération.

Du reste, une telle réquisition a déjà été réalisée par la mairie de Paris lors des grèves suscitées par le projet de loi qui est devenu la loi du 8 août 2016 relative au travail, à la modernisation du dialogue social et à la sécurisation des parcours professionnels, dite loi Travail.

Le premier adjoint de Mme Hidalgo a indiqué ce matin qu'il n'était pas favorable à une telle réquisition. J'attends que Mme la maire de Paris réponde par écrit à la demande écrite du préfet de police. S'il est confirmé que Mme Hidalgo n'est pas prête à prendre ses responsabilités, le préfet de police procédera ce soir, au plus tard demain matin, aux réquisitions au nom du maintien de la salubrité publique.

Quoi qu'ils pensent de la réforme des retraites, je crois que tous les Parisiens en seront heureux. (Applaudissements sur les travées des groupes RDPI, INDEP, UC et Les Républicains.)

M. le président. La parole est à Mme Catherine Dumas, pour la réplique.

Mme Catherine Dumas. Je vous remercie de votre réponse, monsieur le ministre.

À chaque grève, Paris s'enfonce un peu plus dans l'insalubrité qu'Anne Hidalgo et ses alliés ont imposée aux Parisiens.

Alors que nous sommes aujourd'hui à moins de cinq cents jours de l'ouverture des jeux Olympiques, l'image de notre pays et de sa capitale est durablement dégradée auprès des touristes et des observateurs étrangers, qui en sont sidérés. Il est grand temps d'agir ! (Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains, ainsi que sur des travées du groupe UC.)

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