Question de Mme JOSEPH Else (Ardennes - Les Républicains) publiée le 23/03/2023

Mme Else Joseph interroge Mme la ministre de la culture sur les difficultés à venir pour les spectacles subventionnés. En raison de certains problèmes, les spectacles doivent réduire leur taille pour éviter une déroute financière. Ainsi, la récente poussée inflationniste conduit à une hausse des différents coûts, comme les prix de l'énergie lesquels ont été multipliés par trois et même par quatre. Les saisons ont été raccourcies et on déplore beaucoup d'annulations. Le syndicat national des scènes publiques annonce plus de 100 000 spectateurs perdus pour cette année. Pourtant, il est nécessaire d'assurer un meilleur avenir dans le domaine du spectacle vivant, alors qu'il faut aussi compter avec l'augmentation du point d'indice et des salaires et les conventions collectives qui constituent également des coûts pour les festivals. D'autres facteurs plus anciens contribuent à l'asphyxie budgétaire, comme l'empilement des missions et les exigences classiques découlant des cahiers des charges (médiation culturelle, éducation artistique et projets avec les établissements scolaires ou pénitentiaires). Quant au soutien des collectivités territoriales, il ne suffit plus à couvrir les charges fixes. Pourtant, le 9 février 2023, des aides exceptionnelles avaient été annoncées pour soutenir les structures les plus en difficulté confrontées à la hausse des prix de l'énergie. Elle aimerait donc savoir où l'on en est. Dans le Grand-Est, on parle ainsi de 17 équipements qui vont recevoir une aide différenciée en fonction des lieux, qui va de quelques milliers d'euros à 70 000 euros. Mais il n'y a pas davantage de précision. Si l'on veut assurer la pérennité des festivals, il faut éviter de toucher aux tarifs. La question de la survie interroge en réalité la place que nous voulons donner à la culture dans notre pays.

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Réponse du Secrétariat d'État auprès du ministre des armées et du ministre de l'éducation nationale et de la jeunesse, chargé de la jeunesse et du service national universel publiée le 17/05/2023

Réponse apportée en séance publique le 16/05/2023

M. le président. La parole est à Mme Else Joseph, auteure de la question n° 518, adressée à Mme la ministre de la culture.

Mme Else Joseph. Madame la secrétaire d'État, ma question s'adressait à la ministre de la culture, puisqu'elle concerne les difficultés en cours et à venir rencontrées par les spectacles subventionnés, en particulier les festivals.

En raison d'une succession de problèmes liés au contexte, mais pas uniquement, les spectacles doivent réduire leur taille pour éviter une déroute financière.

Ainsi, la récente poussée inflationniste, en particulier sous l'effet de l'augmentation des prix de l'énergie, qui ont été multipliés par trois, voire par quatre, a conduit à des situations compliquées. Les saisons ont été raccourcies. On déplore beaucoup d'annulations. Le Syndicat national des scènes publiques (SNSP) a annoncé que plus de 100 000 spectateurs ont été perdus pour cette année. Où en est-on réellement ?

Il est nécessaire d'assurer un meilleur avenir dans le domaine du spectacle vivant, alors même qu'il faut faire avec l'augmentation du point d'indice et des salaires des intervenants, les conventions collectives, qui renchérissent les coûts et les charges pour les festivals.

D'autres facteurs plus anciens contribuent à l'asphyxie budgétaire. Je pense à l'empilement des missions et aux exigences classiques découlant des cahiers des charges : la médiation culturelle, l'éducation artistique, et les projets avec les établissements scolaires ou pénitentiaires.

Le soutien des collectivités territoriales ne suffit plus à couvrir les charges fixes. Pourtant, le 9 février dernier, des aides exceptionnelles ont été annoncées pour soutenir les structures les plus en difficulté, tandis qu'elles étaient confrontées à la hausse des prix de l'énergie. Où en est-on ?

Ainsi, dans le Grand Est, ma région, dix-sept équipements et structures bénéficieraient d'une aide différenciée, dont le montant s'élèverait de quelques milliers d'euros à 70 000 euros, sans davantage de précisions.

Si l'on veut assurer la pérennité des festivals, il faut éviter de toucher aux tarifs. La question de leur survie doit nous faire réfléchir à la place que nous voulons donner à la culture dans notre pays.

M. le président. La parole est à Mme la secrétaire d'État.

Mme Sarah El Haïry, secrétaire d'État auprès du ministre des armées et du ministre de l'éducation nationale et de la jeunesse, chargée de la jeunesse et du service national universel. Madame la sénatrice Joseph, je connais de loin votre attachement au spectacle vivant et à la vie culturelle de votre territoire en particulier et de notre pays en général. La culture fait partie du génie français. Sa vivacité et son caractère populaire nous permettent d'être le peuple que nous sommes. Son accompagnement est donc nécessaire.

Vous avez abordé la question des festivals. Ce sujet touche particulièrement l'ouest de la France, où se situe mon territoire. On compte plus de 7 000 festivals, notamment en été, dont un certain nombre ont lieu dans votre département. La ministre de la culture m'a en effet rappelé qu'il accueillait le festival du Cabaret vert et le festival mondial des théâtres de marionnettes. Cela donne bien envie de venir !

Le soutien financier du ministère de la culture est important. Près de 800 festivals ont été soutenus en 2022, pour un montant de quelque 31 millions d'euros. Ils viennent en complément de l'action du Centre national de la musique, qui aide par un relèvement de la taxe sur les spectacles. Ainsi, il a soutenu 155 festivals de musique en 2022 pour un total de 4 millions d'euros.

Cependant, l'inflation - c'est un problème du quotidien - est une réalité à laquelle tout le monde est confronté, à l'instar du coût de l'énergie. Le Gouvernement a été au rendez-vous. Au-delà des aides transversales mises en place par le ministre de l'économie, ma collègue Rima Abdul-Malak a annoncé le 1er mars dernier des aides exceptionnelles.

Elles toucheraient dix-sept structures dans votre région, de la Comédie de Reims à l'Orchestre national de Metz Grand Est, en passant par la scène nationale de Mulhouse. Chaque structure aidée s'est vu communiquer par la direction régionale des affaires culturelles (Drac) le montant alloué. Des précisions pourront vous être transmises, puisque c'est le sens de votre demande, madame la sénatrice.

Les services du ministère de la culture travaillent de façon étroite et en concertation avec l'ensemble du secteur du spectacle vivant pour relever les défis économiques et environnementaux auxquels il est confronté.

Nous en avons besoin pour retrouver l'espérance et l'élan, dont nous devons garantir les conditions.

M. le président. La parole est à Mme Else Joseph, pour la réplique.

Mme Else Joseph. Nous partageons cette préoccupation. Il faut changer le modèle économique des festivals.

Je n'ai pas posé la question relative à la manière de faire revenir les jeunes. C'est un véritable problème.

Bien entendu, vous êtes bienvenue à nos deux grands événements majeurs de l'été : le festival international des théâtres des marionnettes en septembre, le festival du Cabaret vert. Ce sera l'occasion de discuter concrètement avec les acteurs du territoire.

Mme Sarah El Haïry, secrétaire d'État. Je vous remercie de votre invitation, madame la sénatrice !

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