Question de Mme FÉRAT Françoise (Marne - UC) publiée le 30/03/2023

Mme Françoise Férat attire l'attention de M. le ministre délégué auprès du ministre de la transition écologique et de la cohésion des territoires, chargé des transports sur l'opportunité que représente l'aéroport de Vatry pour les objectifs de souveraineté économique et de développement durable.

L'aéroport de Vatry, dans la Marne, situé à 150 kms de Paris et aux portes de l'Europe est disposé à relever les défis de la souveraineté économique, de la transition écologique et de la qualité de vie des habitants. Ses points forts sont nombreux : l'une des plus longues pistes d'atterrissage d'Europe, capacité de 200 000 tonnes de fret par an, accueil de tous types d'avions, 7j/7 et 24h/24….

Les atouts et les potentiels de développement économique sont prêts à être déployés mais l'aide de l'État et des responsables politiques, économiques et administratifs français est indispensable !

Il s'agit déjà de diriger les flux de fret de notre pays vers Vatry, plutôt que vers d'autres plateformes étrangères concurrentes, notamment au Bénélux, en particulier à Liège.

Elle lui demande une mobilisation renforcée de l'État, des décideurs aéroportuaires, politiques et économiques nationaux pour soutenir cet atout français au coeur de la Champagne.

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Réponse du Secrétariat d'État auprès du ministre de la transition écologique et de la cohésion des territoires, chargé de l'écologie publiée le 05/04/2023

Réponse apportée en séance publique le 04/04/2023

Mme la présidente. La parole est à Mme Françoise Férat, auteur de la question n° 537, adressée à M. le ministre délégué auprès du ministre de la transition écologique et de la cohésion des territoires, chargé des transports.

Mme Françoise Férat. Ma question concerne le développement de l'aéroport de Vatry, dans la Marne, situé à 150 kilomètres de Paris et aux portes de l'Europe, qui représente une opportunité économique pour notre pays.

Cet aéroport est disposé à relever les défis de la souveraineté économique, de la transition écologique et de la qualité de vie des habitants. Ses points forts sont nombreux : une des plus longues pistes d'atterrissage d'Europe, une capacité de 200 000 tonnes de fret par an, un accueil de tous types d'avions, sept jours sur sept, vingt-quatre heures sur vingt-quatre, etc.

Les atouts et les potentiels de développement économique sont prêts à être déployés, mais l'aide de l'État et des responsables économiques est indispensable !

Je sais que la direction générale de l'aviation civile (DGAC) et votre collègue des transports sont mobilisés autour de Vatry et attentifs à ses possibilités de développement. Il s'agit déjà de diriger les flux de fret de notre pays vers Vatry plutôt que vers d'autres plateformes étrangères concurrentes.

En plus d'un meilleur bilan carbone, cette relocalisation d'activités en France aura des bénéfices financiers et fiscaux. Si l'on cherche un troisième aéroport francilien, chacun fera des économies, car il est déjà construit : il existe et il est en Champagne !

Vatry constitue une véritable opportunité pour l'Île-de-France de désengorger ses trafics aéroportuaires et d'offrir à ses habitants une réduction des nuisances sonores. Vatry offre un panel de solutions et un équipement opérationnel, normé et certifié. Il fait déjà ses preuves !

Madame la secrétaire d'État, je vous demande une mobilisation forte et imminente autour de Vatry. Je suis à votre disposition pour vous accompagner auprès du conseil départemental de la Marne, si vous le jugez utile.

Mme la présidente. La parole est à Mme la secrétaire d'État.

Mme Bérangère Couillard, secrétaire d'État auprès du ministre de la transition écologique et de la cohésion des territoires, chargée de l'écologie. Madame la sénatrice Férat, depuis l'ouverture de l'aéroport de Châlons-Vatry au trafic commercial en 2000, celui-ci fait l'objet d'un soutien important des collectivités territoriales propriétaires du foncier et actionnaires de la société d'exploitation. L'État accompagne leurs efforts depuis l'origine et encourage, dès que cela est possible, le développement des vols de fret vers les aéroports régionaux, notamment Vatry.

Le fret aérien international étant transporté en majorité dans la soute des avions de passagers, il se concentre naturellement dans les grands aéroports de correspondance.

Durant la crise sanitaire, l'aéroport de Vatry a joué un rôle essentiel dans l'acheminement du matériel médical sur le territoire national. La direction générale de l'aviation civile a en effet autorisé, à titre dérogatoire et de façon innovante, le transport du fret en soute, mais sans passagers, notamment vers Vatry. L'aéroport est devenu le septième aéroport de fret en France en 2021.

Toutefois, en 2022, la demande mondiale de fret aérien s'est affaiblie et les vols de passagers ont repris. Par ailleurs, le revenu moyen du fret a chuté brusquement. Dès lors, et malgré les efforts déployés, l'aéroport de Vatry s'est trouvé confronté à d'importantes incertitudes économiques. Des projets privés qui s'étaient manifestés ne se sont pas concrétisés, faute de financement.

L'État accompagne activement et au mieux le développement de cette infrastructure régionale. En particulier, un « groupe contact » associant la direction générale de l'aviation civile, la préfecture, le conseil départemental et l'aéroport a été mis en place à la demande du ministre délégué chargé des transports, Clément Beaune, pour identifier les leviers opérationnels à même de répondre aux difficultés constatées.

Mme la présidente. La parole est à Mme Françoise Férat, pour la réplique.

Mme Françoise Férat. Je ne reviendrai pas sur les atouts de l'aéroport de Vatry, que vous avez cités. Vatry existe et fonctionne. Vous évoquez le soutien des collectivités. Dernièrement, pas moins de quatorze élus, qu'ils soient parlementaires ou élus de grandes villes, toutes tendances confondues, vous ont adressé un courrier pour insister une fois de plus sur l'intérêt de Vatry. Nous entendons votre réponse, madame la secrétaire d'État, mais les mots ne suffisent plus : maintenant, il faut agir.

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