Question de Mme DELATTRE Nathalie (Gironde - RDSE) publiée le 27/04/2023

Mme Nathalie Delattre attire l'attention de M. le ministre de la santé et de la prévention sur les modalités d'application des arrêts de travail des élus locaux.

Nombre d'entre eux exercent en parallèle de leur fonction élective un emploi. Comme tout salarié, ils peuvent être amenés à recevoir un arrêt de travail pour diverses raisons. Cependant, lors de la durée de celui-ci, les élus ne peuvent pas mettre entre parenthèses leur mandat en raison des nombreuses obligations qui leurs incombent.

Or, ces derniers se voient demander des restitutions d'indemnités journalières par la caisse nationale d'assurance maladie et ce, alors même que la fonction élective ne fait l'objet d'aucune mention sur leur feuille d'arrêt maladie.

Dernièrement, la caisse nationale d'assurance maladie a créé une rubrique dédiée à ce sujet sur son site, permettant aux élus de déclarer s'ils exercent ou non une autre activité professionnelle.

De plus, le Gouvernement a récemment annoncé qu'un nouveau Cerfa était en cours d'élaboration pour permettre à un élu de continuer d'exercer son mandat pendant son arrêt maladie.

Elle lui demande donc de préciser quand ce nouveau Cerfa entrera en vigueur et de lui détailler le plan de communication prévu auprès des élus aux fins de leur faire connaître les dispositions applicables.

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Transmise au Ministère de la santé et de la prévention


Réponse du Ministère de la santé et de la prévention publiée le 21/12/2023

Depuis l'adoption de la loi n° 2019-1461 du 27 décembre 2019 relative à l'engagement dans la vie locale et à la proximité de l'action publique, les élus locaux qui se trouvent dans l'incapacité physique constatée par leur médecin de continuer ou de reprendre le travail, peuvent néanmoins poursuivre l'exercice de leur mandat, sous réserve de l'accord formel de leur praticien. Ainsi, un salarié, par ailleurs élu local, placé en congé de maladie ne peut régulièrement exercer son mandat électif que si son médecin l'y autorise expressément sur l'arrêt de travail. Dans le cas contraire, il peut se voir réclamer le remboursement des indemnités journalières, voire une sanction financière, la Cour de cassation assimilant effectivement les indemnités de fonction à une activité donnant lieu à rémunération (Cass. Civ., 15 juin 2017, n° 16-17567). A juste titre, afin de garantir la mise en pratique du droit des élus locaux à continuer à exercer leur mandat d'élu local s'ils sont en arrêt de travail, une procédure d'homologation a été mise en oeuvre afin de permettre la mise en place d'un nouveau modèle de formulaire CERFA d'arrêt de travail. Celui-ci comprend un ajout spécifique aux élus locaux (rubrique 6 de la notice) pour rappeler très clairement aux médecins prescripteurs des arrêts de travail qu'ils peuvent autoriser l'exercice de l'activité au titre du mandat électif de l'élu local pendant son arrêt maladie et que ce dernier peut ainsi percevoir ses indemnités de fonction au titre de son mandat d'élu. Cette modalité pratique est ainsi de nature à assurer la mise en oeuvre effective des droits déjà garantis par la loi à percevoir des indemnités journalières maladie par les élus locaux continuant à assurer l'exercice de leur mandat local quand bien même ils font face à une incapacité physique temporaire. De plus, la caisse nationale d'assurance maladie participe aux campagnes de sensibilisation sur le sujet. Elle a ainsi actualisé sa communication en rappelant, sur la page internet du site ameli.fr dédiée aux élus locaux, quelle protection sociale leur est accordée et notamment leur droit aux indemnités journalières en cas de maladie. La rubrique qui leur est dédiée distingue la situation des élus locaux selon qu'ils exercent une activité professionnelle pendant leur arrêt maladie, qu'ils ont interrompu leur fonction élective au cours de leur arrêt ou qu'ils n'ont pas d'autre activité professionnelle. Dans le premier cas il est bien indiqué que l'élu en arrêt maladie continue à percevoir ses indemnités journalières au titre de son incapacité de travailler s'il continue à exercer son mandat local dans le cadre de l'autorisation donnée par le médecin prescripteur. Enfin, concernant des notifications d'indus d'indemnités journalières, les assurés concernés peuvent contester la décision de leur caisse primaire d'assurance-maladie et porter à sa connaissance leur situation particulière d'élu local en saisissant la commission de recours amiable de leur caisse.

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