Question de M. DÉTRAIGNE Yves (Marne - UC) publiée le 11/05/2023

M. Yves Détraigne souhaite appeler l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale et de la jeunesse sur le sort des accompagnants des élèves en situation de handicap (AESH).
Devenu le deuxième métier de l'éducation nationale, l'essor de la fonction sur le plan quantitatif ne s'est malheureusement pas accompagné d'une même dynamique sur le plan qualitatif, regrette un récent rapport d'information du Sénat sur le sujet qui déplore également une gestion « totalement inadaptée » de ces personnels par l'éducation nationale.
Ainsi, dix ans après sa création, ce métier ne bénéficie toujours d'aucun statut de la fonction publique et reste très précaire : près de 80 % des AESH travaillent en contrat à durée déterminée (CDD), la plupart cumule des temps partiels et leur rémunération moyenne est comprise entre 750 et 850 euros net mensuels.
Cette précarité salariale se double de conditions de travail unanimement décriées par des AESH amenés à côtoyer tout type de handicap, du handicap moteur aux troubles du spectre autistique, en passant par les troubles de l'attention ou encore les troubles des apprentissages, sans avoir forcément reçu de formation spécifique.
En outre, la plupart des accompagnants des élèves en situation de handicap suivent plusieurs élèves chaque semaine, l'aide mutualisée ayant pris le pas sur l'aide individuelle ces dernières années. Ils se retrouvent à gérer des enfants scolarisés en « milieu ordinaire » faute de places dans les établissements médico-sociaux.
Ce rapport sénatorial vient une nouvelle fois alerter sur le profond manque d'attractivité du métier, qui entraîne une pénurie de plus en plus inquiétante de candidats, une volatilité grandissante de ses personnels en poste, des défections de plus en plus nombreuses et de fréquentes ruptures de prise en charge.
Sans évolution notable du statut des agents chargés de l'accompagnement des élèves en situation de handicap, il ne peut pas y avoir de politique d'inclusion efficace et pérenne. Par conséquent, il lui demande s'il entend suivre les préconisations formulées par le Sénat et, notamment, réformer les conditions d'emploi des AESH dont le métier demande encore à être professionnalisé.

- page 3051

Transmise au Ministère de l'éducation nationale et de la jeunesse


La question a été retirée pour cause de fin de mandat.

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