Question de Mme HERZOG Christine (Moselle - UC-R) publiée le 29/06/2023

Mme Christine Herzog interroge M. le ministre de l'intérieur et des outre-mer sur le recouvrement des contraventions des contrevenants luxembourgeois sur le département de la Moselle. La perception demeure difficile et les intéressés ne se cachent pas de leur impunité. Aussi, elle lui demande quels sont les moyens légaux permettant ces recouvrements afin de mettre un terme aux incivilités.

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Réponse du Ministère de l'intérieur et des outre-mer publiée le 26/10/2023

En cas d'infraction routière commise en France, les conducteurs dont le véhicule est immatriculé en France ainsi que les conducteurs étrangers (dont le véhicule est immatriculé dans les pays partenaires ou en cas de désignation) peuvent être sanctionnés et se voir dresser une amende forfaitaire. Dans le cas du Luxembourg, depuis le 13 janvier 2016, en conformité avec la directive européenne 2015/413, les autorités françaises et luxembourgeoises ont décidé d'étendre l'échange transfrontalier d'informations, permettant de poursuivre ceux de leurs ressortissants qui commettraient des infractions routières sur le territoire de l'autre pays. Jusqu'alors, l'échange d'informations entre la France et le Grand-duché du Luxembourg était limité aux infractions commises par les véhicules luxembourgeois dans les deux départements limitrophes, la Moselle (57) et la Meurthe-et-Moselle (54). Il englobe désormais l'ensemble du territoire français. En 2022, 72 306 avis de contravention ont été envoyés à des contrevenants luxembourgeois au titre du contrôle automatisé de la vitesse (nombre d'avis de contravention en pays de résidence du contrevenant). Le taux de paiement au stade forfaitaire pour cette même année s'est élevé à 73 % pour les contrevenants luxembourgeois. Ce dernier est quasi-identique au taux de paiement pour la France (74 %). Conformément à l'article D48-8 du Code de procédure pénale (CPP), le ministère public est compétent pour transmettre une sanction pécuniaire aux autorités compétentes des autres États membres de l'Union européenne. Selon l'article D48-12 du CPP, les sanctions pécuniaires peuvent être transmises, aux fins d'exécution, à tout État membre de l'Union européenne dans lequel la personne condamnée a sa résidence habituelle, possède des biens ou des revenus, ou a son siège. Il n'existe toutefois pas, à ce jour, de connexion automatisée permettant la transmission des demandes d'exécution aux États membres. Cependant, l'ANTAI participe actuellement au projet européen e-CODEX qui a pour but de faciliter l'accès au droit et à la justice pour les citoyens et les entreprises concernés par des procédures transfrontalières, ainsi que d'améliorer l'interopérabilité entre les autorités judiciaires. Parmi les projets pilotes choisis dans ce cadre figurent les sanctions pécuniaires, selon la procédure de recouvrement définie par la décision cadre 2005/214/JAI du 24 février 2005 concernant l'application du principe de reconnaissance mutuelle aux sanctions pécuniaires. Combinée aux dispositions de la directive 2015/413 du 11 mars 2015 facilitant l'échange transfrontalier d'informations concernant les infractions en matière de sécurité routière, cette décision cadre permettra à l'Officier du ministère public (OMP) du centre de traitement de Rennes de mettre en recouvrement dans le pays du contrevenant, selon la procédure en vigueur dans celui-ci, une amende devenue décision définitive en France.

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