Question de Mme LIENEMANN Marie-Noëlle (Paris - CRCE-R) publiée le 06/07/2023

Question posée en séance publique le 05/07/2023

M. le président. Avant de lui donner la parole, je voudrais saluer celle qui est sénatrice de Paris depuis 2011 et qui a poursuivi, dans notre hémicycle et au sein de la commission des affaires économiques, l'investissement dans les questions de logement qui avait été le sien en tant que ministre de deux gouvernements : Mme Marie-Noëlle Lienemann.

Je la remercie également de son engagement en tant que vice-présidente du Sénat. J'ai particulièrement apprécié de l'avoir à mes côtés et je salue son action de parlementaire. (Vifs applaudissements prolongés.)

M. le président. La parole est à Mme Marie-Noëlle Lienemann, pour le groupe communiste républicain citoyen et écologiste.

Mme Marie-Noëlle Lienemann. Madame la Première ministre, il est grand temps de prendre en compte l'exaspération de tous les Français, dont les causes sont multiples, mais sans doute avant tout sociales.

C'est également face au délitement et à l'impuissance de l'État républicain et de nos services publics que cette exaspération s'exprime avec force : impuissance à faire respecter les droits - le droit - et à assurer l'efficacité des services publics et leur présence partout, dans nos banlieues comme dans nos villages ; incapacité à faire progresser la promesse républicaine d'égalité et de justice, valeurs indispensables à la cohésion nationale. Voilà le résultat de la politique qui est menée depuis vingt ans !

Vous ne pouvez pas, comme vous l'avez fait après la crise des « gilets jaunes » ou le mouvement social contre la réforme des retraites, continuer comme avant.

La grande urgence - une urgence vitale - est de redonner force et efficacité à l'État républicain et à ses services publics. Cela suppose d'engager des moyens et de revaloriser les fonctionnaires, qui désespèrent de ne pouvoir correctement assurer leurs missions, et d'être à leur écoute.

Un exemple parmi tant d'autres est particulièrement d'actualité : l'éducation nationale. Qui ne voit aujourd'hui l'ampleur de la crise éducative que traverse notre pays ? Qui ne voit le rôle décisif de l'école publique, en particulier pour les 20 % de jeunes qui vivent en dessous du seuil de pauvreté ?

Démissions massives, postes non pourvus au concours ou dans les classes... Vous ne voulez pas écouter les enseignants ! Vous faites croire que les problèmes sont en voie de résolution... Ce n'est absolument pas le cas !

Un grand plan de redressement des services publics s'impose, et vite ! Allez-vous, madame la Première ministre, l'engager dès cet été et l'inscrire dans le prochain budget ? Ne laissez pas la République en panne, agissez ! (Applaudissements sur les travées des groupes CRCE, SER et GEST. - Mme Anne-Catherine Loisier applaudit également.)

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Réponse du Ministère auprès du ministre de la transition écologique et de la cohésion des territoires, chargé de la ville et du logement publiée le 06/07/2023

Réponse apportée en séance publique le 05/07/2023

M. le président. La parole est à M. le ministre délégué chargé de la ville et du logement.

M. Olivier Klein, ministre délégué auprès du ministre de la transition écologique et de la cohésion des territoires, chargé de la ville et du logement. Madame la sénatrice Marie-Noëlle Lienemann, je me permets à mon tour de vous saluer. Vous êtes probablement la première ministre que j'ai rencontrée dans ma vie, alors que j'étais un jeune élu local, pour parler de copropriétés dégradées à Clichy-sous-Bois. Et même si c'était il y a longtemps, cette rencontre est restée gravée dans ma mémoire. (Sourires.)

Bien évidemment, la question des services publics dans les quartiers populaires est au coeur de notre réflexion. En témoignent la création des maisons France Services et celle des maisons de la justice et du droit. De même, nous avons agi sur l'éducation prioritaire : mise en place des cités éducatives, dédoublement des classes préparatoires, des CE1 et des grandes sections de maternelle...

De plus, le Président de la République a annoncé que, dans le cadre de Quartiers 2030, la scolarisation précoce dans les écoles des quartiers populaires serait mise en oeuvre le plus rapidement possible et que des moyens supplémentaires seraient engagés pour les moyennes sections de maternelle. Ces sujets sont au coeur de nos priorités.

Les politiques publiques, vous le savez, madame la sénatrice, agissent dans nos quartiers, et c'est heureux. Où en serait-on si, depuis quarante ans, la politique de la ville n'avait pas fait son oeuvre dans les quartiers populaires ?

Vous connaissez le travail formidable qu'accomplit l'Agence nationale pour la rénovation urbaine : 450 des 453 quartiers qui ont signé une convention Anru ont lancé des chantiers, dont 1 300 ont été livrés, parmi lesquels plus de cent écoles. De plus, l'Anru I a permis de livrer 500 écoles, pour concrétiser la priorité éducative dans nos quartiers.

Les Vacances apprenantes et les Quartiers d'été ont été lancés par le Gouvernement précédent. Désormais, un maire qui le souhaite et qui s'en donne les moyens peut faire partir de plus nombreux enfants dans des colonies de vacances, pour la moitié du prix pour lequel il le faisait auparavant.

Je puis vous assurer que cela fonctionne,...

Mme Marie-Noëlle Lienemann. Pas dans toutes les villes !

M. Olivier Klein, ministre délégué. ... pour y avoir recouru en tant que maire et pour avoir assisté à des activités dans plusieurs villes l'été dernier.

Mme Éliane Assassi. C'est faux !

M. Olivier Klein, ministre délégué. Cela fonctionne quand les maires s'en donnent les moyens, madame la sénatrice Assassi.

Mme Sophie Primas. Cela fonctionne quand ils en ont les moyens !

M. Olivier Klein, ministre délégué. Les maires qui souhaitent recourir aux dispositifs de l'État le font. (MM. François Patriat et Alain Richard applaudissent.)

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