Question de M. WATTEBLED Dany (Nord - Les Indépendants) publiée le 13/07/2023

M. Dany Wattebled attire l'attention de M. le ministre de la santé et de la prévention sur la nécessaire accélération et intensification de la vaccination contre le papillomavirus humain (HPV).

Ces infections par HPV sont à l'origine de plus de 6 000 cancers par an, principalement des cancers du col de l'utérus. Depuis la généralisation du vaccin en 2007 et sa recommandation à tous les adolescents en 2019, de nombreuses actions ont été menées pour élargir la vaccination, telles que le remboursement partiel du vaccin HPV, le plan cancer 2021-2030 avec un objectif de couverture vaccinale de 80 % pour 2030, ou la campagne de vaccination généralisée en classe de 5ème à partir de la rentrée 2023. Cependant, début juin 2023, des médecins et associations de patients ont appelé à l'intensification et l'accélération de la vaccination contre les papillomavirus, dans la mesure où la France est en retard et que sa couverture vaccinale reste insuffisante. Ainsi, en 2022, seules 42 % des filles et 9 % des garçons étaient vaccinés.

À cette fin, ils préconisent d'étendre la campagne de vaccination à tous les niveaux scolaires, d'ouvrir de nouveaux lieux de vaccination, de mettre en place un remboursement complet de la vaccination pour tous jusqu'à 26 ans, ainsi que le déploiement d'une campagne de sensibilisation massive à destination du grand public. Cette campagne permettrait aussi de sensibiliser les adolescents et leurs parents, alors que l'accord parental est nécessaire pour la vaccination, et que seuls 20 % d'entre eux ont consenti à la vaccination de leurs enfants lors de l'expérimentation de la campagne vaccinale.

C'est pourquoi il lui demande quelles dispositions il entend prendre pour améliorer la sensibilisation et accélérer la vaccination contre le papillomavirus, pour atteindre les objectifs du plan cancer 2021-2030 et rattraper le retard français en la matière.

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Transmise au Ministère de la santé et de la prévention


Réponse du Ministère de la santé et de la prévention publiée le 28/09/2023

A la suite de l'annonce du président de la République, le 28 février 2023, de généraliser la vaccination contre les papillomavirus humains (HPV) pour tous les élèves de 5ème (qui correspond à l'âge des recommandations du calendrier des vaccinations) dès la rentrée 2023, une opération de vaccination sera lancée dans près de 7 000 collèges à partir du mois d'octobre. Seront concernés des établissements scolaires publics et privés sous contrat volontaires, grâce à la mobilisation des agences régionales de santé, des rectorats, de la communauté éducative et des professionnels de santé. Les équipes mobiles issues notamment des centres de vaccination seront déployés dans les établissements pour vacciner les collégiens, après autorisation parentale. Deux doses de vaccin, à 6 mois d'intervalle au minimum, sont nécessaires pour les protéger efficacement contre les HPV. La vaccination contre les HPV est recommandée par la Haute autorité de santé pour toutes les filles et tous les garçons âgés de 11 à 14 ans révolus. Elle prévient jusqu'à 90 % des infections HPV, souvent non symptomatiques mais à l'origine de lésions précancéreuses et/ou de cancers du col de l'utérus, de la vulve, du vagin et de l'anus. La vaccination contre les HPV est l'une des seules vaccinations existantes contre les lésions précancéreuses et les cancers. L'efficacité de ce vaccin est observée dans de nombreux pays où la couverture vaccinale des jeunes adultes est élevée. Depuis plus de 10 ans, plus de 6 millions de doses ont été prescrites en France et plus de 300 millions dans le monde. Comme pour tous les vaccins, le vaccin contre les papillomavirus humains fait l'objet d'un suivi par l'Organisation Mondiale de la Santé qui reconnait son excellent profil de sécurité. Aujourd'hui la couverture vaccinale reste bien deçà de l'objectif de 80 % à l'horizon 2030 fixé dans la stratégie décennale de lutte contre les cancers, puisqu'elle n'est que de 41,5 % chez les filles et de 8,5 % pour chez les jeunes garçons - pour lesquels la vaccination n'est effective que depuis deux ans. La couverture vaccinale chez les filles a néanmoins connu récemment une progression notable, portée notamment par l'extension des obligations vaccinales du nourrisson et l'extension de cette vaccination HPV aux garçons en 2021. Parmi les interventions les plus efficaces pour améliorer la couverture vaccinale HPV, la vaccination en milieu scolaire a fait la preuve de son efficacité comme l'attestent les très bons résultats obtenus dans les pays scandinaves ou au Royaume-Uni où les couvertures vaccinales dépassent les 80 % chez les filles comme chez les garçons. En France, deux expérimentations régionales menées en Grand Est et en Guyane de 2019 à 2022 ont montré l'efficacité et l'acceptabilité de la vaccination des adolescents en milieu scolaire où 21 % à 24 % des élèves ont été vaccinés. Afin de sensibiliser parents et élèves et de faire de cette opération de vaccination une réussite, le ministre de la santé et de la prévention et le ministre de l'éducation nationale et de la jeunesse ont annoncé le lancement d'une grande campagne d'information à compter du 4 septembre. Portée par l'Institut national du cancer, cette campagne d'information sera déployée en métropole et dans les départements, régions et collectivités d'Outre-mer. Déjà informés en juin 2023 de la mise en place de la généralisation de la vaccination, les parents des élèves de 5ème recevront un kit d'information incluant la demande d'autorisation parentale, indispensable. Cette campagne de vaccination au collège est complémentaire de l'offre vaccinale en ville, et notamment par les médecins traitants qui peuvent proposer cette vaccination aux adolescents et leurs parents, lors des examens de santé prévus à l'âge de 11-13 ans et à l'âge de 15-16 ans. La publication des textes règlementaires sur l'extension des compétences vaccinales des pharmaciens et des infirmiers permettra à ces professionnels de prescrire et d'administrer le vaccin contre les HPV à partir de l'âge de 11 ans. Cette mesure représente une nouvelle opportunité vaccinale et une simplification du parcours vaccinal de nos concitoyens.

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