Question de M. GENET Fabien (Saône-et-Loire - Les Républicains-R) publiée le 13/07/2023

M. Fabien Genet attire l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale et de la jeunesse sur les difficultés actuelles que rencontrent les élèves souhaitant effectuer un échange universitaire avec des universités britanniques.

La procédure du Brexit, entamée en 2016, a généré de nouvelles étapes et coûts supplémentaires pour les étudiants français souhaitant passer un semestre ou plus dans une université britannique.

En effet, la sortie du pays du programme Erasmus ainsi que la nécessité de demander un visa, dont la procédure est coûteuse, ont rendu difficile cette opportunité pourtant si enrichissante pour des étudiants qui souhaitent perfectionner leur anglais et étudier dans certains des établissements britanniques les plus prestigieux.

Même s'il existe des échanges bilatéraux ainsi que des partenariats franco-britanniques, ceux-ci restent très limités par rapport aux programmes existant avant 2016.

Il souhaite donc savoir si le Gouvernement prévoit de développer de nouveaux liens avec le Gouvernement britannique pour faciliter échanges et opportunités entre nos deux systèmes universitaires.

- page 4326

Transmise au Ministère de l'Europe et des affaires étrangères


Réponse du Ministère de l'Europe et des affaires étrangères publiée le 24/08/2023

Depuis la sortie du Royaume-Uni du programme Erasmus+, entérinée en 2020 par l'Accord de commerce et de coopération entre l'Union européenne, la Communauté européenne de l'énergie atomique, et le Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande du Nord, le nombre des étudiants français (comme européens) au Royaume-Uni a largement diminué. Le British Council constate ainsi une baisse de 32 % entre 2016 et 2021, faisant passer le contingent d'étudiants français de plus de 12 000 à environ 8 000. Ce volume est toutefois relativement préservé par rapport à la baisse moyenne européenne, évaluée à 46 %. Depuis la mise en place de contrôles douaniers en 2021, le nombre de visas délivrés à des étudiants français est stable : 4 247 en 2021 et 4 086 en 2022. Malgré cela, le Royaume-Uni demeure une destination privilégiée pour les étudiants français, à la 3e place, derrière le Canada et la Belgique, en termes de mobilité sortante depuis la France. Dans l'autre sens, le lancement fin 2021 par les autorités britanniques du programme « Turing » (programme visant à financer la mobilité sortante de 25 000 étudiants britanniques, pour une dotation initiale d'environ 110 Meuros), combinée au déploiement en parallèle de la stratégie « Bienvenue en France » (objectif de 500 000 étudiants internationaux accueillis en France en 2027), a permis de diminuer les effets de la fin du programme Erasmus+. Le nombre d'étudiants britanniques inscrits dans un établissement d'enseignement supérieur français est ainsi resté stable entre 2016 et 2021 (environ 4 000 étudiants). On remarque d'ailleurs un rebond de 8 % sur la dernière année. Dans un contexte de croissance de la mobilité universitaire britannique (+27 % d'étudiants mobiles entre 2015 et 2020), cette évolution induit cependant un recul relatif de la position française. La France est ainsi aujourd'hui la 9e destination des étudiants britanniques et la 3e destination dans le cadre du nouveau programme de mobilité « Turing ». Campus France et son homologue, le British Council, estiment que le choc lié au Brexit, qui aura affaibli la mobilité dans les deux sens, devrait s'atténuer progressivement. Une étude de Universities UK International, publiée en 2022, estime qu'un premier bilan ne pourra être tiré qu'après la rentrée universitaire 2023-2024, à compter de laquelle une tendance post-Brexit et post-pandémie pourra se dégager. Dans l'attente du règlement des différends entre le Royaume-Uni et l'Union européenne (en particulier concernant l'association éventuelle du Royaume-Uni au programme-cadre « Horizon Europe »), seules les négociations de gré à gré entre universités françaises et britanniques existent à ce jour pour limiter l'impact négatif de la hausse des frais d'inscription pour les étudiants internationaux dans les universités britanniques. L'ambassade de France au Royaume-Uni suit ces discussions entre établissements afin de soutenir leurs démarches, notamment pour les établissements français disposant d'un campus au Royaume-Uni à l'instar de PSL-Dauphine (facilitation pour l'octroi de visas étudiant). Le Gouvernement est dans l'attente de nouvelles orientations de la Commission européenne avant de pouvoir envisager d'autres actions sur le sujet. Notre ambassade est également mobilisée et à l'origine de plusieurs initiatives pour maintenir et renforcer la mobilité depuis le Royaume-Uni vers la France, et créer ainsi les conditions d'un renforcement de la mobilité étudiante bilatérale au sens large. Par ailleurs, le 36e Sommet franco-britannique, qui s'est tenu à Paris le 10 mars 2023, a illustré la volonté de nos deux gouvernements d'envisager, par-delà le Brexit, le renforcement de nos relations bilatérales dans les domaines de la coopération universitaire et de la recherche, en s'appuyant sur les dispositifs déjà existants mais également sur de nouveaux formats, comme les Partenariats Hubert Curien (PHC), programmes de mobilité et d'accueil de chercheurs en résidence. L'annonce de la création d'un comité mixte franco-britannique pour la science, la technologie et l'innovation contribuera également au dynamisme de nos échanges dans ces domaines.

- page 5054

Page mise à jour le