Question de Mme DUMAS Catherine (Paris - Les Républicains) publiée le 28/09/2023

Mme Catherine Dumas interroge Mme la ministre de la culture sur l'avenir des bouquinistes parisiens situés sur les quais de Seine lors des jeux Olympiques et Paralympiques de 2024.

Elle note que, lors d'une réunion le 10 juillet 2023, la mairie de Paris a annoncé que les bouquinistes, commerçants indépendants, devraient être « déplacés » pendant les compétitions des jeux Olympiques et Paralympiques de 2024.

Elle ajoute que cette annonce a été confirmée par la préfecture de police de Paris, par le biais d'un courriel destiné aux commerçants indépendants le 25 juillet 2023, précisant que « l'enlèvement » des boites vertes installées sur les quais de Seine est « indispensable » pour la bonne tenue de la cérémonie d'ouverture des jeux Olympiques et des questions de sécurité.

Elle souligne que la mairie de Paris a évoqué la possibilité de mettre en place un « village des bouquinistes », une idée qui est loin de faire l'unanimité chez les commerçants indépendants.

Elle indique que les bouquinistes, les associations ainsi que certains élus parisiens, notamment les maires des 6ème et 7ème arrondissements de Paris, se mobilisent depuis plusieurs semaines pour soutenir les bouquinistes des quais de Seine.

Elle mentionne plusieurs pétitions en ligne demandant la sauvegarde des bouquinistes lors de la compétition sportive en 2024.

Elle rappelle que les 250 bouquinistes parisiens incarnent l'âme de la capitale, existent depuis plus de 450 ans et figurent depuis février 2019 à l'inventaire national de la France.

Elle souhaite par conséquent lui demander ce que le ministère de la culture entend entreprendre pour protéger et soutenir les bouquinistes parisiens lors des jeux Olympiques et Paralympiques de 2024.

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Réponse du Secrétariat d'État auprès du ministre des armées et du ministre de l'éducation nationale et de la jeunesse, chargé de la jeunesse et du service national universel publiée le 13/10/2023

Réponse apportée en séance publique le 12/10/2023

Mme la présidente. La parole est à Mme Catherine Dumas, auteure de la question n° 808, adressée à Mme la ministre de la culture.

Mme Catherine Dumas. Dans le cadre de la préparation des jeux Olympiques de Paris 2024, les 250 bouquinistes des quais de Seine ont appris, de la maire de Paris, puis du préfet de police, que l'enlèvement de leurs emblématiques boîtes vertes était indispensable pour la bonne tenue de la cérémonie d'ouverture des jeux Olympiques et des questions de sécurité.

Immédiatement, une mobilisation s'est organisée pour que cette décision unilatérale puisse être reconsidérée. Depuis lors, les bouquinistes parisiens - je salue leur président, Jérôme Callais, présent en tribune - savent qu'ils peuvent compter sur le soutien des élus parisiens,...

Mme Nathalie Goulet. Et le nôtre ! (Sourires.)

Mme Catherine Dumas. ... mais aussi du monde de la culture, et même des Immortels de l'Académie française.

En revanche, curieusement, pas de réaction médiatique du ministère de la culture sur la situation des bouquinistes, qui incarnent pourtant l'âme culturelle et patrimoniale de la capitale, existent depuis plus de quatre cent cinquante ans et figurent depuis février 2019 à l'Inventaire national du patrimoine culturel immatériel de la France.

Alors, madame la secrétaire d'État, pourriez-vous nous dire ce que compte faire le ministère de la culture pour mettre en place des solutions et des aides appropriées ?

Mme la présidente. La parole est à Mme la secrétaire d'État.

Mme Prisca Thevenot, secrétaire d'État auprès du ministre des armées et du ministre de l'éducation nationale et de la jeunesse, chargée de la jeunesse et du service national universel. Madame la sénatrice Dumas, pour la première fois dans l'histoire des jeux Olympiques et Paralympiques, une cérémonie d'ouverture est organisée au coeur même de notre belle capitale.

Cette cérémonie ainsi ouverte permettra à des centaines de milliers de personnes d'assister gratuitement, depuis les quais hauts de la Seine, à un spectacle que nous souhaitons tous exceptionnel.

Rien ne doit être laissé au hasard pour que ce moment historique soit un succès et un moment de fierté nationale. Il faut notamment être attentif à la sécurité des spectateurs et des athlètes.

Dans le cadre de la sécurisation par l'État de la cérémonie d'ouverture olympique du 26 juillet 2024, la question du retrait temporaire des boîtes des bouquinistes concernés par les périmètres de sécurité se pose. Aucune décision n'est prise aujourd'hui - j'y insiste - et les concertations se poursuivent entre les associations de bouquinistes, la Ville de Paris et la préfecture de police.

Le préfet de police et les représentants de la Ville de Paris ont d'ailleurs reçu le 28 septembre dernier le président des bouquinistes qui était accompagné d'une délégation.

Lors de cette réunion a été acté le fait que des tests seraient conduits pour déterminer le temps de montage et de démontage des boîtes.

Le préfet de police s'est engagé à réétudier finement le linéaire de la cérémonie d'ouverture afin de ne retirer que les boîtes dont le retrait est strictement - je dis bien : strictement - nécessaire pour assurer la sécurité des spectateurs. Sa décision dépendra de la capacité réelle à déposer, puis reposer les boîtes dans un délai raisonnable.

Les échanges vont se poursuivre à l'aune de ces travaux et de nouvelles réunions seront organisées dans les prochaines semaines.

La ministre de la culture restera attentive aux solutions, sûres et positives pour tous, qui pourront être trouvées. Elle reste très attachée aux bouquinistes des quais de Paris, inscrits à l'inventaire national du patrimoine culturel immatériel.

Mme la présidente. La parole est à Mme Catherine Dumas, pour la réplique.

Mme Catherine Dumas. Je vous remercie de votre réponse, madame la secrétaire d'État. J'ai bien pris note qu'aucune décision n'avait été prise à ce jour.

Sur les impératifs de sécurité, je veux quand même souligner qu'un protocole existe déjà avec les bouquinistes, notamment pour l'arrivée du Tour de France, dont le parcours longe chaque année les quais. On pourrait s'inspirer de ce dispositif.

Sur le déménagement, je veux rappeler qu'il s'agit principalement de transporter des livres ; or, à ce jour, rien n'est prévu en termes d'assistance logistique et de lieu de stockage adapté.

Je veux enfin rappeler au Gouvernement que les exigences du préfet de police sont celles de l'État ; c'est donc à lui que revient la responsabilité de mettre en place les aides et l'assistance légitimement réclamée par les bouquinistes.

Je compte sur vous, madame la secrétaire d'État, pour faire passer ce message ! (Mmes Marie-Claire Carrère-Gée et Nathalie Goulet applaudissent.)

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