Question de M. GONTARD Guillaume (Isère - GEST) publiée le 12/10/2023

Question posée en séance publique le 11/10/2023

M. le président. La parole est à M. Guillaume Gontard, pour le groupe Écologiste - Solidarité et Territoires. (Applaudissements sur les travées du groupe GEST.)

M. Guillaume Gontard. Madame la Première ministre, depuis samedi dernier, nos coeurs sont étreints par l'attaque terroriste injustifiable et sans précédent qui a été menée par le Hamas sur le territoire d'Israël.

Nous condamnons avec la plus grande fermeté la barbarie qui s'est déchaînée contre les populations. En effet, il n'y a pas de mots.

Aux victimes de ces actes abjects, aux otages détenus à Gaza, dont nous demandons la libération, à leurs familles, à leurs proches, au peuple d'Israël, à son ambassadeur et à ses amis à travers le monde, nous témoignons notre profonde émotion et notre solidarité.

Nous déplorons avec la même émotion le nouveau cycle de violences aveugles qui sévit au Proche-Orient et qui a déjà fait plusieurs milliers de victimes, israéliennes et palestiniennes. On n'avait pas connu une telle situation depuis la guerre du Kippour.

Nous craignons l'embrasement de toute la région. Nous en avons la conviction : une nouvelle « guerre contre la terreur » ne renforcera en aucune façon la sécurité d'Israël, à laquelle nous sommes profondément attachés.

Depuis soixante-quinze ans, la violence n'a jamais rien résolu. Il est impératif d'en sortir au plus vite. Voilà pourquoi le blocus de Gaza, dont l'ONU vient de rappeler l'illégalité, doit être levé et l'aide humanitaire préservée. Les Palestiniennes et les Palestiniens ne peuvent plus être déshumanisés comme l'a fait le ministre israélien de la défense.

L'an dernier, je me suis rendu à Gaza, en Cisjordanie et en Israël avec une délégation de notre commission des affaires étrangères. Nous déplorions déjà l'inaction de la France, de l'Union européenne et de la communauté internationale. Nous formulions en outre plusieurs propositions pour bâtir une paix durable entre les peuples - seule solution à même de préserver la sécurité d'Israël.

Or cette paix durable passera nécessairement par le strict respect du droit international et par l'abandon de la colonisation.

Pour participer à la construction d'une solution diplomatique, pour permettre un cessez-le-feu et la paix, la France doit garder comme boussole absolue le respect du droit international. Madame la Première ministre, quelle sera votre politique ? (Applaudissements sur les travées du groupe GEST, ainsi que sur des travées des groupes SER et CRCE-K.)

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Réponse du Première ministre publiée le 12/10/2023

Réponse apportée en séance publique le 11/10/2023

M. le président. La parole est à Mme la Première ministre.

Mme Élisabeth Borne, Première ministre. Monsieur le président Guillaume Gontard, aujourd'hui, face aux attaques terroristes menées par le Hamas et le Djihad islamique, Israël traverse un drame épouvantable, et notre solidarité envers le peuple israélien est totale.

Face à une attaque d'une telle ampleur et d'une telle horreur, Israël a le droit de se défendre : personne ne peut le contester. C'est la position de toutes les démocraties et c'est la conviction de la France, car nous soutiendrons toujours la liberté et la lutte contre le terrorisme.

Évidemment, dans un tel contexte, la France est extrêmement active pour veiller à la désescalade et éviter l'embrasement de la région, tout en s'assurant de la protection des civils et du respect du droit international.

Ces derniers jours, le Président de la République a multiplié les contacts avec nos partenaires dans la région. La ministre de l'Europe et des affaires étrangères a fait de même avec ses homologues.

Chacun doit mesurer les risques de la situation.

Monsieur le président Gontard, la France a toujours défendu et cherché le chemin de la paix : nous restons fidèles à cet engagement historique. Le Hamas ne veut pas la paix ; c'est un groupe terroriste, antisémite et meurtrier, dont le seul but est d'anéantir l'État d'Israël.

Se détourner du processus de paix, ce serait concéder une victoire aux terroristes. Je le répète, notre position n'a pas varié : la France cherchera toujours une paix durable et une solution politique au conflit israélo-palestinien. Nous n'y sommes pas ; le chemin sera long, mais rien ne doit nous détourner de cette ambition. Elle seule garantira la stabilité et la sécurité dans la région. (Applaudissements sur des travées du groupe RDPI.)

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