Question de M. RAPIN Jean-François (Pas-de-Calais - Les Républicains) publiée le 19/10/2023

Question posée en séance publique le 18/10/2023

M. le président. La parole est à M. Jean-François Rapin, pour le groupe Les Républicains. (Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains. - Mme Amel Gacquerre et M. Olivier Cigolotti applaudissent également.)

M. Jean-François Rapin. Les mots ne réparent pas les coeurs, les mots n'assèchent pas les pleurs, mais, parfois, les mots réconfortent.

Voilà les quelques mots que je convoque quand il m'est demandé de prononcer un éloge funèbre, monsieur le ministre. Mais comment voulez-vous que j'utilise des mots aujourd'hui pour exprimer l'impensable en perpétuelle répétition, l'impensable qui s'est reproduit à Arras la semaine dernière ?

Tant de colère nous envahit tous, même si l'on doit rester digne - comme toujours en de telles circonstances... Cette dignité que l'on nous demande depuis toujours et à chaque fois ; cette retenue politiquement correcte dont nous sommes coupables après le père Hamel, après Nice, après Charlie, après le Bataclan et le Stade de France, après Samuel Patty et, aujourd'hui, après Dominique Bernard.

Oui, c'est la colère qui nous submerge. Face à cette colère, monsieur le ministre, quels sont vos mots et, surtout, quels sont vos actes pour tenter de l'apaiser ? (Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains.)

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Réponse du Ministère de l'intérieur et des outre-mer publiée le 19/10/2023

Réponse apportée en séance publique le 18/10/2023

M. le président. La parole est à M. le ministre de l'intérieur et des outre-mer.

M. Gérald Darmanin, ministre de l'intérieur et des outre-mer. Monsieur le sénateur Rapin, je partage vos mots et votre colère, après l'attaque d'un professeur dans cette région qui est la nôtre.

Je veux souligner la réaction extrêmement digne et courageuse du corps enseignant, qu'a rappelée le ministre de l'éducation nationale, ainsi que le courage des policiers, qui sont intervenus en moins de quatre minutes pour interpeller le terroriste islamiste.

Nous devons évidemment prendre, sans faiblir, des mesures pour que cela ne se reproduise pas.

Dans trois semaines, le projet de loi relatif à l'immigration sera examiné dans cet hémicycle. La commission des lois du Sénat l'a adopté avec de nombreux changements. Je ferai miennes les modifications du Sénat. (Marques de satisfaction sur les travées du groupe Les Républicains.)

Monsieur le sénateur, j'ai une boussole : la fermeté - fermeté dans les mesures que nous adopterons, fermeté dans l'intégration, fermeté contre tous les délinquants étrangers que nous accueillons et qui ne peuvent rester sur notre sol.

Monsieur le sénateur, j'ai une autre boussole, celle qui guide chaque politique, femme ou homme : l'efficacité.

Je veux dire à M. le président du Sénat et à l'ensemble des sénateurs que je vais vers ce texte compliqué avec des idées simples : si des propositions supplémentaires, d'où qu'elles viennent, permettent, conformément à la ligne suivie par le Gouvernement depuis l'élection du Président de la République, de faire montre de fermeté contre tous ceux qui veulent toucher les valeurs françaises, attenter aux libertés publiques et fondamentalement blesser la Nation, je leur donnerai un avis favorable.

Puissions-nous, monsieur le sénateur, dans un esprit de concorde nationale, dans un esprit qui traduise en actes les mots prononcés ces derniers jours, y travailler ensemble. (Applaudissements sur les travées du groupe RDPI, ainsi que sur des travées des groupes INDEP et UC.)

M. le président. La parole est à M. Jean-François Rapin, pour la réplique.

M. Jean-François Rapin. Monsieur le ministre, je vous remercie de votre réponse.

Vous l'avez dit, la situation ne peut que perdurer si rien n'est fait. Pourquoi en arrivons-nous là, sinon parce que, pendant des années, les ennemis de la France ont fait l'objet de trop de tolérance ?

Face à ceux qui nuisent ou qui vont nuire à la France, nous ne pouvons plus montrer de faiblesse.

Ces faiblesses, elles apparaissent au grand jour : ce sont des expulsions ou des obligations de quitter le territoire français qui sont prononcées et reconnues légales par la justice, mais qui sont dénoncées et contrariées par des structures activistes minoritaires, mais trop écoutées et, malheureusement, trop entendues. (Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains, ainsi que sur des travées du groupe UC. - Murmures sur les travées des groupes SER et GEST.)

Monsieur le ministre, il ne faut pas se limiter à la surveillance. Il faut agir contre les ennemis de la République.

À ceux qui n'aiment pas la France, je le dis : qu'ils partent, nous ne les retenons pas.

M. Laurent Duplomb. Tout à fait !

M. Jean-François Rapin. Surtout, nous ne devons plus les attirer, ni en France ni en Europe, car, moi, la France, je l'aime ! (Bravo ! et vifs applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains.)

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