Question de M. CHEVROLLIER Guillaume (Mayenne - Les Républicains) publiée le 05/10/2023

M. Guillaume Chevrollier attire l'attention de Mme la ministre déléguée auprès du ministre de la santé et de la prévention, chargée de l'organisation territoriale et des professions de santé sur le maintien de l'unité de soins intensifs pour enfants et adolescents (USISEA) du centre hospitalier de Laval.

En effet, le départ imprévu d'un médecin vient fragiliser l'équipe médicale de pédopsychiatrie alors même que celle-ci doit gérer l'ensemble des consultations sur le territoire mayennais, dans l'USISEA comme dans les centres médico-psychologiques et dans le service de suivi à domicile. A noter que l'unité de soins intensifs de Laval permet l'hospitalisation complète des enfants ayant des troubles psychiatriques lourds. Or, aujourd'hui, ce service ne compte plus que quatre lits. De jeunes patients en grande souffrance occupent ainsi des lits qui ne leur sont à l'origine pas destinés.

Dans ce contexte, les familles sont très inquiètes pour leurs enfants. La direction hospitalière de Laval et les personnels de pédiatrie et pédopsychiatrie sont mobilisés et attendent l'arbitrage de l'agence régionale de santé pour créer un nouveau poste, si nécessaire pour la pérennité de l'USISEA.

Aussi, alors que la santé mentale et psychique des jeunes est un enjeu particulièrement important depuis la crise sanitaire, il souhaite connaître les intentions du Gouvernement pour maintenir un accès aux soins pédopsychiatriques durable et équitable en Mayenne.

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Réponse du Secrétariat d'État auprès du ministre de l'intérieur et des outre-mer, chargé de la citoyenneté, et auprès du ministre de l'intérieur et des outre-mer et du ministre de la transition écologique et de la cohésion des territoires, chargé de la ville publiée le 13/10/2023

Réponse apportée en séance publique le 12/10/2023

Mme la présidente. La parole est à M. Guillaume Chevrollier, auteur de la question n° 811, adressée à Mme la ministre déléguée auprès du ministre de la santé et de la prévention, chargée de l'organisation territoriale et des professions de santé.

M. Guillaume Chevrollier. La récente campagne électorale m'a fait rencontrer les élus des 240 communes de mon beau département de la Mayenne. Ils m'ont alerté à de nombreuses reprises sur les questions de santé, sur la situation très difficile que traversent les urgences hospitalières et, de manière générale, sur les inégalités d'accès à l'offre de soins.

Encore récemment, le départ imprévu d'un médecin est venu fragiliser l'unité de soins intensifs et spécialisés pour enfants et adolescents (Usisea) du centre hospitalier de Laval, alors même que son équipe de pédopsychiatrie doit gérer l'ensemble des consultations sur le territoire mayennais, dans cette unité comme dans les centres médico-psychologiques et dans le service de suivi à domicile. Notons que cette unité de soins intensifs permet l'hospitalisation complète des enfants ayant des troubles psychiatriques lourds. Or, aujourd'hui, ce service ne compte plus que quatre lits, contre dix auparavant. De jeunes patients en grande souffrance occupent donc des lits qui ne leur sont pas destinés ; d'autres attendent leur hospitalisation, parfois pendant plus de dix-huit mois.

Dans ce contexte, les familles sont extrêmement inquiètes pour leurs enfants ; les soignants de l'hôpital le sont également. Ceux-ci, ainsi que les élus, sont mobilisés sur cette question et attendent l'arbitrage de l'agence régionale de santé (ARS) pour créer un nouveau poste, si nécessaire, pour la pérennité de l'Usisea.

L'ARS a annoncé hier un plan global d'urgence : une enveloppe de 1 million d'euros, dont plus de 600 000 euros pour la pédopsychiatrie, aurait été débloquée. Ces crédits doivent permettre de recruter une dizaine de soignants afin de renforcer les équipes. C'est une bonne nouvelle, mais il reste encore beaucoup à faire.

Aussi, madame la secrétaire d'État, alors que la santé mentale et psychique des jeunes représente un enjeu particulièrement important après la crise sanitaire, je souhaite connaître les intentions du Gouvernement pour maintenir un accès aux soins pédopsychiatriques durable et équitable en Mayenne. (Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains.)

Mme la présidente. La parole est à Mme la secrétaire d'État.

Mme Sabrina Agresti-Roubache, secrétaire d'État auprès du ministre de l'intérieur et des outre-mer, chargée de la citoyenneté, et auprès du ministre de l'intérieur et des outre-mer et du ministre de la transition écologique et de la cohésion des territoires, chargée de la ville. Monsieur le sénateur Chevrollier, en effet, la pédopsychiatrie mayennaise connaît actuellement des difficultés, liées au départ d'un médecin.

Conscients de l'urgence de la situation, nous nous sommes engagés dès le début du mois aux côtés des équipes médicales pour proposer un plan global d'urgence. Son objectif est de sécuriser la prise en charge des patients, d'augmenter la capacité à répondre aux demandes de consultations dans les centres médico-psychologiques et de redonner des perspectives aux acteurs de terrain.

Les mesures élaborées en travaillant avec les professionnels de santé du centre hospitalier de Laval permettront des évolutions importantes, parmi lesquelles je mentionnerai, premièrement, la mise en place d'une équipe post-urgence de pédopsychiatrie permettant une évaluation clinique avant la mise en place d'un suivi ambulatoire intensif en aval des urgences sur une période de quelques semaines ; deuxièmement, la création d'un hôpital de jour pour les adolescents de 15 ans à 18 ans sur le site du centre hospitalier de Laval, avec une capacité de cinq places dès 2023 et une cible de dix places en 2025 ; troisièmement, le renforcement de l'offre ambulatoire de pédopsychiatrie dans le département, dans les centres médico-psychologiques actuels, mais aussi par un élargissement du dispositif Escapad sur le département.

En lien avec l'ARS des Pays de la Loire, nous avons mobilisé une enveloppe de 1 million d'euros, dont 600 000 euros pour la pédopsychiatrie, enveloppe qui sera consacrée à l'accompagnement de l'ensemble de ces mesures. Ces crédits permettront notamment le recrutement sans délai de plus de dix soignants pour venir renforcer l'ensemble des équipes sur le territoire.

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