Question de Mme BRULIN Céline (Seine-Maritime - CRCE-K) publiée le 19/10/2023

Mme Céline Brulin attire l'attention de Mme la ministre de la culture sur la situation de la vente de livres en France.

En 2022, le nombre de livres vendus est passé de 486,5 millions à 448,5 millions. De même, 98 maisons d'édition ont cessé leur activité entre mars et août 2023.

En effet, dans le contexte d'inflation actuel, l'accès à la culture pour les Françaises et les Français devient de plus en plus compliqué.

Le budget de chacun étant trop juste pour en consacrer une partie à ces dépenses, pourtant essentielles, mais devenant superflues, quand les dépenses obligatoires pour répondre aux besoins humains fondamentaux sont elles-mêmes compliquées à financer.

Cette situation a pourtant de réelles conséquences graves sur l'accès à la culture, et à la lecture pour toutes et tous, mais aussi sur le monde de l'édition tout entier, et sur les différents métiers qui en découlent.

Ainsi, je demande à Madame la Ministre de la Culture, si la réflexion sur la création d'un « bouclier anti-inflation » sur le livre pourrait être enclenchée ?

Cela permettrait aux lectrices, et aux lecteurs, de continuer à pouvoir accéder aux livres, dans un contexte difficile, où il semble important de protéger la branche culturelle qui se retrouve souvent mise de côté.

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Transmise au Ministère de la culture


Réponse du Ministère de la culture publiée le 21/03/2024

Le ministère de la culture est conscient des difficultés générées par l'inflation sur la situation financière des maisons d'édition, confrontées à une augmentation de leurs coûts de production (prix du papier, salaires, tarifs de l'énergie). Comme le permet la loi du 10 août 1981 relative au prix du livre, des éditeurs ont décidé d'augmenter le prix de vente au public de leurs ouvrages afin de préserver leur équilibre financier. Ces décisions répondent aussi à la demande d'augmentation du prix exprimée par d'autres acteurs de la chaine du livre, notamment les librairies et les auteurs : le prix de vente constitue l'assiette de leur rémunération, son augmentation est donc nécessaire pour que ces autres acteurs puissent assumer leurs propres charges, elles-mêmes en hausse (exemple : loyer de la librairie). D'après les données de l'INSEE, entre septembre 2021 et septembre 2023, l'augmentation des prix des livres a été nettement inférieure à celle de l'ensemble des biens et services (5 % contre 11 %) ; cette modération des hausses des prix des livres s'inscrit dans une tendance observée depuis plus de 15 ans. C'est pourquoi le ministère de la culture ne partage pas l'analyse selon laquelle le recul des ventes de livres en 2022 en France s'expliquerait par la hausse des prix des livres, qui apparait modérée. Il provient davantage du caractère exceptionnellement dynamique de l'année 2021 pour le secteur du livre, sans doute en raison des restrictions pesant sur d'autres activités culturelles (cinéma, spectacles, etc.). En 2022, par rapport à l'avant-crise sanitaire, le marché du livre affiche toujours une forte croissance tant en valeur (+11 %) qu'en exemplaires (+7 %). Par ailleurs, les données de ventes de livres pour 2023 n'étant pas encore disponibles, il ne parait pas possible d'établir un lien de causalité avec les cessations d'activité des maisons d'édition.

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