Question de M. SZCZUREK Christopher (Pas-de-Calais - NI) publiée le 30/11/2023

Question posée en séance publique le 29/11/2023

M. le président. La parole est à M. Christopher Szczurek, pour la réunion administrative des sénateurs ne figurant sur la liste d'aucun groupe.

M. Christopher Szczurek. Monsieur le président, madame la Première ministre, mesdames, messieurs les ministres, mes chers collègues, l'explosion de l'insécurité que connaît la France, si dramatique soit-elle, ne doit pas nous détourner de la catastrophe économique et sociale que nous traversons. À cet égard, la litanie statistique est éloquente.

Ainsi, 32 % des Français ne sont pas en mesure de se procurer une alimentation saine et en qualité suffisante pour manger trois repas par jour ; 15 % sautent des repas ; 43 % déclarent avoir des difficultés pour manger des fruits et légumes frais quotidiennement.

En un an, le prix des énergies a connu une augmentation moyenne de 23 %. En outre, à partir du mois de février 2024, le prix de l'électricité augmentera de 10 %, en dépit des promesses de Bruno Le Maire lui-même.

Pendant ce temps, le prix moyen du carburant ne passe plus en dessous du seuil de 1,80 euro franchi voilà maintenant plus d'un an.

Cette inflation incontrôlée a pour conséquence l'aggravation de l'appauvrissement de nos compatriotes.

Avec un taux de pauvreté de la population française de 15 %, soit 10 millions de personnes, le bilan du Gouvernement est catastrophique. Qui plus est, alors que le froid arrive, 44 % des Français disent se priver de chauffage. Quand on a de l'argent, on fait des choix ; quand on n'en a plus, on fait des sacrifices.

Mon discours n'est pas misérabiliste, il n'est que le reflet de ce que vivent les Français. Rien ne s'améliore, tout s'aggrave et aucune des politiques que mène ce gouvernement n'inverse la tendance, car tout n'est que cataplasme quand c'est d'un changement profond de système que nous avons besoin.

Le Gouvernement pèche par orgueil en refusant de voir la réalité du drame économique et social que nous vivons et du déclassement français que nous connaissons.

On va me répondre, comme d'habitude, que les causes de ce marasme sont conjoncturelles. Pour notre part, nous pensons qu'elles sont aussi structurelles. La crise sanitaire et les conflits internationaux ne peuvent pas être une éternelle réponse à tout.

La réalité, c'est que ce gouvernement ne maîtrise rien, qu'il ne fait que du fléchage budgétaire, quand nos compatriotes demandent aux politiques de prendre les choses en main et de faire autre chose que du rafistolage.

Nous entrons dans l'hiver ; les fêtes de Noël et de fin d'année approchent. Madame la Première ministre, mesdames, messieurs les ministres, qu'allez-vous laisser entrevoir pour nos compatriotes : la lumière au bout du tunnel ou le couperet au-dessus du billot ? (Applaudissements sur des travées du groupe Les Républicains.)

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Réponse du Ministère auprès du ministre de l'économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique, chargé du numérique publiée le 30/11/2023

Réponse apportée en séance publique le 29/11/2023

M. le président. La parole est à M. le ministre délégué chargé du numérique.

M. Jean-Noël Barrot, ministre délégué auprès du ministre de l'économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique, chargée du numérique. Monsieur le sénateur Szczurek, le coût de la vie préoccupe le Gouvernement, qui agit activement depuis deux ans pour apporter des réponses à nos concitoyens.

Si la France fait partie des quelques pays en Europe qui ont le mieux résisté à l'inflation, ce n'est pas le fruit du hasard ni celui de l'opération du Saint-Esprit. C'est parce que le Gouvernement a veillé à réduire les dépenses contraintes et à relever les revenus, en particulier les petits revenus.

Pour réduire les dépenses contraintes, le Gouvernement a mis en place le bouclier énergie, les chèques carburants, l'extension, sur proposition du Sénat, du ticket-restaurant à toutes les denrées alimentaires, le plafonnement de la hausse des loyers ou encore le maintien des prix à l'université, que ce soit pour les loyers, la restauration dans les centres régionaux des oeuvres universitaires et scolaires (Crous) ou les frais d'inscription.

Pour relever les revenus, en particulier les petits revenus, le Gouvernement a engagé la revalorisation du Smic, la revalorisation du traitement des enseignants, la revalorisation des salaires des personnels soignants et des personnels du médico-social, la revalorisation des indemnités de stage ainsi que des bourses.

Monsieur le sénateur, je n'entends pas beaucoup de propositions dans votre question. Sachez que nous avons, sous l'autorité de la Première ministre, un cap très clair : poursuivre les réformes pour donner à chacun de nos concitoyens la possibilité d'avoir un emploi.

À ce propos, je note que les politiques que nous avons menées depuis sept ans portent leurs fruits, puisque le chômage recule en France. Il a ainsi reculé de trois points dans votre département, ce qui est plus que la moyenne nationale.

Monsieur le sénateur, vous conviendrez avec moi que la meilleure garantie de revenus, c'est l'emploi. C'est ce à quoi s'emploie le Gouvernement.

M. Bruno Sido. Très bien !

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