Question de Mme de MARCO Monique (Gironde - GEST) publiée le 16/11/2023

Mme Monique de Marco attire l'attention de Mme la ministre des solidarités et des familles sur la situation des associations d'aide alimentaire.
En Gironde, le Secours populaire français a vu bondir de 10 % le nombre de personnes reçues au second semestre 2022 et cette hausse se poursuit en 2023. Les besoins augmentent dans chaque antenne du département et l'aide alimentaire reçue par les personnes bénéficiaires leur est indispensable. Les publics concernés sont de plus en plus nombreux : étudiants, séniors, familles monoparentales, travailleurs précaires, etc. En France, les Restos du coeur ont accueilli 22 % de personnes supplémentaires par rapport à 2022 : une hausse inédite en 40 ans.
Dans le même temps, les associations constatent une baisse importante des dotations du soutien européen à l'aide alimentaire (SEAA) : en 2023 elle a baissé de 25 % par rapport à 2022. Cette baisse n'est pas compensée et est concomitante à l'inflation. En 2023, les produits alimentaires ont vu leur prix bondir de 15 %. Les aides reçues par ces associations ne sont pas au niveau des besoins et de l'augmentation du nombre de bénéficiaires de ces associations. Cette conjoncture entraîne des conséquences dramatiques sur la situation budgétaire de ces associations. Les 1 500 bénévoles des antennes girondines du Secours populaire français se sentent démunis par le manque de moyens qui leur sont accordés et s'inquiètent de ne pas pouvoir répondre aux besoins de nouveaux arrivants dans les comités locaux.
Elle lui demande que le dispositif européen à l'aide alimentaire soit renforcé, comme cela a été fait en 2020 durant la pandémie. Un renforcement significatif garantirait aux associations les moyens financiers nécessaires pour leur mission d'aide alimentaire. Les associations seraient en mesure de mieux faire face à la situation d'urgence. Elle demande également que des aides spécifiques, en réponse aux besoins particuliers, soient mises en place pour ces associations.

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Réponse du Ministère auprès de la ministre des solidarités et des familles, chargé des personnes handicapées publiée le 20/12/2023

Réponse apportée en séance publique le 19/12/2023

M. le président. La parole est à Mme Monique de Marco, auteure de la question n° 914, adressée à Mme la ministre des solidarités et des familles.

Mme Monique de Marco. Madame la ministre, je reprends une question écrite posée au début du mois de juin pour attirer l'attention du Gouvernement sur la situation dramatique des associations d'aide alimentaire.

Depuis lors, des mesures ont été prises, comme l'aide de 156 millions d'euros attribuée en septembre à ces associations et la rallonge exceptionnelle prévue dans le cadre de la loi de finances pour 2024.

Néanmoins, en Gironde, le Secours populaire français a vu bondir de 10 % le nombre de personnes reçues au second semestre 2022 et de nouveau de 10 % au cours de l'année 2023. Les besoins augmentent dans chaque antenne du département et l'aide alimentaire reçue par les personnes bénéficiaires leur est indispensable. Par ailleurs, les publics concernés sont de plus en plus nombreux.

En France, les Restos du Coeur ont distribué 47 % de repas en plus. Par ailleurs, les personnes accueillies ont augmenté de 15 % à 20 %.

Dans le même temps, les associations ont constaté une baisse de 25 % en 2023 des dotations européennes de soutien à l'aide alimentaire. Ces dernières ont certes été revues à la hausse pour 2024, mais cela ne suffit pas à compenser l'inflation et la hausse du nombre de demandeurs.

En effet, en 2023, les produits alimentaires ont vu leur prix bondir de 15 %. Les aides reçues par ces associations ne sont toujours pas au niveau des besoins et de l'augmentation du nombre de bénéficiaires.

Une telle conjoncture entraîne des conséquences dramatiques sur la situation budgétaire de ces associations. Les 1 500 bénévoles des antennes girondines du Secours populaire français se sentent démunis face au manque de moyens accordés et s'inquiètent de ne pas pouvoir répondre aux besoins de nouveaux arrivants dans les comités locaux.

Madame la ministre, je demande au Gouvernement d'agir pour que les dispositifs européens et nationaux d'aide alimentaire soient renforcés à la hauteur de la situation actuelle, marquée par l'inflation et l'augmentation du nombre de bénéficiaires.

Un renforcement significatif, hors appels à projets, garantirait aux associations les moyens financiers nécessaires pour leur mission d'aide alimentaire. Les associations seraient en mesure de faire mieux face à une situation d'urgence. Elles demandent également à bénéficier d'aides spécifiques.

M. le président. La parole est à Mme la ministre déléguée.

Mme Fadila Khattabi, ministre déléguée auprès de la ministre des solidarités et des familles, chargée des personnes handicapées. Madame la sénatrice, vous interrogez Mme la ministre des solidarités et des familles sur le soutien apporté aux associations d'aide alimentaire.

Afin de lutter contre la précarité, le Gouvernement a mis en place le pacte des solidarités, qui vise à garantir l'accès à une alimentation de qualité pour toutes et tous, en particulier pour les personnes en situation de vulnérabilité. Ce programme se distingue par un engagement financier sans précédent et par la mise en oeuvre de mesures concrètes pour soutenir les associations d'aide alimentaire et les familles en difficulté.

Pour l'année en cours, le Gouvernement a alloué un budget exceptionnel de 156 millions d'euros à l'aide alimentaire nationale, soit plus du double par rapport à l'année 2021. Cette enveloppe budgétaire sert à soutenir les grandes associations telles que les Restos du Coeur, les banques alimentaires, le Secours populaire français et la Croix-Rouge, dans le cadre du programme « Mieux manger pour tous ! ». J'en profite d'ailleurs pour saluer le travail mené au quotidien par ces associations.

En outre, 66 millions d'euros sont dédiés aux associations locales, ce qui souligne l'importance de l'aide de proximité.

Le programme « Mieux manger pour tous ! » a été conçu pour être étendu et renforcé au cours du quinquennat, avec une projection de 100 millions d'euros par an d'ici à 2027. Une telle initiative montre la volonté du Gouvernement de s'engager sur le long terme pour lutter contre la précarité alimentaire.

Il a également sollicité la participation des grandes entreprises pour des dons en nature, doublant ainsi l'aide apportée. Permettez-moi de vous donner un exemple concret : grâce à cet appel, les Restos du Coeur pourront recevoir une aide équivalente à plus de 2,5 millions d'euros.

En août, le Gouvernement a réussi à obtenir des fonds européens supplémentaires pour l'aide alimentaire, à hauteur de 80 millions d'euros pour la période 2024-2027.

Pour conclure, le pacte des solidarités reflète la détermination du Gouvernement à soutenir les associations d'aide alimentaire et à garantir une assistance aux populations vulnérables, particulièrement au cours de la crise que nous connaissons, marquée par l'inflation.

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