Question de M. CADIC Olivier (Français établis hors de France - UC) publiée le 21/12/2023

Question posée en séance publique le 20/12/2023

M. le président. La parole est à M. Olivier Cadic, pour le groupe Union Centriste. (Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains et sur des travées du groupe UC.)

M. Olivier Cadic. Madame la ministre, ce lundi, le procès de Jimmy Lai s'est ouvert à Hong Kong.

Jimmy Lai, ce Hongkongais francophile qui a choisi la France pour s'y marier, est le fondateur du quotidien hongkongais indépendant Apple Daily, fermé en 2021 pour avoir soutenu les manifestations prodémocratie.

Âgé de 76 ans, le lauréat du prix pour la liberté de la presse décerné par Reporters sans Frontières a déjà passé trois années dans une prison de haute sécurité, sur le fondement d'accusations montées de toutes pièces.

Aujourd'hui accusé de sédition et de « conspiration avec des forces étrangères », il risque la perpétuité en vertu de la loi sur la sécurité nationale imposée par Pékin en 2020 pour faire taire la contestation à Hong Kong.

Pékin a décidé de transgresser ses engagements internationaux, pris lors de la rétrocession de Hong Kong.

Xi Jinping, c'est la liberté d'oppression ; Jimmy Lai, c'est la liberté d'expression.

Citoyen britannique, Jimmy Lai aurait pu quitter Hong Kong. Malgré les périls imminents, il n'a jamais fléchi dans son engagement en faveur des droits fondamentaux et de la démocratie.

Alors que s'ouvrait son procès, plusieurs pays ont appelé publiquement les autorités de Hong Kong à mettre fin aux poursuites intentées contre Jimmy Lai et à le libérer.

Madame la ministre, quelle est la position de la France ? (Applaudissements.)

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Réponse du Secrétariat d'État auprès de la ministre de l'Europe et des affaires étrangères, chargé du développement, de la francophonie et des partenariats internationaux publiée le 21/12/2023

Réponse apportée en séance publique le 20/12/2023

M. le président. La parole est à Mme la secrétaire d'État chargée du développement, de la francophonie et des partenariats internationaux.

Mme Chrysoula Zacharopoulou, secrétaire d'État auprès de la ministre de l'Europe et des affaires étrangères, chargée du développement, de la francophonie et des partenariats internationaux. Monsieur le sénateur Olivier Cadic, je vous prie tout d'abord de bien vouloir excuser l'absence de Mme la ministre de l'Europe et des affaires étrangères, retenue par une réunion sur la situation au Proche-Orient avec nos partenaires.

La situation des droits de l'homme à Hong Kong est très préoccupante. Trois ans après l'adoption de la loi sur la sécurité nationale en juillet 2020, le bilan est sans appel : nous assistons à une inquiétante érosion de la démocratie et à un démantèlement systématique des droits et des libertés.

Dans ce contexte, la France suit attentivement le procès de Jimmy Lai qui vient de s'ouvrir, compte tenu des enjeux qu'il représente pour la liberté d'expression et la liberté de la presse à Hong Kong.

Ce procès nuit à la confiance dans l'État de droit et à l'attractivité de Hong Kong. Notre consulat a assisté aux côtés de nos partenaires européens à l'ouverture de ce procès et continuera de s'y rendre, conformément à l'approche de l'Union européenne consistant à soutenir les militants prodémocratie et les défenseurs des droits à Hong Kong.

Notre action va plus loin. Le prix franco-allemand des droits de l'homme et de l'État de droit a été décerné le 10 décembre à Mme Hang-Tung Chow, avocate à Hong Kong placée en détention préventive depuis plus de deux ans.

Nous continuerons de marquer l'importance du respect de l'État de droit à Hong Kong dans nos échanges bilatéraux avec la Chine.

M. le président. La parole est à M. Olivier Cadic, pour la réplique.

M. Olivier Cadic. Merci, madame la secrétaire d'État, pour votre engagement.

Dix-huitième voilà vingt ans du classement mondial de la liberté de la presse de Reporters sans frontières, Hong Kong figure désormais à la cent quarantième place. La Chine, quant à elle, est cent soixante-dix-neuvième du classement sur cent quatre-vingt.

Après la mort, en 2017, du poète chinois Liu Xiaobo tandis qu'il purgeait une peine pour « subversion du pouvoir de l'État », le parti communiste chinois est devenu le deuxième régime, après celui des nazis, à avoir laissé mourir un prix Nobel de la paix dans ses prisons. Le régime de Xi Jinping est sans états d'âme.

Mes chers collègues, unissons nos appels pour libérer Jimmy Lai et le sauver ! (Applaudissements.)

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