Question de M. POINTEREAU Rémy (Cher - Les Républicains) publiée le 14/12/2023

M. Rémy Pointereau attire l'attention de M. le ministre de la santé et de la prévention sur une proposition inscrite dans le projet régional de santé, lequel pourrait aboutir à la suppression éventuelle d'une maternité dans le département du Cher.
À ce jour, trois maternités sont présentes dans les trois hôpitaux publics du département (Bourges, Vierzon, Saint-Amand Montrond), auxquels s'ajoute une maternité d'une clinique privée, dans l'agglomération de Bourges.
Or, il est nécessaire de préserver au sein dudit département, déjà touché par la désertification médicale, une maternité publique au coeur de chaque aire urbaine.
Ainsi, il demande au ministre d'oeuvrer pour le maintien dans le Cher d'un maillage territorial en matière de service de gynécologie-obstétrique.

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Réponse du Ministère auprès de la ministre des solidarités et des familles, chargé des personnes handicapées publiée le 20/12/2023

Réponse apportée en séance publique le 19/12/2023

M. le président. La parole est à M. Rémy Pointereau, auteur de la question n° 972, adressée à M. le ministre de la santé et de la prévention.

M. Rémy Pointereau. Ma question s'adresse au ministre de la santé et de la prévention et j'y associe l'ensemble des parlementaires du Cher, ainsi que les maires concernés par le sujet.

Nous avons récemment pris connaissance du projet régional de santé, qui est susceptible d'avoir de lourdes conséquences pour notre département en matière d'accès aux soins et plus précisément aux services obstétriques. Il fait en effet mention de suppressions de maternités dans le département, à Vierzon et à Saint-Amand-Montrond.

Cette décision potentielle n'est pas acceptable ! Supprimer ne serait-ce qu'une maternité, c'est prendre le risque d'engorger les autres et de mettre en péril la sécurité des femmes enceintes et de leurs bébés.

Inutile de vous le rappeler, notre territoire souffre déjà du phénomène de désertification médicale. Or, à l'heure où les initiatives parlementaires portant sur l'amélioration de l'accès aux soins se multiplient, une telle proposition de suppression est tout simplement incompréhensible.

Ainsi, je vous demande tout simplement de garantir le maintien des maternités dans un territoire où le désert médical, comme le Sahara, s'agrandit au fil des années.

M. le président. La parole est à Mme la ministre déléguée.

Mme Fadila Khattabi, ministre déléguée auprès de la ministre des solidarités et des familles, chargée des personnes handicapées. Monsieur le sénateur, les maternités françaises et leur personnel sont actuellement confrontés à de très fortes tensions et le Gouvernement y prête une attention toute particulière afin que les femmes enceintes bénéficient d'une prise en charge de qualité tout au long de leur grossesse, et ce jusqu'à l'accouchement, au plus près de leur domicile.

Toutefois, lorsqu'une fermeture ne peut être évitée, du fait, parfois, d'un manque de professionnels de santé, nous nous attachons à sécuriser le parcours des patientes concernées. Des hébergements non médicalisés sont déployés à cet effet à proximité des maternités de référence de ces territoires. Ils accueillent les femmes en amont de leur terme et limitent ainsi les accouchements inopinés susceptibles de survenir en dehors d'une structure hospitalière.

De même, nous soutenons la création des centres périnataux de proximité. Ces structures offrent un panel large de services en matière de périnatalité et évitent de longs déplacements aux femmes enceintes pour le suivi de leur grossesse.

Monsieur le sénateur, à ce jour, quatre maternités sont en activité dans votre département, trois dans les centres hospitaliers de Bourges, Vierzon et Saint-Amand-Montrond et une au sein d'une clinique à Bourges. L'offre médicale pour les femmes enceintes de votre département passe également par la présence d'équipes complètes - gynécologues et anesthésistes - sept jours sur sept et vingt-quatre heures sur vingt-quatre.

Je vous confirme, monsieur le sénateur, qu'à ce jour aucune maternité du Cher n'est remise en cause. Notre objectif demeure bien le maintien de l'offre existante dans le Cher et l'accompagnement des transformations, si elles devenaient nécessaires.

M. le président. La parole est à M. Rémy Pointereau, pour la réplique.

M. Rémy Pointereau. Vous me rassurez, madame la ministre. Il est vrai que je ne compte plus le nombre d'interventions relatives à cette problématique d'accès aux soins, que je nomme d'ailleurs un accès au droit de vivre !

En l'occurrence, il s'agit de préserver un droit de naître, qui ne doit pas faire l'objet de logiques rentables. Je le sais bien, il existe des problèmes de personnel. Toutefois, il ne faut pas toucher au maillage actuel, qui est fondamental pour le département du Cher. C'est simplement une question d'égalité dans l'accès aux soins et à la santé.

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