Question de M. BRISSON Max (Pyrénées-Atlantiques - Les Républicains) publiée le 18/01/2024

Question posée en séance publique le 17/01/2024

M. le président. La parole est à M. Max Brisson, pour le groupe Les Républicains.

M. Max Brisson. Ma question s'adresse à Mme la ministre de l'éducation nationale (Ah ! sur les travées du groupe Les Républicains.), de la jeunesse (Mêmes mouvements.), des sports (Mêmes mouvements.) et des jeux Olympiques et Paralympiques (Même mouvements.). J'espère, madame, n'avoir oublié aucune de vos fonctions...

Lors de la passation de pouvoirs, rue de Grenelle, vendredi dernier, le Premier ministre affirmait : « L'école sera la mère des batailles de mon gouvernement. » M. le Président de la République l'a confirmé hier.

J'ai donc trois questions à vous poser.

À la lumière de votre large portefeuille, comment comptez-vous concilier de manière efficace et permanente la bataille de la refondation de l'école et, en même temps, le défi de l'organisation des Jeux de Paris ?

Dans cette « mère des batailles », quelle image du professeur entendez-vous porter dans la société ? Quelle est votre vision de son rôle, de sa place, de son autorité ?

Dans cette « mère des batailles », quel rôle et quelle place entendez-vous donner à l'enseignement privé, sous contrat et hors contrat ? (Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains. - Mme Catherine Morin-Desailly applaudit également.)

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Réponse du Ministère de l'éducation nationale, de la jeunesse, des sports et des jeux Olympiques et Paralympiques publiée le 18/01/2024

Réponse apportée en séance publique le 17/01/2024

M. le président. La parole est à Mme la ministre de l'éducation nationale, de la jeunesse, des sports et des jeux Olympiques et Paralympiques.

Mme Amélie Oudéa-Castéra, ministre de l'éducation nationale, de la jeunesse, des sports et des jeux Olympiques et Paralympiques. Monsieur le président, mesdames, messieurs les sénateurs, monsieur le sénateur Max Brisson, en réunissant les champs de l'éducation nationale, de la jeunesse et des sports dans notre contexte olympique et paralympique, vous n'avez rien oublié !

Le Président de la République et le Premier ministre m'ont confié un continuum de responsabilités aux synergies nombreuses. Au coeur de ce continuum, il y a une ambition, à savoir le réarmement civique de notre jeunesse (Protestations sur les travées des groupes SER et CRCE-K.) et il y a un trésor, c'est l'école.

Pour la servir, je m'appuierai sur trois piliers.

D'abord, il convient de restaurer l'exigence, au travers du choc des savoirs impulsé par Gabriel Attal, et de réaffirmer l'autorité de nos professeurs sur la vie de classe, leurs enseignements, les décisions de redoublement et les notations.

Ensuite, il faut renforcer l'attractivité des métiers de l'enseignement, en réinventant la formation initiale des enseignants, en repensant leur formation continue, en continuant d'améliorer l'organisation et les remplacements de courte durée, en poursuivant les réformes engagées pour la revalorisation des carrières et des conditions de travail des enseignants et d'autres catégories de personnel, comme les infirmières scolaires, les assistants sociaux et les accompagnants des élèves en situation de handicap (AESH).

Mme Émilienne Poumirol. Il n'y a plus ni médecins ni infirmiers scolaires !

Mme Amélie Oudéa-Castéra, ministre. Enfin, il est nécessaire, plus que jamais, dans la France des jeux Olympiques et Paralympiques, de construire une école de l'épanouissement républicain, où la peur et le harcèlement n'ont plus leur place, une école dans laquelle tous les élèves s'approprient les valeurs de la République, avec l'instruction civique, le respect de la laïcité et l'engagement par le biais du service national universel.

Il s'agit d'une école inclusive, monsieur le sénateur, attentive au bien-être et à la santé de tous nos enfants. Il s'agit aussi d'une école ouverte sur la société, avec la découverte des métiers au collège, les stages des élèves de seconde et la nouvelle carte des formations pour les lycéens professionnels. Il s'agit enfin d'une école sachant reconnaître les singularités de nos enfants et faisant grandir leurs talents, notamment par le sport, l'art et la culture.

Ma détermination, c'est de faire réussir la jeunesse, de faire réussir toutes les écoles de notre pays. (Applaudissements sur les travées du groupe RDPI.)

M. le président. La parole est à M. Max Brisson, pour la réplique.

M. Max Brisson. Madame la ministre, drôle de zigzag que le Président de la République fait subir à notre école !

Jean-Michel Blanquer parlait laïcité, autorité et confiance, avant de constater, impuissant, malgré une avalanche de circulaires, la dégringolade de notre école.

Pap Ndiaye passait par-dessus bord les principes chers à son prédécesseur. Sous couvert de mixité sociale, il a sapé les derniers espaces d'excellence de notre école.

Enfin, Gabriel Attal, pendant cinq mois et vingt jours, nous a offert une ode quotidienne à l'école, dont nous attendons toujours la traduction en actes.

Au lieu de zigzag, ne serait-il pas temps de fixer un cap et de s'y tenir dans la durée, avec, pour valeurs cardinales, la liberté, l'autorité, le mérite, l'excellence et la performance ?

M. Bernard Jomier. Comme à Stanislas ? (Sourires sur les travées du groupe SER.)

M. Max Brisson. Telle est la mère des batailles à mener. Toutefois, avec un tel portefeuille, madame la ministre, cette mère des batailles ne risque-t-elle pas, sous le poids de vos responsabilités, de finir noyée ? (Bravo ! et applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains. - Mme Catherine Morin-Desailly applaudit également.)

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