Question de Mme BÉLIM Audrey (La Réunion - SER) publiée le 18/01/2024

Question posée en séance publique le 17/01/2024

M. le président. La parole est à Mme Audrey Bélim, pour le groupe Socialiste, Écologiste et Républicain. (Applaudissements sur les travées du groupe SER.)

Mme Audrey Bélim. Monsieur le Premier ministre, La Réunion a connu pour la première fois depuis trente ans le passage de l'oeil d'un cyclone. Je profite de ce moment pour exprimer ma solidarité aux Mauriciens, également durement touchés.

À l'heure où nous parlons, le bilan humain fait état de quatre décès. Sur le plan matériel, de nombreux Réunionnais sont sinistrés. Les récoltes des agriculteurs ont été fortement atteintes par le cyclone.

Je salue l'action des élus locaux, qui ont ouvert dans des délais contraints 158 centres d'hébergement d'urgence pour les populations les plus fragiles, mais aussi celle du préfet et du Gouvernement. Vendredi devrait être annoncée la reconnaissance de l'état de catastrophe naturelle, demandée par l'Association des maires du département de La Réunion, que j'ai soutenue.

Pour l'instant, La Réunion a tenu, mais Belal n'est qu'un avertissement de plus. La prévention des risques et la préparation face aux crises doivent être renforcées.

À court terme se pose la question de l'accompagnement des collectivités. Par exemple, à Saint-Denis, les dépenses post-cyclones s'élèvent à 6 millions d'euros, et ce sans les travaux sur le bâti.

À moyen terme se pose la question de la résilience de notre territoire. De nombreux Réunionnais n'ont plus accès à l'électricité ni à l'eau. Les budgets liés aux réseaux de distribution d'électricité sont-ils à la hauteur des besoins ? Comment se fait-il que les fils électriques ne soient pas enterrés, alors que La Réunion est une terre de cyclones ?

Ce n'est pas une surprise, ce n'est pas imprévisible ! Une succession de cellules de crise ne pourra pas faire une politique.

Se pose aussi la question de notre lutte contre le dérèglement climatique. Nous l'avons vu dans le Pas-de-Calais, nous le voyons aujourd'hui à La Réunion, les tempêtes et cyclones se multiplieront et s'aggraveront. Qu'allez-vous faire pour accélérer en matière de transition énergétique, alors même que le ministère de plein exercice a été supprimé ? La question n'est donc pas de savoir ce qui a été fait, mais bien ce que vous allez faire ! (Applaudissements sur les travées des groupes SER et GEST.)

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Réponse du Ministère auprès du Premier ministre, chargé du renouveau démocratique, porte-parole du Gouvernement publiée le 18/01/2024

Réponse apportée en séance publique le 17/01/2024

M. le président. La parole est à Mme la ministre déléguée chargée du renouveau démocratique, porte-parole du Gouvernement.

Mme Prisca Thevenot, ministre déléguée auprès du Premier ministre, chargée du renouveau démocratique, porte-parole du Gouvernement. Monsieur le président, mesdames, messieurs les sénateurs, madame la sénatrice Audrey Bélim, à mon tour, au nom du Gouvernement, je me permets de saluer la résilience et la force de capacité d'engagement, aussi bien des habitants de l'île de La Réunion que des forces de secours et de sécurité, ainsi que des nombreux secouristes engagés auprès des associations et des élus locaux.

Je me permets également de saluer, dans un geste de solidarité, les habitants de l'île Maurice, qui ont également été frappés par ce cyclone.

Permettez-moi de répondre très rapidement, mais avec précision, aux éléments importants que vous avez évoqués. L'alerte rouge a en effet été levée par le préfet hier à treize heures, heure locale. Les actions de reconnaissance se poursuivent et le déblaiement des voiries a débuté. Les coupures d'électricité, d'eau et de réseaux téléphoniques fixes comme mobiles ont été importantes, mais sont en cours de réparation. Les principaux réseaux routiers ont été rouverts à la circulation. Seuls les réseaux secondaires et la voie d'accès à Cilaos doivent encore faire l'objet de travaux de déblaiement. Sur le plan humain, nous déplorons quatre victimes.

Le Président de la République a décidé l'engagement de moyens nationaux. Des sapeurs-pompiers, des sapeurs-sauveteurs, des gendarmes et des agents d'Enedis sont partis de métropole et de Mayotte pour apporter leur renfort. L'aide de l'État va se poursuivre avec une procédure accélérée de reconnaissance de l'état de catastrophe naturelle, dont la commission devrait se réunir dès demain, madame la sénatrice.

Avec le concours du préfet, l'ensemble des dispositifs d'appui aux populations exploitantes du monde agricole ou industriel touchées par ce cyclone seront activés, tels que le dispositif de calamité agricole ou le fonds d'aide outre-mer.

Par ailleurs, vous soulevez un point important. Nous devons en effet être en mesure d'anticiper. Pour ce faire, il convient de travailler sur ces enjeux climatiques, qui sont de plus en plus forts et fréquents. Bien évidemment, la France prend toute sa part à cette tâche. À l'échelon européen, un groupe a été mis en place pour travailler sur ces enjeux. La France y aura une voix particulière, au regard du témoignage de ses territoires d'outre-mer. (Applaudissements sur les travées du groupe RDPI.)

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