Question de M. PELLEVAT Cyril (Haute-Savoie - Les Républicains-R) publiée le 25/01/2024
M. Cyril Pellevat attire l'attention de Mme la ministre de l'éducation nationale, de la jeunesse, des sports et des jeux Olympiques et Paralympiques sur la diminution du temps d'enseignement théorique prévue par la réforme du lycée professionnel.
La présente réforme prévoit une diminution significative du temps consacré à l'enseignement théorique, ce qui a pour conséquence directe de limiter les connaissances et compétences acquises par les étudiants. 203 heures d'enseignement seront supprimées sur l'ensemble du cursus, ce qui signifie que les élèves n'auront que 7 semaines d'enseignement au total.
L'objectif serait d'accorder une plus grande importance au temps dédié aux stages en entreprise. Or, cette approche ne convient pas à tous les métiers et peut entraîner des lacunes dans la formation théorique nécessaire à une préparation adéquate à la vie professionnelle.
Cette réforme suscite des inquiétudes, notamment des enseignants, quant à la qualité de la formation dispensée et à la préparation des étudiants à relever les défis d'un marché du travail de plus en plus exigeant.
Ainsi, il lui demande s'il serait envisageable de revenir sur cette baisse du taux horaire d'enseignement théorique des filières professionnelles au sein des lycées.
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Transmise au Ministère de l'éducation nationale et de la jeunesse
Réponse du Ministère de l'éducation nationale et de la jeunesse publiée le 14/03/2024
Dans le cadre de la réforme du lycée professionnel, la seule mesure portant sur un changement d'organisation et de volumes horaires concerne le baccalauréat professionnel : la formation des élèves a fait l'objet d'une réorganisation pour l'année de terminale, ainsi que d'ajustements pour les années de seconde et de première professionnelles, pour une mise en oeuvre à compter de la rentrée 2024 pour les entrants dans chaque année du cycle. Cette réorganisation du cursus de baccalauréat professionnel se concrétise par un arrêté du 22 janvier 2024 modifiant l'arrêté du 21 novembre 2018 relatif aux enseignements dispensés dans les formations sous statut scolaire préparant au baccalauréat professionnel. Cette modification du cursus a plusieurs objectifs : - réorganiser l'année de terminale pour mieux préparer le parcours post-lycée et ainsi mieux tenir compte du projet de l'élève : septembre à mi-mai - un tronc commun avec 22 semaines de cours, au lieu de 26 aujourd'hui, et 6 semaines de stages obligatoires pour l'examen, au lieu de 8 aujourd'hui ; mi-mai à juillet - parcours différencié de 6 semaines visant la préparation soit de l'insertion directe dans l'emploi avec 6 semaines de stages soit de la poursuite d'études supérieures avec 6 semaines de renforcements disciplinaires et méthodologiques et de compétences psychosociales ; épreuves d'examen en mai au terme de la période de tronc commun, à l'exception de l'épreuve de Prévention Santé Environnement et de l'oral de chef-d'oeuvre/projet positionnés fin juin ; - consolider l'enseignement des savoirs fondamentaux : l'enjeu est essentiel car les difficultés en français et en mathématiques, lorsqu'elles sont importantes, entravent l'ensemble des apprentissages, dans les disciplines générales comme dans les enseignements professionnels. Il est donc procédé à un renforcement des volumes horaires disciplinaires et à la généralisation en seconde et en première de groupes à effectifs réduits en français et mathématiques. Ainsi le cursus est désormais organisé de la façon suivante : 80 semaines d'enseignement sur 3 ans au lieu de 84, auxquelles s'ajoutent 2 semaines d'examen et 20 semaines de stages PFMP (période de formation en milieu professionnel) obligatoires pour l'examen au lieu de 22. Les volumes horaires d'enseignement ne diminuent pas de 203 heures mais augmentent de 4 heures sur le cycle pour atteindre 2 259 heures (1 189 heures d'enseignement professionnel au lieu de 1 260 heures, soit une baisse de 71 heures, et 1 070 heures d'enseignement général au lieu de 995 heures, soit une augmentation de 75 heures). La diminution de 174 heures des heures d'accompagnement qui passent de 265 heures à 91 heures permet de réaliser des groupes à effectifs réduits et d'abonder les volumes d'enseignement disciplinaire, en particulier les mathématiques et le français. Le parcours différencié en fin de terminale représente 180 heures de formation. Le nouveau cursus en baccalauréat professionnel incluant enseignements, accompagnement et stages représentera donc 2 530 heures sur 3 années au lieu de 2 520 heures.
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