Question de M. CHEVALIER Cédric (Marne - Les Indépendants) publiée le 25/01/2024

M. Cédric Chevalier souhaite appeler l'attention de M. le ministre de l'agriculture et de la souveraineté alimentaire sur les inquiétudes soulevées par les céréaliers français qui craignent des pertes de plusieurs centaines de millions d'euros du fait de restrictions de navigation sur la Seine pendant les jeux olympiques durant l'été 2024.
Par mesure de sécurité et pour permettre l'installation des équipements, la préfecture d'Ile-de-France a décidé d'une fermeture totale de la navigation sur la Seine environ sept jours avant la cérémonie d'ouverture du 26 juillet, puis des créneaux restreints de circulation pendant une vingtaine de jours, sur la période allant du 27 juillet au 8 septembre.
Alors que, sous l'effet du réchauffement climatique, les moissons sont avancées chaque année, les premiers orges arrivent début juillet, suivis par le blé et le colza, auxquels succèdent fin août-début septembre les premiers tournesols et maïs. De nombreuses récoltes traversent Paris en péniche, pour gagner le port de Rouen, par lequel transite aujourd'hui la moitié des exportations françaises de céréales.
Sur les 3 millions de tonnes de grains qui circulent chaque année sur la Seine, c'est ainsi 800 000 tonnes par mois en juillet et en août, en pleine période de moisson... Chaque étape du transport par péniche suppose des transbordements, des stockages dans des silos de transit, des contrôles, le respect d'horaires d'écluses ou de marées... L'interdiction puis la restriction de circulation vont donc bloquer les flux en amont impactant toute la filière : les organismes stockeurs, coopératives et négociants ne pourront pas respecter leurs contrats, il y aura des pénalités pour les bateaux immobilisés à quai, et tout au bout de la chaîne, des retards de livraison et des pénalités pour les exportateurs.
Par conséquent, et pour amoindrir les difficultés, l'interprofession demande à organiser au moins deux convois exceptionnels de 20 à 30 péniches pendant la période de fermeture totale de huit jours, ce qui permettrait de désengorger les ports. Sans ces convois, si les récoltes sont précoces, les retards de livraison vont s'accumuler, avec des tas de grains à l'air libre en attente de transport et de stockage avec de gros risques de pertes en cas d'intempéries.
Considérant que le camion ne peut pas être une option, puisque pour ne transporter que 1 500 tonnes, il faut 50 camions, le sénateur demande au ministre quelles solutions pourraient être envisagées pour empêcher ce blocage annoncé du transport fluvial des céréales à l'été 2024.

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En attente de réponse du Ministère de l'agriculture et de la souveraineté alimentaire.

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