Question de M. DEMILLY Stéphane (Somme - UC) publiée le 25/01/2024

M. Stéphane Demilly attire l'attention de M. le ministre de l'économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique sur le ressenti de l'inflation par les Français.
En 2023, selon l'institut national de la statistique et des études économiques (INSEE), l'inflation moyenne s'est établie à 4,9 %, après 5,2 % en 2022.
Le Gouvernement a annoncé que nous serions sous les 3 % d'inflation dans le courant du premier semestre, sauf mauvaise surprise liée au contexte géopolitique...
La décrue semble donc en bonne voie depuis quelques mois, mais qu'en est-il du ressenti de nos concitoyens ?
Car en économie comme en météorologie, la perception de la situation est parfois très éloignée de ce que disent les chiffres officiels...
Pour comprendre un peu mieux ce décalage, penchons-nous sur le quotidien des Français, et en premier lieu la question du logement.
L'INSEE considère que ce poste ne représente que 6 % des dépenses de consommation, de quoi hérisser les Français qui consacrent une part bien plus importante de leur budget au loyer.
Si l'on prend en compte les charges comme l'eau, le gaz, l'électricité, cela monte à plus de 15 %, et il faut encore y ajouter l'augmentation continue des dépenses dites « contraintes » : abonnements à Internet, de téléphonie, aux assurances... Une fois les factures réglées, le budget des ménages est très amaigri...
Vient alors le deuxième poste de dépense des Français : l'alimentaire.
Fin 2023, l'inflation des produits alimentaires était l'un des sujets majeurs de préoccupation des Français. À raison : la hausse des prix a culminé à plus de 21 % sur deux ans.
Selon le dernier baromètre du Secours populaire, plus d'un tiers des Français n'ont plus les moyens de manger trois repas par jour. Les banques alimentaires ont enregistré une hausse de 10 % de bénéficiaires en 2023.
Au mois de décembre 2023, ces banques alertaient à propos du fait que des bénéficiaires risquaient d'être refusés par manque de stocks, à cause de l'inflation. Celle-ci les empêche également d'offrir une aide diversifiée, faute d'accès à certains aliments.
Rappelons que, en France, plus de 150 000 bénéficiaires de ces aides alimentaires sont des enfants.
Il faut également mentionner la question des transports.
La généralisation de la hausse des prix dans les transports, qui ne concerne plus uniquement le carburant, mais également les péages, les abonnements de mobilités durables, le prix des billets de trains...
Cette inflation qui va perdurer en 2024 a poussé près de 58 % des Français à réduire leurs déplacements afin de préserver leur pouvoir d'achat.
Trop souvent, les chiffres sont éloignés du vécu, ce qui laisse nos concitoyens dans l'incompréhension, et la détresse pour les plus précaires.
Ainsi, il l'interroge pour savoir comment réellement prendre en compte le quotidien des Français, et quelles réponses apporter à ceux qui souffrent le plus de l'inflation.

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En attente de réponse du Ministère de l'économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique.

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