Question de M. MAUREY Hervé (Eure - UC) publiée le 08/02/2024

M. Hervé Maurey attire l'attention de M. le ministre de l'économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique sur la lutte contre la fraude aux faux virements bancaires.
Nos concitoyens sont, depuis plusieurs années, exposés à des pratiques toujours plus innovantes et complexes visant à leur subtiliser des sommes d'argent au travers de fraudes en tout genre, notamment lorsqu'il s'agit de transactions dématérialisées.
Une pratique consiste à ce qu'un fraudeur prenne le contrôle de l'adresse courriel d'une entreprise et accède à son fichier clients. Ces fraudes représentaient 25 % des sommes extorquées au premier semestre 2022 selon la Banque de France.
Le mécanisme est le suivant : le client reçoit une facture d'une société créancière, puis une information provenant de la même messagerie électronique lui indiquant que la société a changé de compte et lui communiquant un nouveau relevé d'identité bancaire (RIB). Un certain nombre d'entreprises en ont été victimes, parfois pour plusieurs millions, voire des dizaines de millions d'euros de cette escroquerie.
Cette fraude aux virements est très difficilement identifiable car elle concerne une prestation de service qui a bien eu lieu et revêt l'identité officielle de l'entreprise connue du payeur. Aujourd'hui, ce risque n'est pas couvert par les banques et la victime a peu de chances de recouvrer ses fonds.
La proposition de règlement, encadrant les paiements instantanés qui amende les règlements (EU) 260/2012 et (EU) 2021/1230 et les directives 98/26/EC et (EU) 2015/2366, actuellement examinée par le Parlement européen, prévoit d'obliger tous les prestataires de services de paiement (PSP) de fournir gratuitement un service de vérification de la concordance entre le nom et l'IBAN du compte du bénéficiaire (IBAN check) à partir de ceux figurant dans la base de données du PSP du bénéficiaire.
D'après ce projet de règlement, la responsabilité de l'identification correcte du bénéficiaire relèvera du PSP du payeur. Ce dernier aurait, en revanche, une obligation de remboursement de l'utilisateur/donneur d'ordre dans le cas d'une confirmation de paiement erronée.
Cette évolution législative proposée par ce nouveau règlement européen constituerait une amélioration. Toutefois, il faut aller plus loin, car elle ne s'applique qu'aux virements instantanés. Par ailleurs, la responsabilité de la transaction revient toujours, in fine, au payeur, qui demeure la cible des fraudeurs.
Aussi, il souhaiterait connaître les mesures qu'il compte prendre pour protéger les consommateurs contre la fraude aux faux virements.

- page 401


En attente de réponse du Ministère de l'économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique.

Page mise à jour le