Question de M. GAY Fabien (Seine-Saint-Denis - CRCE-K) publiée le 14/03/2024

M. Fabien Gay appelle l'attention de Mme la ministre de l'éducation nationale et de la jeunesse sur les revendications des communautés éducatives mobilisées en Seine-Saint-Denis.
Depuis la rentrée des vacances d'hiver de la zone C en Seine-Saint-Denis, le 26 février 2024, de nombreux professeurs du premier et second degré sont engagés dans un mouvement de grève.
Ils et elles revendiquent un plan d'urgence pour l'éducation nationale, notamment « 358 millions d'euros » dans le département, pour permettre l'embauche de 5 000 enseignants et enseignantes et 3 000 emplois de vie scolaire ; en outre, ce budget servirait la mise en place de seuils à 20 élèves par classe et la réfection des établissements vieillissants.
Ces demandes chiffrées, dans l'intérêt des élèves et de l'ensemble des professionnels et professionnelles, se fondent sur une enquête de terrain réalisée par l'intersyndicale de Seine-Saint-Denis, dont les conclusions ont été rendues publiques le 21 décembre 2023.
Cette mobilisation qui dure maintenant depuis plus d'une semaine était prévisible ; en effet, l'intersyndicale avait annoncé au début du mois de janvier 2024 que si leurs demandes restaient lettre morte, un mouvement de grève serait initié. Depuis, les enseignants et enseignantes n'ont pas été reçus par leur ministère de tutelle et n'ont donc pas eu d'autres choix que d'imposer un rapport de force pour faire entendre leurs revendications.
Le manque de moyens et de professeurs dans l'éducation publique est de plus en plus alarmant chaque année en France et particulièrement en Seine-Saint-Denis où les seuils critiques ont déjà été atteints, malgré les alertes répétées des communautés éducatives du territoire.
En outre, les annonces budgétaires du ministre de l'économie en février 2024, à savoir le retrait d'1,6 milliards d'euros au budget de l'éducation nationale et de l'enseignement supérieur et la recherche, ne laissent présager aucune piste d'amélioration.
Dans le même temps, il faut remarquer que les budgets consacrés à l'uniforme et au service national universel (SNU) sont sanctuarisés. Pour les élèves, plutôt qu'une éducation de qualité, vectrice d'épanouissement et d'émancipation, c'est au contraire un projet de mise au pas de la jeunesse qui nous est proposé par les politiques gouvernementales.
Aussi, il l'interroge sur la manière dont ces 1,6 milliards d'euros vont être ponctionnés au budget de l'éducation nationale et de l'enseignement supérieur, s'il est prévu d'allouer, conformément aux besoins remontés des communautés éducatives de Seine-Saint-Denis, les 358 millions d'euros qui permettront au service public de l'éducation de fonctionner dans des conditions convenables, et si elle a prévu de recevoir une délégation de l'intersyndicale séquano-dyonisienne pour entendre leurs revendications.

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En attente de réponse du Ministère de l'éducation nationale et de la jeunesse.

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