Question de M. BILHAC Christian (Hérault - RDSE) publiée le 21/03/2024

M. Christian Bilhac attire l'attention de Mme la ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche sur les difficultés que rencontrent les étudiants en médecine expatriés à l'étranger et qui souhaitent intégrer la fin de leur cursus en France.

Alors que les déserts médicaux explosent dans notre pays et que la demande médicale s'accroît, la formation de médecins reste particulièrement difficile d'accès et de nombreux candidats abandonnent leur projet professionnel. Cette situation provoque le départ de certains d'entre eux dans les pays européens qui proposent un cursus plus court et un enseignement plus accessible.

La question de la réintégration dans le cursus français reste lettre morte de la part de l'administration française, lorsque les étudiants à l'étranger tentent de revenir s'installer dans leur pays ou y terminer leurs études. Ainsi, l'Allemagne, la Suisse, la Roumanie offrent des facilités aux étudiants qui veulent faire leur internat chez eux pour pouvoir les garder par la suite. La France, par sa position, provoque la fuite des étudiants vers les pays de l'Union européenne. Pendant qu'elle multiplie les obstacles à la réintégration des étudiants expatriés, l'Allemagne va directement les démarcher à la faculté en Roumanie, pays qui forme environ 1 500 étudiants en médecine par an. Ces étudiants qui représentent 10,5 % de ceux formés en France ne combleraient pas les déserts médicaux mais participeraient petit à petit à leur re-médicalisation.

En effet, les étudiants expatriés doivent présenter les épreuves dématérialisées nationales (EDN) - qui remplacent, en partie, depuis la rentrée 2023-2024, les ECN (épreuves classantes nationales) - pour accéder à l'internat - mais n'ont plus accès à la plateforme gratuite pour les connaissances et les entraînements. Ils n'ont plus accès également au support LISA (« livret de suivi des apprentissages »), ni à la préparation pratique aux ECOS (« examens cliniques objectifs et structurés »)...

Ainsi, ces étudiants sont dans l'impasse, et n'ont pas les conditions satisfaisantes pour la préparation de l'examen et leurs résultats ne reflètent pas leur capacité.
La France prive le pays de ses ressortissants jeunes médecins de façon discriminatoire et, paradoxalement, intègre des médecins roumains formés dans les mêmes universités.

Aussi, il lui demande quelles sont les mesures qu'elle compte mettre en place pour, d'une part, trouver des solutions afin de rendre plus attractif l'enseignement médical français et, d'autre part, faciliter la réintégration des étudiants expatriés dans le cursus français.

- page 1120


En attente de réponse du Ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche.

Page mise à jour le