Question de M. BONHOMME François (Tarn-et-Garonne - Les Républicains-A) publiée le 28/03/2024

M. François Bonhomme attire l'attention de M. le ministre délégué auprès de la ministre du travail, de la santé et des solidarités, chargé de la santé et de la prévention sur l'enjeu de la prévention et prise en charge de l'obésité en France. Le pourcentage de personnes atteintes par cette pathologie a considérablement augmenté au cours des dernières décennies, passant de 8,5 % en 1997 a 17 % en 2020, soit plus de 8,5 millions d'individus concernés. Plus inquiétant encore, 34 % des enfants de 2 à 7 ans et 21 % des enfants de 8 à 17 ans étaient ainsi en situation de surpoids ou d'obésité en 2020, tandis que les personnes en situation de précarité sont plus particulièrement concernées. À l'instar de l'organisation mondiale de la santé (OMS), les professionnels de santé constatent que l'obésité est devenue une véritable « épidémie non contagieuse » ainsi qu'une « maladie multifactorielle complexe », avec des conséquences graves et nombreuses, tant sur l'état général de santé physique (augmentation du risque de cancers, de maladies cardiovasculaires, de diabète de type 2, de maladies respiratoires et cardiaques chroniques, etc.) que sur l'état psychique des individus, leur insertion sociale et professionnelle, ou encore leur bien-être personnel. L'impact économique et sociétal de l'obésité en France est également considérable : elle coûterait chaque année quelque 8,4 milliards d'euros à l'assurance maladie, 1,3 milliard d'euros aux complémentaires santé et 900 millions d'euros aux entreprises, sans compter les surcoûts générés pour les personnes en situation d'obésité dans leur vie quotidienne. Il est aujourd'hui impératif de prendre conscience de l'urgence à agir et de faire de la lutte contre cette épidémie une priorité nationale de santé publique, en reconnaissant son caractère pathologique chronique et multifactoriel, et en mettant en place une véritable approche holistique et transversale des politiques publiques.
Ces orientations sont notamment défendues par la professeure de nutrition responsable du centre intégré de l'obésité aux hospices civils de Lyon dans son rapport « Mieux prévenir et prendre en charge l'obésité en France », publié en avril 2023. Alors qu'une enquête épidémiologique nationale sur le surpoids et l'obésité prévoit, dans le scénario le plus pessimiste, que 29 % des Français pourraient être concernés en 2030, il souhaite connaître les intentions et les axes de travail prioritaires du Gouvernement, notamment à l'aune de la prochaine feuille de route sur l'obésité. Deux champs d'intervention devraient être plus précisément ciblés : l'action interministérielle d'abord, qui semble indispensable, ainsi que la reconnaissance de l'obésité comme maladie chronique comme l'OMS l'a fait depuis 1997.

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En attente de réponse du Ministère auprès de la ministre du travail, de la santé et des solidarités, chargé de la santé et de la prévention.

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