Question de M. JOLY Patrice (Nièvre - SER) publiée le 18/04/2024

M. Patrice Joly attire l'attention de M. le ministre délégué auprès de la ministre du travail, de la santé et des solidarités, chargé de la santé et de la prévention, sur le manque de moyens alloués à la santé mentale dans les territoires ruraux. Les rapports s'accumulent, les gouvernements se succèdent et la situation de la santé mentale en France ne fait qu'empirer car les moyens ne s'élèvent pas à la hauteur des besoins. Sur le terrain et plus encore dans les territoires ruraux, cela se concrétise par des fermetures de lits, des conditions de travail dégradées, des violences envers les soignants, des délais toujours plus longs pour une prise en charge des patients, de la maltraitance, des défauts de prévention qui ont pour conséquence que toujours plus de jeunes tentent et parviennent à mettre fin à leurs jours. L'inventaire des maux ne permet pas de guérir mais il témoigne de l'urgence de considérer la santé mentale comme une priorité gouvernementale.
C'est d'autant plus pressant que dans son rapport sur la santé mentale, l'organisation mondiale de la santé (OMS) avait demandé à l'ensemble des États de mettre en place un plan d'action efficace « en proposant des services de santé mentale à assise communautaire permettant d'assurer une couverture universelle en santé mentale ».
Il est donc surprenant de voir que dans certaines régions et départements ruraux les algorithmes utilisés par la direction générale de l'offre de soins, pour permettre la répartition des professionnels de santé, créent des inégalités d'accès aux soins psychiatriques. À titre d'exemple, en région Bourgogne Franche-Comté, la direction générale de l'offre des soins a fait le choix de restreindre le nombre de postes pour les lauréats EVC (épreuves de
vérification des connaissances) en psychiatrie avec le recrutement d'un seul poste EVC psychiatre. Cette nouvelle méthode empêche les habitants de cette région de bénéficier d'un nombre nécessaire de praticiens.
Ainsi, le centre hospitalier Pierre-Lôo de la Charité-sur-Loire (dans la Nièvre) avait demandé 4 postes en psychiatrie et 2 en médecine générale. Actuellement, on ne lui a attribué qu'un seul EVC psychiatre, le privant d'un professionnel ayant pourtant réussi les EVC (épreuves de vérification des connaissances) et étant en poste depuis un mois au centre médico psychologique adulte (CHPL).
Cette décision a de lourdes conséquences pour le centre hospitalier car le manque d'effectifs affecte le fonctionnement de l'établissement et plus généralement il participe à l'abandon des patients issus de ce territoire en les privant d'un accès aux soins en santé mentale.
C'est pourquoi il lui demande de bien vouloir accorder un deuxième poste d' EVC psychiatre au centre hospitalier Pierre-Lôo de la Charité-sur-Loire. Il souhaiterait également savoir si, au sein de la direction générale de l'offre de soins, un ciblage plus précis des besoins de personnels en psychiatrie pourrait se faire à destination des patients issus des territoires ruraux.

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En attente de réponse du Ministère auprès de la ministre du travail, de la santé et des solidarités, chargé de la santé et de la prévention.

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