1.5. EDF bloquée à 16 tranches moxées mais candidate pour 12 autorisations supplémentaires

La France ne fait pas cavalier seul pour le recyclage du plutonium dans le Mox. Bien au contraire, elle n'est venue qu'en deuxième ligne sur cette question, par rapport à l'Allemagne. Pour autant, la détermination d'EDF est claire. Il s'agit pour l'exploitant d'introduire du Mox dans tous les réacteurs du palier CP1-CP2 pour lesquels cela peut se faire sans modification majeure des réacteurs. Au total, l'objectif est donc bien de moxer 28 tranches dans les meilleurs délais. Pour les paliers P4-P'4, la question n'est pas à l'ordre du jour. Quant au futur EPR, EDF l'appelle de ses voeux, sous certaines conditions toutefois.

La politique d'EDF d'introduction du Mox s'inscrit dans une démarche responsable vis-à-vis de l'ensemble du cycle du combustible. Il est cependant clair que l'ouverture du marché de l'électricité début 1999, après transposition de la directive européenne, devrait renforcer l'impératif de compétitivité du prix du kWh, ce qui risque de lui faire évoluer à la marge sa stratégie nucléaire.

Une stratégie globale de l'aval du cycle

Ainsi que M. Pierre Daurès, son directeur général l'a exposé à vos Rapporteurs, la stratégie d'aval du cycle d'EDF repose sur deux choix fondamentaux.

Le premier choix est relatif au plutonium qu'EDF considère actuellement comme une matière première énergétique. L'objectif est donc de le recycler dans les réacteurs REP 900 MWe. Pour ce faire, EDF recourt au retraitement proposé par Cogema. Mais, en tout état de cause, c'est la capacité d'absorption recyclage du plutonium dans les réacteurs du palier CP1-CP2 qui conditionne le volume des combustibles retraités. EDF entend ainsi respecter le " principe d'égalité des flux " , afin de ne pas accumuler du plutonium sur " étagères " , ce qui paraît être de bonne gestion.

Le deuxième choix fondamental a trait à la composition des déchets finaux. En premier lieu, lors du retraitement, une extraction maximale du plutonium est recherchée afin de minimiser sa présence résiduelle dans les stockages finaux et de tirer le meilleur des installations de séparation. En deuxième lieu, EDF se fixe comme objectif de minimiser les volumes des déchets ultimes.