Une solennité et une séquence symboliques

Première et unique loi - pour le moment - faisant intervenir le Parlement dans le processus de décision sur l'énergie nucléaire, la loi du 30 décembre 1991 instaure une répartition des rôles à l'intérieur d'un calendrier précis.

Le contexte du vote de la loi doit être rappelé. La France, tous responsables confondus, s'était fourvoyée à la fin des années 80 dans un processus volontariste de création de centres de stockage souterrains, processus incompatible avec la volonté de transparence de l'opinion. Le Gouvernement de l'époque avait sollicité l'intervention du Parlement pour débloquer la situation et trouver une solution de réconciliation.

L'esprit de la loi du 30 décembre 1991, c'est de dire que, jusqu'en 2006, c'est le temps de la recherche. Jusqu'à cette date, la mission des acteurs de la filière est d'ouvrir le plus grand nombre possible d'options. Mais l'esprit de la loi, c'est aussi d'instaurer un dialogue permanent et une information mutuelle constante entre le Gouvernement et le Parlement.

C'est le Gouvernement dans sa plénitude qui est concerné et non une commission d'experts, même créée par la loi.

La loi ne prévoit pas expressément une transmission officielle semblable à celui du rapport de la Cour des Comptes. Mais son esprit est exactement le même. Vos Rapporteurs regrettent à cet égard que les Gouvernements successifs n'aient pas pris l'initiative d'une transmission solennelle du rapport annuel d'avancement des recherches, selon une procédure qui aurait facilement pu être élaborée.

Un deuxième constat doit être fait. Une séquence est introduite par la loi. Le Gouvernement adresse chaque année au Parlement le rapport d'avancement des recherches. Le Parlement saisit l'Office parlementaire. Ce rapport est rendu public. Il y a donc lieu de respecter cette séquence. En toute logique, c'est à la fin de ce processus que la publication du rapport est autorisée. On peut même y voir la responsabilité de l'Office parlementaire de publier ce rapport et ceci sous son timbre.

Comment ne pas voir dans la pratique des choses une dérive par rapport à la loi quand on lit dans le rapport n° 3 de septembre 1997 la phrase suivante :

" La Commission a également consacré 9 séances plénières ou partielles à la rédaction de ce document qui est présenté aux Ministères et à l'Office parlementaire des choix scientifiques et technologiques, le 10 septembre 1997, puis aux acteurs de la loi et à la presse ".