4.3. l'Andra, un organisme qui doit affirmer sa compétence scientifique

En créant l'Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra), le législateur a voulu officialiser l'importance de ce sujet pour l'avenir de l'aval du cycle et créer un organisme responsable destiné à devenir l'interlocuteur de l'ensemble des opérateurs de la filière.

Pour atteindre les objectifs que la loi lui a fixés, l'Andra assume la responsabilité de maître d'ouvrage scientifique. A ce titre, l'agence définit et contrôle les programmes de recherche nécessaires à l'évaluation des possibilités de stockage sur les sites géologiques étudiés. L'Andra mobilise des compétences scientifiques externes par exemple pour réaliser des reconnaissance géologiques, pour élaborer des concepts de stockage ou préparer des programmes expérimentaux pour les futurs laboratoires souterrains.

L'Andra se présente ainsi comme un maître d'ouvrage scientifique qui confie la responsabilité de contrats de recherche à des organismes tels que le CNRS, le BRGM et le CEA. Pour autant, l'Andra compte parmi son personnel plus de 70 chercheurs et ingénieurs, spécialistes des sciences de la terre, de la sûreté ou de l'ingéniérie.

Il est évident que l'Andra ne peut avec ses propres moyens couvrir tout l'éventail des compétences scientifiques. Sa position de " maître d'ouvrage scientifique " est donc la seule viable pour cet organisme au demeurant récent dans le paysage technique français. Il semble toutefois que pour renforcer la crédibilité des solutions qu'il propose et qu'il proposera à l'avenir, il lui soit nécessaire de développer une compétence propre dans un domaine scientifique et technique.

Peut-être faudrait-il que l'Andra définisse un champ de recherche en ligne avec ses points forts actuels et développe un savoir-faire sans équivalent, ce qui lui permettrait de débattre dans de meilleures conditions avec ses partenaires.