C. SPÉCIFICITÉS DE LA RÉGLEMENTATION FRANÇAISE EN MATIÈRE DE PLACEMENT ET CONTRAINTES RÉGLEMENTAIRES COMPARATIVES

Alors que les professionnels de l'assurance se réjouissent de certaines spécificités réglementaires françaises qui sont conceptuellement bonnes et d'une valeur durable, ils indiquent un certain nombre d'inquiétudes sur les disparités réglementaires dans ce contexte européen de compétition renforcée et de restructuration poursuivie.

1. Une partie de la réglementation française spécifique en vigueur est appréciée pour sa rigueur et son adaptation à ses objectifs

Cette appréciation des professionnels s'applique à la réglementation des placements de l'assurance qui est spécifiquement française dans son origine ou dans son application, qu'il s'agisse :

- de la comptabilisation au coût historique qui traduit un souci de vision à long terme (mais qui s'oppose à un usage étendu des produits financiers dérivés dans la gestion de l'actif) ;

- du caractère rigoureux de la réglementation des provisions techniques et de la réglementation des actifs admis en représentation des engagements réglementés (voir annexe 1 de ce chapitre) ;

- des nouvelles règles depuis 1990 de dispersion des risques, très proches des règles des pays voisins (article R 332-31 du code des assurances, voir annexe 2 de ce chapitre) ;

- du souci de lissage temporel que reflète la vieille règle de réserve de capitalisation concernant les actifs financiers à taux fixe ;

- de la prudence quant à la règle du plafonnement du taux minimum garanti (fixé à 60 % du TME) ;

- de la bonne mesure des règles de distribution des produits de l'assurance aux assurés (85 % contre 90 % en Allemagne et 80 % en Italie) ;

- de la possibilité de développer les contrats multisupports (c'est-à-dire combinant plusieurs types d'engagements alternatifs ou combinés en francs et en unités de compte) en adéquation avec un environnement financier plus volatile.

Cet ensemble de dispositions est jugé nécessaire, non excessivement contraignant et adéquat à son objet. Il n'en va pas de même pour un certain nombre de contraintes réglementaires en matière de placement qui pourraient handicaper sérieusement le cas échéant les entreprises d'assurance françaises vis-à-vis de leurs principales concurrentes européennes.