4. Des résultats peu diffusés et peu utilisés

• Les évaluations conduites dans le cadre des troisièmes contrats de plan Etat-Région furent également relativement peu diffusées et peu utilisées.

Certes, le Commissariat général du Plan s'est efficacement employé à promouvoir la culture de l'évaluation chez les décideurs publics, ainsi qu'à diffuser des éléments méthodologiques auprès de l'ensemble des SGAR et des Régions.

Le Commissariat général du Plan a ainsi organisé les journées d'INFOPLAN, qui réunissaient en moyenne huit fois par an des représentants des préfectures et des Régions pour des échanges expériences sur la mise en oeuvre des politiques publiques.

Plus spécifiquement, le Commissariat général du Plan a mis en place en province trois séminaires de formation destinés aux responsables de l'évaluation des services de l'Etat ou des collectivités locales.

Néanmoins, les moyens humains du Commissariat général du Plan pour suivre le dispositif d'évaluation des contrats de plan Etat-Région sont extrêmement limités : malgré un récent renforcement, ces moyens correspondent à 1,5 équivalent temps-plein .

En outre, les instances régionales n'ont parfois transmis leurs rapports d'évaluation au Commissariat général du Plan qu'avec retard. L'information générale du Commissariat général du Plan sur les évaluations conduites en région fut ainsi incomplète.

Plus généralement, la publicité des travaux d'évaluation et les confrontations d'expériences entre régions demeurent limitées.

Au total, les méthodologies et les principaux enseignements des évaluations régionales sont relativement peu diffusés d'une région à l'autre.

Votre rapporteur regrette aussi que le Parlement ne soit pas destinataire de bilans de ces évaluations, au moins pour les politiques publiques qui concernent des compétences de l'Etat.

• Enfin, comme le reconnaît le Commissariat général du Plan, " les conclusions de ces rapports d'évaluation ont été, pour l'instant, peu intégrées dans la préparation de la nouvelle génération des contrats Etat-Région ".

De même, certaines Régions admettent que les conclusions des évaluations réalisées " n'ont pas toujours conduit à la réorientation des actions conduites ". En particulier, ces conclusions n'ont guère contribué au réexamen des programmes contractualisés.

Il est vrai que les résultats des évaluations engagées n'étaient souvent pas connus au moment de la préparation des nouveaux contrats de plan (2000-2006).

En effet, la plupart des évaluations avaient été lancées à partir de 1997. Or, la durée de la procédure, a priori de l'ordre d'un an à un an et demi, a pu parfois atteindre deux ou trois ans.

Il ne s'agit d'ailleurs pas là d'un défaut propre aux évaluations des contrats de plan Etat-Région : les DOCUP sont ainsi parfois adressés à la DATAR avant que ne soient diffusées, sinon réalisées, les études d'impact afférentes.

S'agissant de l'Etat, la circulaire du 28 décembre 1998 relative à l'évaluation des politiques publiques relevait aussi que " l'un des dysfonctionnements manifestes du dispositif antérieur a été la durée excessive des travaux d'évaluation. L'accumulation des retards aux diverses étapes de la procédure a abouti à un délai moyen de trois ans et demi entre la préparation du cahier des charges de l'évaluation et la publication des résultats ".

A cette aune, les évaluations conduites dans le cadre des contrats de plan demeurent ainsi légères et rapides.

Néanmoins, le dispositif d'évaluation des contrats de plan Etat-Région est inefficace si elle ne permet pas la réorientation ou la remise en cause des politiques évaluées.

• Les évaluations conduites dans le cadre des troisièmes contrats de plan Etat-Région étaient pourtant coûteuses , aussi bien en crédits budgétaires qu'en ressources humaines.

En effet, compte tenu du prix de journée d'un consultant, le coût des évaluations facturées par des cabinets extérieurs atteignait rapidement plusieurs centaines de milliers de francs, pour deux ou trois mois de travail effectif.

A ce coût apparent, il convient d'ajouter le coût " invisible " résultant du temps passé par les experts extérieurs mobilisés, ainsi que par les services de l'Etat, des Régions et des institutions associées, pour débattre des actions " évaluables ", pour conduire les études de faisabilité, pour rédiger les cahiers des charges et les appels d'offre, puis pour piloter les travaux en cours. Rappelons à cet égard que le coût en personnel pour les pouvoirs publics de deux réunions de deux heures pour dix personnes est au minimum d'une dizaine de milliers de francs 163( * ) .

Le bilan de la procédure d'évaluation des troisièmes contrats de plan Etat-Région semble donc un peu décevant .

Ce bilan s'explique cependant par un contexte très difficile.

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