M. le président. La parole est à M. Vinçon.
M. Serge Vinçon. Ma question s'adresse à M. le ministre des affaires étrangères.
Monsieur le ministre, au lendemain des élections législatives israéliennes, M. Nétanyahou, le nouveau Premier ministre israélien, a tenu des propos rassurants quant au processus de paix au Proche-Orient engagé lors des accords d'Oslo en septembre 1993.
Monsieur le ministre, au regard de l'engagement constant de la France pour la paix au Proche-Orient et après l'arrivée au pouvoir du nouveau Premier ministre, comment percevez-vous les perspectives de coopération israélo-arabe et, plus particulièrement, les relations entre Israël et le Liban, pays que nous souhaitons libre, indépendant et souverain, comme l'a affirmé M. le Président de la République, Jacques Chirac, le 4 avril dernier à Beyrouth ? (Applaudissements sur les travées de l'Union centriste, du RPR et des Républicains et Indépendants.)
M. Michel Dreyfus-Schmidt. C'est à la Syrie qu'il faut le dire !
M. le président. La parole est à M. le ministre.
M. Hervé de Charette, ministre des affaires étrangères. Monsieur le sénateur, il est vrai que viennent de se dérouler en Israël des élections d'une très grande importance, pour ce pays bien sûr, mais aussi pour les autres Etats de la région, qui y étaient d'ailleurs très attentifs, et pour l'ensemble de la communauté internationale. Vous avez sans doute été frappé, comme moi, de constater combien ces élections ont été suivies avec une attention très soutenue par les médias français.
Il est sans doute trop tôt pour porter un jugement sur la suite qui sera donnée au processus de paix après ces élections. A cette occasion, la population israélienne, après une forte hésitation, sensible au cours de la campagne électorale, a finalement lancé un signal que j'interpréterai ainsi : elle veut la paix...
M. Christian Poncelet. Et la sécurité !
M. Hervé de Charette, ministre des affaires étrangères ... mais, également, effectivement, la sécurité.
Vous avez évoqué les déclarations rassurantes, avez-vous dit - et, en effet, elles le sont - de M. Nétanyahou ces jours derniers. Il faut attendre la composition du Gouvernement, qui fait l'objet de discussions ; il faut attendre les positions officielles qui seront prises par ce gouvernement à l'égard du processus de paix pour porter un jugement.
Notre attitude est guidée par quelques principes simples.
Le premier est que nous n'avons pas l'habitude de nous mêler des affaires intérieures des autres pays. Les Israéliens ont eu un débat interne, ils ont pris des décisions, ils ont choisi de nouveaux dirigeants. C'est avec ces dirigeants que, naturellement, le France dialoguera.
Je rappelle que nous avons des liens très étroits, amicaux et chaleureux, avec Israël. Notre intention est, naturellement, de les maintenir, avec la même amitié et la même chaleur. M. le président de la République a d'ailleurs invité le Premier ministre israélien à venir, à une date de sa convenance, à Paris. Moi-même, je me rendrai certainement sur place dans un futur proche, et j'aurai ainsi l'occasion de nouer des contacts avec les dirigeants israéliens.
Le deuxième principe qui nous guide est que nous sommes favorables au processus de paix selon des orientations qui ont été fixées de longue date et qui n'ont pas de raison de varier au gré des événements. La position française, quant à elle, restera donc la même : attentive à l'appel pressant des populations de la région tout entière pour la paix et aux légitimes préocupations de sécurité des uns et des autres.
Enfin, nous serons bien entendu soucieux de faire en sorte que la France et l'Europe prennent, dans les discussions à venir, toute la place qui leur revient et qui, dans le passé, leur a souvent été comptée chichement. (Applaudissements sur les travées des Républicains et Indépendants, du RPR et de l'Union centriste.)

POSITION DE LA FRANCE
SUR LE SECTEUR DE L'ÉLECTRICITÉ
À L'ÉCHELON EUROPÉEN