LECTURE DE LA CHARTE

M. le président. J'appelle maintenant à la tribune Mlle Akindou, qui va lire le texte définitif de la Charte du jeune citoyen de l'an 2000.
Mlle Annalia Akindou. Comme vous m'y invitez, monsieur le président, je vais maintenant donner lecture du texte définitif de la Charte du jeune citoyen de l'an 2000 :
« Article 1er. - Toute personne a le droit d'avoir une éducation, sans distinction d'âge, de sexe, de position économique et de race. Tout individu doit pouvoir bénéficier des principaux savoirs. Le but essentiel de l'éducation doit être l'autonomie de chaque individu. Chacun doit pouvoir s'éduquer à son rythme, s'épanouir selon ses intérêts et réaliser son projet dans la vie.
« Article 2. - L'emploi et sa contrepartie, le salaire, par respect de la dignité de l'homme, doivent être un droit pour chaque individu. Des emplois pourraient être créés par une diminution substantielle des charges sociales et patronales. La durée du temps de travail devrait être modulée en fonction de l'âge et de la pénibilité du travail effectué. Un employé plus âgé, au lieu d'être mis en préretraite, devrait initier un jeune, et le patron être exonéré de ses charges sociales. Tout cumul d'emplois devrait être interdit.
« Article 3. - Un équilibre entre les progrès technologiques et la préservation de la nature doit être trouvé. A cette fin, il faut encourager la fabrication de voitures qui ne polluent pas, instituer des journées sans voitures dans les grandes villes, construire davantage de pistes cyclables, mais aussi traiter les déchets de façon plus systématique, en spécialisant les poubelles domestiques et industrielles. Les animaux doivent être davantage protégés par la loi.
« Article 4. - Le jeune citoyen de l'an 2000 doit être capable de maîtriser au moins deux langues européennes, en plus de sa langue maternelle. L'équivalence entre les diplômes délivrés dans les quinze pays de l'Union européenne doit permettre aux jeunes d'accéder plus aisément à un emploi à l'intérieur de l'espace européen. Il sera établi une carte d'identité commune aux Etats membres de l'Union européenne.
« Article 5. - La famille joue un rôle primordial dans l'éducation des enfants. Tout sévice commis sur un enfant doit être sévèrement puni par la loi. On doit veiller, en cas d'éclatement de la famille, à préserver les droits des enfants dans le choix du parent et à éviter la séparation des frères et soeurs.
« Article 6. - La fraternité et la solidarité doivent s'exercer en même temps dans la famille, dans le quartier, la ville, le pays et le monde. On ne doit pas interdire la mendicité, mais supprimer ses causes. Que tous les hommes soient résolus à s'unir et à s'accorder une aide mutuelle pour maintenir la paix et la sécurité dans le monde.
« Article 7. - Toute personne a droit à la liberté sous toutes ses formes. "La liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui". Etre libre, c'est respecter le droit de chacun. Afin de mettre en oeuvre ces principes, l'Etat doit davantage protéger les personnes, et notamment les jeunes, contre les manipulations dont ils peuvent faire l'objet de la part des sectes et des associations racistes qui menacent toutes les libertés.
« Article 8. - Il serait souhaitable d'inclure dans les emplois du temps une ou deux heures de culture générale : visites, rencontres d'artistes et de sportifs, ce qui empêcherait le cloisonnement. Il faudrait développer aussi les visites gratuites dans les musées, les sorties scolaires, et étendre aux lycéens et collégiens les avantages et réductions dont bénéficient les étudiants.
« Article 9. - La recherche a pour axes prioritaires les maladies sexuellement transmissibles et génétiques, de même que les problèmes essentiels d'environnement et de pollution, qui concernent les générations futures. L'Etat, les associations, peuvent conjointement participer au financement de la recherche, dans la transparence.
« Article 10. - Des cours de secourisme civil doivent être inclus dans les programmes des classes de troisième afin que chacun connaisse les gestes qui sauvent. Les dispensaires doivent être développés dans les zones rurales. Des conférences-débats sur les grands maux de la société actuelle, tels que la drogue ou le sida, doivent être organisées de façon régulière dans un but préventif.
« Article 11. - Les enfants doivent être considérés comme des personnes à part entière. On doit respecter leur liberté et leur dignité. Compte tenu de leur vulnérabilité, les Etats, prenant toutes mesures juridiques et administratives nécessaires, les préserveront de toute forme de discrimination, d'exploitation, d'abus, de violence. Ils leur assureront l'éducation, la santé, la sécurité indispensables à leur bien-être.

« Article 12. - La violence est un mal que l'on doit réduire avec l'éducation donnée dans la famille et à l'école. Apprendre à se parler, à s'exprimer, à échanger des idées réduit les risques de violence. La répression, qui est nécessaire, en atténue les effets sans en faire disparaître les causes. » (Applaudissements vifs et prolongés.) 5